Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président Alpha Condé a évoqué la situation sociopolitique nationale. Il a profité de l’occasion pour charger le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) et les anciens Premiers ministres, passés aujourd’hui à l’opposition. Ce qui lui a valu un « droit de réponse » ce lundi 1er juin de la part du président de l’Union des forces républicaines (Ufr) sur les ondes de Espace FM via l’émission ‘’Les Grandes Gueules’’. Sidya Touré précise d’abord aux chroniqueurs de cette émission que le président de la République n’a pas accordé une interview à nos confrères du journal panafricain mais plutôt « un publireportage ».
Dans l’émission des GG d’Espace Fm, Sidya Touré comme à son habitude, a répondu avec ironie au Chef de l’Etat. Pour asseoir sa conviction, l’ancien Premier ministre guinéen fait remarquer qu’aucune question brûlante de l’heure n’a été abordée par le magazine. Il cite en exemple les récentes violences meurtrières de Coyah et de Dubréka qui ont fait officiellement 7 morts. Selon lui, les réalités de la Guinée ne figurent pas dans cette interview.
Quant aux accusations portées contre le Fndc qui mènerait des « activités subversives pour une insurrection populaire », Sidya Touré réplique : « vous pensez que parce que les gens manifestent, ils vont prendre le pouvoir ? Nous étions dans une manifestation contre le référendum. Ce n’est pas la première fois que nous manifestons ici. Alpha et nous-mêmes avons fait cela plusieurs fois. (…) C’est une manifestation contre ce qui était en train de se faire à savoir un troisième mandat alors que la constitution de 2010 ne le permettait pas », tempère l’opposant.
Plus loin, Sidya Touré précise : « il n’y a aucun putsch à l’horizon. Nous avons demandé des choses très claires à savoir qu’on ne pouvait pas aller aux élections avec un fichier où vous avez 8 millions 700 mille Guinéens alors que nous savons qu’il ne peut pas dépasser les 4 millions et demi ou 5 millions d’électeurs. »
Et d’ajouter : « une fois qu’ils ont décidé de retirer les 2 400 000, nous avons voulu réintégrer le système » pour donner un caractère inclusif aux élections mais « ils ont dit non. Tout le monde a reconnu que c’étaient des élections non inclusives. L’Union africaine, la CEDEAO, les Nations-Unies, le Département américain et l’UE ont clairement signifié qu’elles n’étaient pas d’accord qu’on aille à des élections non inclusives. Mais si vous faites quelque chose qui est contraire aux normes habituelles, c’est normal que les gens ne soient pas d’accord avec vous. Donc ce qu’on a fait, ce ne sont pas des élections parce que ce n’est reconnu par personne. »
En clair, indique Sidya Touré : « nous (opposants), nous ne sommes pas pour un 3e mandat et nous représentons, je vous assure, plus de 70% de la population. »
En ce qui concerne les élections présidentielles, l’opposant au régime d’Alpha Condé ne passe pas par le dos de la cuiller : « nous avons une position qui est la position du Fndc. Et nous ne pensons pas que les élections peuvent être reportées. Il y aura des élections en 2020, pour nous, sans Alpha Condé. »
Enfin, il dira que « la condition d’un dialogue, c’est la remise à zéro de la Constitution nouvelle et des élections législatives » dont le vote a eu lieu le 22 mars dernier.