A la demande du président de la Cour constitutionnelle, le chef de l’Exécutif guinéen vient de décider de la prorogation du mandat des députés installés le 13 janvier 2014 au Palais Mohamed V de Boulbinet, à Conakry.
Une malheureuse situation que le plus aveugle observateur de la scène politique pouvait voir venir, vu qu’on s’acheminait tout droit vers l’arrivée à échéance du mandat de ces parlementaires qu’on a vus tout muets pour pouvoir apporter un commentaire à propos.
Mais de l’avis du président de l’Union des forces républicaines, cette situation découle de la volonté du pouvoir central d’affaiblir les institutions républicaines du pays.
« La déstructuration des institutions de la République fait partie de la politique de ce gouvernement, faire en sorte que tout s’affaiblisse. Sinon, la Constitution guinéenne, normalement, a indiqué de la manière la plus claire que le mandat des députés devait s’achever avant le 13 janvier. C’est parfaitement clair. Et dans tous les autres pays, même au Mali où il a fallu un consensus pour reporter à cause de la guerre. Mais tous les autres pays, à date, ils organisent les élections », a rappelé Sidya Touré qui offrait un déjeuner de presse à ses hôtes ce vendredi 11 janvier, à l’occasion du nouvel an 2019.
Et d’ailleurs, l’ancien Premier ministre ne semble nullement être étonné de qu’il reproche au gouvernement sous l’impulsion de celui dont il a été, dans un passé relativement récent, le Haut représentant.
« Il n’y a rien de nouveau là. Vous étonnez et vous oubliez qu’on a dû battre le pavé ici pendant trois ans, l’opposition à l’époque, de 2010 jusqu’en 2013, pour avoir les élections législatives. Et il a fallu battre le pavé encore pendant pratiquement sept ans pour arriver aux élections aux élections communales. Et cela va faire un an que nous n’avons pas fini les exécutifs communaux. Je pense que les Guinéens doivent réfléchir à la manière dont leur pays fonctionne, parce que moi, j’estime que c’est une volonté délibérée de faire en sorte que les institutions soient affaiblies », s’est-il répété.
Sur la question d’une possible alternance en 2020, Sidya Touré s’est voulu plus rassurant à propos. « En ce qui concerne 2020, je pense que vous allez trop vite en besogne. Il faut déjà savoir de quel 2020 il s’agit, 2020 avec quoi, quel 2020. Je crois qu’on a de véritables combats à mener avant d’arriver en 2020. Et 2019, comme je l’ai dit, sera une année déterminante pour cela. Concentrons-nous déjà sur 2019. Chacun est libre de dénoncer, de rêver, de dire ce qu’il veut. Mais la réalité de la Guinée est que cette année sera déterminante pour savoir ce que ce que nous allons faire en 2020 », a-t-il conclu.