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Signature de deux micro-projets : le Japon renforce l’accès à l’éducation et à la santé en Guinée

La Résidence de l’Ambassadeur du Japon en Guinée a accueilli, ce 27 février 2025, une cérémonie de signature de deux micro-projets, illustrant l’engagement continu du Japon envers le développement communautaire guinéen. Ces projets, baptisés « kusanone » — signifiant « agir à la racine » — visent à améliorer concrètement la vie des populations locales.

Le premier projet, d’un montant de près de 179 000 dollars (plus d’un milliard cinq cent vingt-deux millions GNF), permettra la construction d’un collège dans le quartier Doumbouyah, commune urbaine de Coyah. Présenté par l’Association Guinéenne pour le Développement Économique (AGUIDE), ce projet inclut la construction d’un bâtiment à deux étages avec sept salles de classe, une direction, et la fourniture de mobilier.

L’école primaire de Doumbouyah, construite par la JICA en 2017, accueille 1 783 élèves, mais faute d’établissements secondaires, beaucoup abandonnent ou doivent parcourir de longues distances. Le futur collège accueillera à terme 840 élèves, réduisant les abandons, notamment chez les filles. « Ce projet donne plus de chances aux jeunes de Coyah, et notamment aux filles, en leur permettant de poursuivre leur scolarité sur place », a souligné l’ambassadeur KATO Ryuichi.

Le second projet, d’une valeur de 105 000 dollars, concerne la fourniture d’équipements médicaux pour les centres DREAM, gérés par la communauté italienne de Sant’Egidio. Ces équipements, dont le système GeneXpert, réduiront le temps de diagnostic de 10 à 3 jours et permettront d’augmenter les tests annuels de 1 600 à 2 600.

« Dans le Grand Conakry, les installations médicales ne sont pas suffisantes pour effectuer les tests de dépistage, qui permettent ensuite pour les malades, en toute connaissance de cause, d’être pris en charge, et de continuer leur vie. Le projet permettra donc l’achat d’un système de diagnostic moléculaire pour le centre de Dixinn, et d’un système de diagnostic, accompagné d’un poste de sécuritế microbiologique pour le centre de Dubréka. Ainsi, le temps nécessaire pour les tests sera ramené de dix à trois jours, permettant d’augmenter le nombre de tests par an de près de mille six-cents à un maximum de deux mille six-cent environ. Ce gain de temps permettra aux patients de bénéficier d’un diagnostic précoce et d’un traitement approprié au plus vite », a expliqué l’ambassadeur du Japon en Guinée, KATO Ryuichi.

Le Dr Mamadou Aliou Diallo, coordinateur national du Programme de lutte contre le VIH/SIDA et les hépatites, a salué cette avancée : « Le GeneXpert a nous permettra de renforcer considérablement le diagnostic précoce chez les nouveau-nés, ainsi que, surtout, la prise en charge du VIH et de la tuberculose, en particulier le diagnostic de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ces deux appareils apporteront une contribution précieuse à l’amélioration de la prise en charge du VIH/SIDA au sein des structures sanitaires, notamment au Centre DREAM. »

Pour Cristina Cannelli, coordinatrice du programme DREAM, ce don représente une continuité de l’amitié entre la Guinée et le Japon : « Aujourd’hui, à ce don s’ajoute un apport technologique majeur dans le domaine de la biologie moléculaire, permettant un suivi biologique plus précis des patients. Cette technologie est essentielle pour surveiller les personnes atteintes du VIH, de la tuberculose, ainsi que d’autres virus détectables avec cette machine. Cela représente une continuité dans l’amitié entre la Guinée et le Japon, qui se manifeste à travers ce soutien aux patients les plus vulnérables. C’est un geste d’une grande importance […]. Cette machine permet de suivre biologiquement les patients, mais aussi de détecter des virus comme le papillomavirus, prévenant des cancers chez les femmes. Santé et éducation vont de pair pour le développement de la Guinée. »

Le Dr Michel Kwaku, représentant de l’ONUSIDA en Guinée, a rappelé l’importance de telles initiatives face à la réduction des aides internationales : « Vous savez qu’aujourd’hui, à l’échelle mondiale, une femme vivant avec le VIH peut donner naissance à des enfants sans le virus. Pour nous, c’est la première étape vers l’élimination du VIH dans le monde. Le message que j’aimerais transmettre aujourd’hui est que, alors que le principal bailleur de fonds mondial dans le domaine de la santé, les États-Unis, suspend leur aide au développement, notamment pour les pays africains, de nombreuses personnes risquent de souffrir si cette situation perdure. Heureusement, des actions comme celle de l’ambassade du Japon viennent combler ce vide. Il est essentiel d’encourager non seulement l’ambassade du Japon et celle d’Italie, mais aussi d’inciter d’autres ambassades à suivre cet exemple.»

Il a ensuite demandé aux acteurs du secteur privé à s’impliquer dans la lutte contre ces maladies : « J’aimerais également lancer un appel au secteur privé guinéen et africain afin qu’il s’engage dans ce processus pour soutenir nos frères, nos sœurs, nos parents qui, à un moment ou à un autre, ont contracté ce virus et qui doivent vivre avec lui tout au long de leur vie. Certains pensent que contracter le VIH signifie la fin de la vie. Non, ce n’est pas la fin : c’est le début d’une nouvelle vie, qui peut être tout aussi riche et pleine de sens. »

L’ambassadeur d’Italie, Tarek Chazli, a également exprimé sa gratitude : « Cet équipement va changer la donne pour les patients, qui pourront obtenir leurs résultats plus rapidement. C’est une véritable avancée pour le système de santé guinéen. »

Ces deux micro-projets illustrent ainsi la portée de la coopération japonaise en Guinée : agir localement pour un impact durable sur la santé et l’éducation, deux piliers essentiels du développement socioéconomique de la Guinée.

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