Son passage à la RTG (Radio Télévision Guinéenne) dont il n’est plus le directeur général depuis le 10 novembre dernier a fait assez de bruits, notamment sur les réseaux sociaux. Les rumeurs disaient qu’il avait été empêché d’ouvrir un coffre-fort et d’emporter trois caméras de l’institution. Archi-faux ! Rétorque le concerné, Sékouba Savan,é qui a accepté de donner sa version des faits à Guineenews. Nous vous proposons ici l’intégralité de ses propos :
« Je vais commencer par vous faire remarquer qu’on ne vient pas enlever les caméras en plein jour. Deuxièmement, on ne vient pas ouvrir un coffre-fort en plein ; ce qu’on n’a pas pris la nuit, ce n’est pas le jour qu’on va le prendre. Troisième remarque : depuis le jour de mon remplacement, mon remplaçant (Fana Soumah) a demandé que tous les véhicules soient fouillés à la sortie. Tous les véhicules sont donc fouillés à la sortie.
Je ne sais donc pas qui peut avoir la folie pour venir prendre un matériel ou des millions et sortir avec de la RTG. Moi, les millions que j’ai laissés à la RTG sont à la banque et ça sera versé aux documents de passation de service. Que cela soit clair ! Ce qui se raconte est archi-faux.
Je vais vous dire pourquoi je suis allé aujourd’hui à la RTG. Le décret est tombé dans la nuit de mercredi et la passation de service a été planifiée pour le vendredi 12 novembre par le ministère (de l’Information). J’ai été officiellement informé par le ministère du jour de la passation. Mais il se trouvait déjà que ma santé n’était pas bonne.
En effet, depuis le 24 juillet dernier, je gère une hypertension. Cela est connu au département et à la RTG. Quand j’ai appris qu’au lendemain du décret des gens ont été transportés à l’intérieur de Koloma (RTG) – même s’ils sont des journalistes de la RTG, ils ont été amenés de Boulbinet – pour venir chanter et danser, donner l’impression d’une liesse populaire, suite à mon départ, cela m’a mis très mal à l’aise et cela a affecté ma santé. Moi je comprends ces jeunes de Boulbinet, parce que cela fait des années et des années qu’ils ne travaillent pas. Mais leur faire croire que leur malheur c’est le directeur général partant, je crois que c’est une erreur.
La RTG Boulbinet souffre non pas d’un problème de fonctionnement, mais d’investissement. Qu’on instrumentalise la colère de ces jeunes, qu’on les amène à Koloma pour y faire ce qu’ils ont voulu faire, avec l’association de quelques éléments de Koloma, donner l’impression d’une liesse populaire après mon départ, et que cela donne lieu à des scènes inacceptables qui détruisent l’image de la RTG qui est la vitrine du pays, j’ai considéré cela comme une manière de saper les efforts que j’ai eu à fournir durant les quatre années passées à la tête de l’institution.
Quand j’ai appris ces nouvelles, cela m’a mis très mal à l’aise et cela a affecté ma santé. J’ai exprimé cela au ministère et je lui ai demandé d’accepter que je puisse passer après (la passation de service) pour la signature des procès-verbaux. Donc, le vendredi, je n’étais pas à la passation de service.
Si j’étais là-bas, le directeur général qui me succède aurait été installé le même jour dans le bureau que j’occupais jusque-là. A cause de mon absence, les inspecteurs du département étaient obligés de l’installer dans son bureau de directeur général adjoint. Ce que j’ai trouvé anormal. Le lendemain (de la passation), très tôt dans la matinée, le nouveau directeur général a envoyé des militaires chercher la voiture de fonction à mon domicile.
Alors, est-ce que je dois attendre qu’on vienne encore me chercher manu militari pour aller libérer le bureau ? Je me suis dit non, il faut que j’aille libérer le bureau ce dimanche, notamment en y prenant mes effets personnels et en restituant les clés des lieux. C’est ainsi qu’avant d’y aller le matin, j’ai appelé le secrétaire général du ministère de l’Information pour lui faire part de mon intention d’aller récupérer mes effets personnels.
Celui-ci m’a dit d’appeler l’inspecteur général. J’ai appelé l’inspecteur général qui, en ce moment précis, se trouvait à l’église. Il n’a donc pas pu décrocher. Je suis revenu encore au secrétaire général pour lui suggérer que j’en appelle Fana, mon successeur. Le secrétaire général m’a dit : à défaut d’avoir l’inspecteur, si tu as le nouveau directeur, il n’y a alors aucun problème. J’ai donc informé régulièrement Fana (Soumah). Il a donné son accord pour que je vienne chercher mes effets personnels.
Arrivée sur les lieux, à ma grande surprise, j’ai été accueilli par un béret rouge qui est de la garde de la RTG. Celui-ci m’a dit qu’il a été envoyé par le nouveau directeur général de la RTG pour me suivre jusqu’au bureau afin que je prenne que ce qui m’appartient et laisse ce qui appartient à la RTG. Je lui ai dit que c’est une très bonne chose. On est donc venu au bureau, j’ai sorti tout ce qui est biens personnels, j’ai exposé tout.
Entre-temps, le béret rouge a été rejoint par un gendarme, et à deux, ils ont tout surveillé et en ne se privant même pas de filmer les objets. C’est ainsi qu’ils ont tout vérifié et ils m’ont laissé prendre tout ce qui m’appartient. Ils ont gardé tout objet sur lequel il est écrit RTG. Je leur ai dit je n’ai aucun problème avec ça, je ne suis venu chercher que mes effets personnels. J’ai récupéré mes effets personnels, et eux-mêmes m’ont raccompagné jusqu’à la porte sans aucun problème. Et je suis venu chez moi… »