Le président de l’Union des forces républicaines -Ufr- était l’invité ce jeudi 25 juin 2020 à l’émission les GG d’Espace Fm. Il a abordé avec les chroniqueurs de cette station plusieurs sujets liés à son parti, au Fndc, et à l’actualité sociopolitique guinéenne. Interrogé d’entrée sur la vague de démissions au sein de l’Ufr, Sidya Touré, a préféré jouer à l’ironie estimant que cela n’aura aucun impact sur sa formation politique. D’ailleurs, il se dit victime d’une « main noire » derrière laquelle, il y a le pouvoir qui, selon lui, fait tout pour soudoyer ou débaucher ses cadres et militants.
S’exprimant sur la présidentielle d’octobre prochain, Sidya Touré s’aligne sur les arguments du Fndc qui, composé des partis politiques et des plates-formes de la société civile, rappelle-t-il, est contre toute candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat.
Pour cette élection, Sidya Touré souhaite participer à condition que le président Alpha Condé ne soit pas candidat. A cela, ajoute-t-il, il y a le toilettage du fichier électoral car, dit-il, « nous sommes quand même des partis politiques importants qui avons l’habitude de participer au débat politique ».
Mais le président de l’Ufr garde toujours en mémoire qu’il a fallu à l’opposition trois ans de lutte « pour organiser les législatives de 2013 et huit ans pour les élections locales de 2018. On ne peut pas nous accuser de boycott de quoi que ce soit. »
« Les dernières législatives, nous avons refusé de participer parce que le fichier comportait deux millions et demi d’électeurs suspects. Nous avons refusé pour des raisons évidentes. La preuve est que tout le monde est venu notamment la Cedeao, l’OIF, l’UE, l’Union africaine, pour nous donner raison », souligne-t-il.
Mais, regrette M. Touré : « au moment où on nous a donnés raison, ils ont dit que nous ne participerons plus aux élections. On ne nous a pas permis de participer aux élections législatives. Ce qui se passe aujourd’hui, on prend les délais, on les découpe, on ne respecte pas les possibilités d’affichage. On marche sur les délais qui ont été créés, qui se trouvent dans le code électoral et on fixe une date électorale. Pourquoi nous (Guinée, ndlr) faisons toujours les choses de manière exceptionnelle. Alors que 5 ans avant, on savait à quelle date on devrait avoir les élections présidentielles. Cela ne tient pas debout. »
Pour lui, « tout cela ne répond qu’à un seul calendrier, la volonté d’Alpha condé de maitriser de bout en bout le processus électoral et déclarer le résultat qu’il voudra bien. Nous ne participons pas à cela. Parce que nous ne reconnaissons pas les élections du 22 mars et ce qui vient d’être fait est contraire à la loi. »
Ensuite, le président de l’Ufr a abordé le dialogue souhaité par le président de la République avec toutes les forces sociopolitiques. A cet effet, Sidya Touré estime que le chef de l’Etat doit déclarer au prime abord, qu’il n’était pas candidat à la prochaine électorale parce que son mandat est terminé.
Sur la prochaine manifestation du 8 juillet prévue par le Fndc, Sidya Touré précise : « nous allons sortir le 8 juillet pour réclamer encore le départ d’Alpha Condé. »
En plus, note l’ancien Premier ministre, on ne peut plus modifier le code électoral puisqu’il est « clairement indiqué au niveau de la Cedeao qu’il est interdit de modifier les lois inhérentes aux élections à 6 mois desdites élections. » On ne peut plus réviser le code électoral, martèle-t-il.
Enfin, il s’est moqué de l’implication d’Alpha Condé dans la crise malienne où indique-t-il, il y a eu aucun mort et aucun blessé tandis qu’en Guinée, il y a eu des dizaines de morts durant les manifestations. En ce qui concerne le plan de riposte contre le covid-19, M. Touré dit qu’il est sans impacts parce qu’il n’y a « ni de courant ni de transports publics. Ce régime a été incapable de satisfaire les besoins des Guinéens. »