Les conditions de vie des ouvriers de la société guinéenne de palmiers à huile et hévéa (SOGUIPAH) continuent de se dégrader, a appris notre quotidien électronique. Aujourd’hui, l’amertume et le désarroi se font sentir sur leurs attitudes dues à la crise que traverse la société. Cependant la SOGUIPAH possède 4 857 travailleurs dont 1 725 femmes, selon nos informations.
Malgré beaucoup d’acquis, les conditions de vie des travailleurs demeurent toujours précaires. Les ouvriers, les poumons de la société, sont très mal payés. La plupart reçoivent entre 250 mille et 800 mille francs guinéens, nous apprend-on.
Si les ouvriers se plaignent de leur salaire, ils dénoncent aussi les conditions de logements dans les cités divisionnaires qui seraient mal construits. Les bâtiments sont en images de magasins dépourvus d’électricité, de latrines et de forages, accusent les travailleurs.
A cela, ils déclarent également que les dispensaires dans ces cités divisionnaires ne sont pas équipés et sont en manque de médicaments, excepté paracétamol.
Alors que les cadres et agents de maîtrise bénéficieraient d’un traitement spécial notamment les logements, des moyens de transport, de la prise en charge sanitaire et beaucoup d’autres avantages sont pris en charge par la direction. Or, pour leur part, les ouvriers vivent sous le seuil de la pauvreté, témoigne un ouvrier qui y travaille depuis plus de 20 ans.
Comme cet ouvrir, une autre dame qui travaille dans la plantation comme saigneuse, a l’air abattue par la pauvreté dans la cité de Soopa.
Selon elle, les ouvriers ne bénéficient rien de la part de l’entreprise tandis que ce sont eux qui font le grand travail ajoutant que le pire est qu’actuellement les travailleurs ne maîtrisent plus le calendrier de la paie. Auparavant la Soguipah payait à temps mais actuellement la tendance a changé. Le salaire ne tombent que chaque trois mois. Ce qui lui pousse à dire que désormais ce n’est plus un salaire mais de la pension, ajout-elle.
Au regard de cette situation, Guineenws© a tenté de savoir davantage sur les allégations des ouvriers. Bandian Gorogna est membre de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée mais aussi membre du secrétariat exécutif de la CNTG, chargé de la presse et de la documentation.
Pour sa part, il dira que « tout le monde est conscient que la Soguipah est en difficultés. Il faut d’abord chercher à résoudre ces difficultés avant de penser à l’amélioration des conditions de vie de ses travailleurs. En ce moment, on pourra dire allons voir la direction pour qu’elle améliore le salaire. Notre souci majeur, c’est comment relancer la société comme elle était avant ; une fois elle est relancée, on peut penser aux salaires. Mais si l’usine est en difficultés, vous ajoutez finalement à ça d’autres charges, elle va tomber en faillite. On ne parlera plus d’amélioration de conditions de vie et de salaires ».
De son côté, le nouveau secrétaire général du Syndicat des travailleurs, Kolié Yakparo alias Apollinaire, « la principale préoccupation demeure la régularité des salaires ; la priorité, c’est de payer les travailleurs à temps. Les travailleurs souffrent, ils ont un faible salaire. Une fois que cela sera acquis, le logement et l’augmentation des salaires seront au cœur des négociations mais aujourd’hui la société traverse une crise sans précédent ».
Fassou Coulibaly, le représentant régional de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée a indiqué que « le code de travail tient en considération la situation des travailleurs de la Soguipah et que les travailleurs eux-mêmes sont conscients de la présente crise dont plusieurs rencontres des unités des différents mouvements syndicats et travailleurs de l’usine ont eu lieu. A cet effet, les dispositions sont en train d’être prises pour l’amélioration des conditions de vie des ouvriers soit une réalité ».
Quant à la direction générale de la Soguipah, toutes nos tentatives de la rencontrer sont restées vaines.