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Sommet Chine-UA: comment sécuriser et pérenniser les investissements?

«Communauté de destin et partenariat mutuellement avantageux », la devise, le mot d’ordre de ce sommet Chine-Afrique est bien beau, mais il sera difficile à respecter. Les Africains ne sont pas encore prêts à suivre et ne peuvent pas imiter le bond et le boom économique de la Chine. Sauf en boom démographique, ce qui ne fera que compliquer les futures relations entre la Chine et l’Afrique. Explication :

Le destin de l’Afrique n’est pas commun à celui de la Chine : le décalage et l’écart économique et technologique sont incommensurables. Personne ne peut dire quand l’écart ne se réduirait jamais puisque la Chine ne va certainement pas s’arrêter pour attendre que l’Afrique la rejoigne pour aller de paire. (Crédit-photo: Quotidien du Peuple)

La Chine est la deuxième puissance économique du monde, mais la première ex aequo avec les USA. Il faudrait la photo finish pour déterminer si Donald Trump dépasse Xi Jimping d’un nez ou d’un cheveu, et vice versa : en 2008, on a eu une conversation avec l’ambassadeur Hou Zhengde sur la deuxième place de la Chine. Actuellement, vu son volume commercial dans tout le monde, vu qu’elle a racheté la dette des USA et qu’elle a investi dans la quasi-totalité des 53 pays africains, vu sa croissance pour mettre en plus une enveloppe de 60 milliards de dollars pour le développement du continent, cela parle tout seul.

Bien que le niveau de vie du Chinois moyen ne soit pas encore au niveau de l’Américain, et que le développement intérieur ne soit pas aussi uniforme sur toute l’étendue d’un pays de 8.593.961km² derrière les USA avec leurs 9.826.675km², mais ce retard serait largement couvert par les investissements à travers l’Afrique et le monde. Autrement dit, si elle pouvait rapatrier sur son sol tous ses investissements extérieurs, même en déduisant le volume des investissements américains à l’extérieur, la chine serait devant. Donc, les Africains ne la rattraperont jamais. Il n’y aura pas de communauté de destin dans ces conditions. Il ne faut pas se leurrer.

Quant au partenariat mutuellement avantageux, cela reste à voir, et on en doute, pourquoi ? La Chine ne se mêle pas des affaires politiques de ses partenaires, c’est un couteau à double coupant. Si le partenariat politique est mutuellement avantageux pour les Etats, il pourrait ne pas être mutuellement avantageux pour les nations africaines. Parce que même en cas de mal gouvernance, de gabegie ou de détournements, la Chine ne dira rien, elle n’a pas vocation de se mêler dans les affaires de ses partenaires. Si elle ne prend pas des mesures pour garantir et sécuriser ses investissements, le partenariat sera inégal éternellement. La preuve, elle doit annuler les dettes des pays qui ne peuvent pas les rembourser, parce qu’ils ont mal géré les aides au développement de la Chine.

 Cela s’est vu dans les relations entre l’Afrique et le FMI, l’Union Européenne et la France. Tout le monde a entendu parler d’un sac d’argent pour un agent du FMI à Dakar. Si la gouvernance sénégalaise s’est fait prendre la main dans le sac, d’autres gouvernances sont plus futées, plus rusées et plus prudentes, mais c’est la même pratique dans l’ombre, partout.

Si la Chine ne veut pas continuer à annuler des dettes, il ne faut pas qu’elle ferme l’œil sur la mauvaise gouvernance qui est à la base du partenariat mutuellement désavantageux, elle doit commencer dès maintenant à trouver un mécanisme de garantir ses investissements. Voilà plus d’un demi-siècle que toutes les aides au développement de l’Occident n’ont mené pas loin, à cause des détournements. On parle de 400 millions de dollars que Abacha a planqués et que le Nigéria est en train de faire revenir au pays, et dire qu’il n’est pas le seul.  Voilà que le sommet Chine-Afrique, on l’a vu, est plus répondu que les sommets de l’Union Africaine, pourquoi ?

La question restée posée !

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