La conférence de presse animée le jeudi par Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement, a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique. Les déclarations du ministre des Transports, notamment sur le retour à l’ordre constitutionnel et les disparitions controversées des leaders du FNDC dissous, ont particulièrement cristallisé les attentions.
« Personne ne détient un fouet derrière la Guinée pour dire, fais ça, c’est lundi, fais ça, c’est mardi. Ce n’est pas comme cela que ça marche », a martelé le Porte-parole du gouvernement répondant à la question sur le respect du chronogramme initial déjà annoncé pour le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée. Cette déclaration qui est perçue par de nombreux observateurs comme une ‘’tentative de banaliser’’ les préoccupations exprimées par la population et les institutions internationales.
S’agissant des disparitions des leaders du FNDC dissous, Foniké Menguè, Bilo Bah, le ministre Ousmane Gaoual balance de la manière la plus déconcertante ceci : « les adultes ont aussi le droit de disparaître volontairement ».
Des propos qui n’ont pas aussi manqué de provoquer une vague d’indignation au sein de l’opinion nationale.
Pour Marc Yombouno, membre du bureau politique national (BPN) du RPG Arc-en-ciel et ancien ministre, ces déclarations du Porte-parole du gouvernement constituent simplement une ‘’déception’’.
« C’est regrettable de voir une telle communication. Alors que le peuple attend une clarification nette sur le calendrier et les actions nécessaires pour un retour à l’ordre constitutionnel », a -t-il pesté.
Poursuivant, l’ex-ministre d’Alpha Condé déplore le fait que les dirigeants de la transition n’admettent pas ou ignorent les erreurs commises. Une remise en cause qui s’impose pour autant, selon Marc Yombouno, afin de pouvoir se concentrer sur la mise en œuvre du chronogramme signé avec la CEDEAO.
« Ce sont eux-mêmes qui ont signé un chronogramme avec la CEDEAO. Aucun parti politique, aucune partie de la société civile n’y a participé. Nous espérons que la parole donnée sera respectée. Il ne faut donc pas emmener le débat ailleurs. Il est crucial de faire en sorte que le peu de temps qui reste soit mieux géré pour un retour à l’ordre constitutionnel avant la fin de cette année. C’est tout ce que nous demandons aux autorités. Rien de plus. »
Concernant les remarques de Gaoual Diallo sur les disparitions des leaders du FNDC, Marc Yombouno a déclaré qu’il n’avait pas de commentaires spécifiques. Cependant, il estime qu’une approche plus transparente et inclusive est nécessaire. Il a également plaidé pour un cadre de dialogue ouvert, incluant toutes les parties prenantes, afin de trouver des solutions acceptables pour tous comme l’ont souligné, rappelle-t-il, les évêques catholiques.