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Sinko/Beyla : Les travaux d’extension et de rénovation du CMC à l’arrêt

Les travaux d’extension du centre médical communal de la sous-préfecture de Sinko, située à plus de 55 km de la préfecture de Beyla, au Sud de la Guinée sont à l’arrêt depuis plusieurs années. Cette structure sanitaire que partagent quelques communautés ivoiriennes et de Sinko fait face à plusieurs manquements notamment en desserte en eau et d’un personnel soignant.

Dr Oularé Alpha, le directeur du centre médical communal (CMC) de Sinko, fait ici l’état des lieux dudit centre médical : « Cette structure est composée de cinq services. Il y a le service de la médecine générale, de la pédiatrie, de la chirurgie, de la maternité et un cabinet dentaire. Les urgences fonctionnent avec d’autres services rattachés qui est du laboratoire et de la pharmacie. Cette structure est composée de 34 lits d’hospitalisation. Mais comme vous le constatez, nous couvrons neuf (9) sous-préfectures et une partie de la Côte d’Ivoire consulte notre structure. Ce qui veut dire qu’elle est utilisée par les communautés de la te d’Ivoire et celle de la Guinée. »

Parlant de l’arrêt des travaux d’extension du CMC, il affirme ne pas connaître les raisons. « Pour cette rénovation et extension, une équipe était déjà sur le terrain et le démarrage a été fait. Vous remarquerez qu’ils ont commencé à faire des soubassements de part et d’autre. Mais l’activité n’a pas continué. Je ne sais pas pour quelle cause.  Mais nous souhaitons que ces travaux voient jour pour que cette population puisse bénéficier de meilleurs soins », a-t-il plaidé.

Il est à préciser que ce centre est aussi confronté à d’énormes difficultés comme le souligne Dr Oularé Alpha, directeur du CMC de Sinko. « Nous avons d’énormes problèmes parce que l’appui de l’Etat n’attend que cette rénovation et l’extension.

Si la rénovation n’est pas finie, on ne peut pas nous équiper. Pendant ce temps, nous avons des problèmes de matériels, de meubles. Il y a assez de choses qui devaient être mis en place après la rénovation et l’extension. Mais pour le moment, on est bloqué là.

C’est une infrastructure qui est très vieillissante. Depuis plus de 26 ans maintenant, il n’y a pas eu de rénovation et nous ne disposons de toilettes internes. Quand on a besoin d’uriner au bloc opératoire, il faut sortir et faire combien de mètres pour se mettre à l’aise.

Le seul forage qui est là a été fait depuis la construction de ce centre qui fonctionnait de façon éolienne. Mais quand c’est tombé en panne, il y a de cela plusieurs années, la desserte en eau s’est arrêtée. On se débrouille avec un autre forage en bas et deux puits améliorés que nous avons pu faire pour qu’il y ait de l’eau dans la cour », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, la sous-préfecture de Sinko et ses 100 mille habitants avec une superficie de plus de 1900 km2 font face à un manque criard de route. Un véritable piège pour cette structure sanitaire qui ne dispose que d’une ambulance. «Imaginez, il y a de ces villages qui sont à plus de 100 km de Sinko. Et il faut combien d’heures pour aller prendre les patients et les envoyer avec l’état de nos routes-là. Il y a des rivières qui en cette période hivernale qui sont tellement risquées avec l’ambulance par endroit. Mais nous arrivons quand-même à soulager les malades.

L’accès est très difficile. Il faut que l’Etat revoit cette situation de délabrement de notre structure sanitaire pour nous sauver des vies. On nous appelle parfois pour nous dire qu’il y a une femme en difficulté de travail à plus de 100 km. Avant d’y arriver, il faut faire deux heures ou trois heures avec des secousses. C’est très difficile. Souvent même on assiste à des accouchements dans l’ambulance. C’est pourquoi l’ambulance est toujours accompagnée par des sages-femmes pour aller récupérer ces femmes en situation de travail dans les brousses.

Ce n’est pas tout. Le CMC de Sinko connait surtout un manque de personnel, a déploré Dr Oularé Alpha : «  Lors des répartitions, on envoie souvent des gens qui ne veulent pas rester à l’intérieur. Surtout dans les périphéries comme Sinko. Il y a des gens qui sont mutés à Sinko et quand ils effectuent un déplacement, ils ne reviennent pas.    Et on ne peut pas forcer. C’est pourquoi, si l’Etat veut recruter prochainement, je voudrais vraiment qu’il fasse que la fonction publique locale soit fonctionnelle”.

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