Face à la problématique de l’électricité de Siguiri, l’agence de l’électricité de Guinée (EDG) se décharge, la Société aurifère de Guinée (SAG) s’engage et les autorités dévoilent la face cachée de la desserte du courant électrique. Tel a été le contenu de la réunion de sortie de crise qui s’est tenue dans la zone minière ce jeudi 28 juin 2018.
C’est la salle de conférence Sekouba Konaté qui a servi de cadre à cette rencontre qui a réuni les composantes de la population de Bouré et Siguiri (la jeunesse, les sages et les autorités) dont l’objectif était de trouver une porte de sortie à ces manifestations anti-délestages qui secouent la préfecture de Siguiri depuis le mardi 26 juin 2018.
Dans le débat, l’agence de l’électricité de Guinée (EDG) en charge de la distribution de l’électricité longtemps restée dans le flou sur ce dossier et accusée d’être une cause du délestage à cause de sa « mafia organisée » de façon clandestine avec le branchement des gros consommateurs, s’est déchargée en qualifiant d’impossible la stratégie de desserte adoptée par le fournisseur SAG (société aurifère de Guinée).
« Nous ne sommes que des distributeurs, il y’a quatre groupes électrogènes qui fournissent l’électricité à partir de la SAG pour alimenter Siguiri Centre et Bouré. Mais, vraiment ces quatre groupes ne peuvent pas assurer la desserte. Et le programme de délestage que nous avons établi, est inapplicable. Surtout qu’il y’a un groupe qui est inapte », déclare Amadou Chérif Sylla directeur de l’agence EDG Siguiri
Parlant de la problématique des groupes électrogènes qui doivent produire l’électricité à Bouré et Siguiri, la SAG – qui est la société productrice – parle de la venue d’un nouveau groupe et dévoile les problèmes techniques avant de « donner raison » à l’EDG sur l’incapacité des quatre groupes à supporter les besoins énergétiques de Bouré et Siguiri.
« L’EDG a raison, c’est vrai que les quatre groupes électrogènes ne peuvent pas supporter Bouré et Siguiri. Mais, il y’a un groupe électrogène parmi les quatre qui était gâté. Ça sera remplacé et le lundi 2 juillet 2018, la population aura l’électricité. Il y’a des alternatives qui doivent être réparées et la société CATERPILLAR a rassuré être prête le samedi 30 juin 2018 », a annoncé le Sud Africain Tiebogo Mushi directeur général par intérim de la SAG.
Avec cet engagement de la SAG sur la fin du délestage pour le 2 juillet 2018, le gouverneur de la région de Kankan a rémontré la SAG qu’il a qualifiée de « société qui ne respecte jamais ses engagements. »
« Le non respect des engagements de la SAG est ce qui a amené les communautés à agir ainsi. Ayez pitié des communautés ! C’est le chef de l’État qui a donné l’instruction de donner l’électricité à Siguiri. Ne dérogez pas à la règle. Mais je demande aux communautés d’éviter la manifestation et de passer à table lorsqu’il y’a un problème », a déclaré général Mohamed Gharé.
Selon une source médicale, les manifestations ont fait une cinquantaine de blessés, 12 par balle dont 5 évacués du côté de Bamako et d’importants dégâts matériels à la Cité Kôrôn.
La SAG, malgré sa production de Siguiri de 324000 onces d’or en 2017 soit une rentabilité de 404.352.000 de dollars, n’arrive pas à satisfaire la communauté en construction d’une centrale et dans le cadre de l’extension de l’usine est en cours avec un coût de 20 millions de dollars.
Les communautés payent-elles les frais de la mauvaise gouvernance et la signature des contrats miniers ?