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Séries de morts violentes entre samedi et lundi :  comme un bilan de cataclysme ou de… guerre !

Eh, oui !  Il n’y a pas meilleure expression à notre portée pour qualifier cette chronologie de malheurs qui nous est tombée dessus, en ce début de semaine. Si nous faisons le décompte, cela nous donne, plus de 30 morts. Exactement 31, dont : 13 à Tondon ; 11 et 02 à Kolaboui (soit 13) ; 05 à Kankan. Osons le dire. Un bilan de guerre ! La comparaison n’est pas exagérée.

Tous ces morts, hommes, femmes, enfants sont des fils de notre pays, des guinéens, des concitoyens, des compatriotes que nous perdons à jamais, de manière violente et impromptue. Et même s’il s’était agi d’étrangers, vivant chez nous ou de passage, vers une autre destination, qu’ils soient blancs ou noirs, cela doit nous interpeller. Tous les êtres humains méritent de vivre et d’être protégés contre les accidents. La vie des usagers de la route est à préserver par tous les moyens. Dans les conditions normales, ceux qui meurent dans les accidents ne l’ont guère souhaité. Ils voulaient vivre comme tout autre, avec des rêves et des projets… Lorsque tout s’arrête soudain, sur le chemin !

Ces morts innocents sont de tous les sexes et âges et appartiennent à diverses strates socioprofessionnelles. Parmi eux, on retrouve des cadres et des élites, mais aussi, d’humbles citoyens, à la limite de l’anonymat. Pourtant, chacun d’eux est important en soi, pour sa famille d’abord, mais aussi, pour la société ou le pays, en fonction du niveau d’utilité qui est le sien.

Nous n’occultons pas l’aspect individuel ou intime, qui s’attache à chaque cas. Nous insistons pour dire que les victimes mortelles des accidents sont toutes pleurées et regrettées par leurs proches et même parfois, tout le pays, quand il s’agit d’une personnalité publique de grand rayonnement.

Les conséquences qui découlent d’un accident mortel de la circulation sont difficiles à évaluer. Il n’y a pas d’indicateurs pour mesurer l‘intensité de la douleur que ressent une personne qui a perdu un proche. C’est tout cela que nous vivons à répétition chez nous. Malheureusement, nous ne semblons pas vouloir ou pouvoir nous en sortir. Et cet étau revient nous enserrer de manière cyclique. Ainsi les accidents graves ou spectaculaires reviennent. Et à chaque fois, c’est l’émotion que nous mettons en avant pour y faire face. En d’autres termes, on s’occupe de l’effet et on laisse la cause. Sinon il y a bien eu des accidents graves dans le pays qui ont polarisé l’attention et qui auraient pu inspirer les autorités dans la recherche de solutions utiles, pour ne pas dire définitives : les 60 morts de Guéckédou en 2007 ; les 38 morts de Yorokoguia en 2017 ; les 25 victimes dont 09 morts parmi les footballeurs du club ‘’Etoiles de Guinée’’, à Timbo, en 2020. Nous ne citons que ces quelques exemples qui nous ont marqués parmi d’autres.

Serait-ce l’insensibilité, l’amnésie ou le laxisme qui nous empêche de tirer une fois pour toutes les leçons de ces drames ? Une telle interrogation a tout son sens.

En effet, il y a tout lieu de s’étonner de ce manque de réactivité pérenne et efficace des autorités. Il n’y a que des réponses de façade qui sont proposées. Qui s’estompent très vite.

Or, on est en face d’un problème très important qu’il ne convient pas de traiter de façon parcellaire, superficielle ou limitée. Il faut plutôt le voir dans toutes ses dimensions. Avec l’expertise adéquate qui permet d’apporter les réponses qu’il faut et non le traiter dans l’improvisation, l’amateurisme ou le manque de vision.

C’est à croire que la conception atavique qui nous caractérise, empêche que nous considérions l’accident comme la chose évitable qu’il est. Nous le voyons plutôt comme l’expression de la volonté divine.

C’est ainsi que, dans la plupart des cas, même à des échelles élevées de responsabilité, des autorités en arrivent à admettre que la catastrophe qui arrive est le fait du destin ou de la fatalité.

Quand il en est ainsi, on comprend bien l’apathie qui nous plombe quand nous voulons y faire face. Tout le monde se dit : « que puis-je contre la volonté de Dieu ? »

Cette vision n’est pas partagée par les experts qui soutiennent quant à eux, que l’accident est évitable. Il est l’aboutissement d’un enchaînement de circonstances, dans lesquelles on a l’erreur, la faute ou l’imprudence.

Cela nous conduit à conclure que c’est l’homme qui est le principal concerné dans les accidents qui surviennent, car c’est lui qui est au volant. C’est bien parce qu’il ne tient pas compte   des règles du code de la route qu’il y a toutes ces tragédies routières qui nous coûtent en vies humaines perdues, en blessures graves et infirmités et en pertes matérielles et financières.

Pour asseoir notre démonstration, nous dirons que dans les trois cas d’accident cités ici, il a été relevé, l’excès de vitesse, la surcharge, l’insécurité de passagers, le transport mixte, la défectuosité du système de freinage, la circulation à gauche et le dépassement défectueux. Nulle part, il n’a été fait mention de l’interférence divine.

C’est plutôt l’homme qui agit, c’est lui qui décide de rouler vite, de rouler à gauche ou sans freins, de surcharger son véhicule, de dépasser où il ne faut pas, etc.

C’est donc sur lui, que toutes les politiques et toutes les stratégies à mener pour lutter contre les accidents, doivent être orientées, avant tout le reste. Ce qui, en clair, signifie que la responsabilité de chacun de nous est pleinement engagée dans ce combat contre les accidents de la circulation.

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