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Sommet d’Accra : la Guinée s’en tire les braies nettes (Éditorial) 

Tous les regards étaient tournés vers la capitale ghanéenne ce dimanche 3 juillet, où le sort des trois pays soumis à des régimes de transition devait être âprement discutés, voire scellé, à l’occasion du 61ème sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans cet exercice de distribution des bons et des mauvais points, la junte guinéenne s’en est tirée les braies nettes. C’est le moins qu’on puisse écrire, si l’on se fie aux conclusions de cette rencontre, plutôt clémentes à l’endroit des autorités de la transition. Dont les Cassandre disaient pis que pendre, pourtant, à la veille de cette grand-messe, qui était censée plancher sur la gestion de la transition.  Le sommet d’Accra de ce dimanche 3 juillet s’est donc achevé sur une note positive pour le Conseil national du rassemblement pour le développement (Cnrd). Car le durcissement du régime des sanctions qui était tant redouté par le pouvoir, a été encore une fois écarté par les chefs d’Etat réunis en sommet extraordinaire dans la capitale ghanéenne.

Il y a de quoi pavoiser pour une junte qui avait besoin d’un tel bol d’air de la Cédéao, pour gérer la pression qui se fait grandissante à l’intérieur du pays. Avec l’assaut des forces vives contre « l’édifice vermoulu » du pouvoir, qu’elles comptent ébranler à tout prix.

Les frondeurs accusent en effet la junte de Conakry, de velléités hégémoniques. D’où le souhait que certains avaient formulé in petto ou publiquement, en faveur d’une mise au pas de la Cédéao du Cnrd. Dans l’espoir que cela puisse contribuer à accélérer le retour à l’ordre constitutionnel.

Mais pour le moment, l’organisation régionale s’est limitée à opposer son refus du chronogramme de 36 mois, adopté par la Guinée comme durée de la transition.

Cette indulgence ne peut être qu’un signal d’encouragement envoyé aux autorités de la transition, à poursuivre les efforts qui sont en train d’être entrepris par le Premier ministre pour la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif.

Même si bien des gens pensent que dans sa démarche, Mohamed Béavogui est confronté à de nombreux écueils liés plus à des considérations subjectives qu’à un souci de faire prévaloir le bien commun.

Le Premier ministre bénéficie toutefois d’une conjoncture favorable, avec le soutien de la Cédéao, qui vient d’accéder à une des doléances de Conakry, concernant le changement de médiateur. Mohamed Ibn Chambas ayant accepté de jeter l’éponge, après avoir été récusé par la junte. Le nom du Dr Yayi Boni, ancien président béninois, comme pièce de rechange circule depuis hier dans les milieux diplomatiques. Cela reste, bien entendu, à confirmer.

Au regard de ce qui vient de se dérouler à Accra, on est en droit de dire que la Cédéao est de plus en plus encline à privilégier le compromis, par le recours au soft power diplomatique, qu’aux méthodes à la hussarde.   

 

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