Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
Pub Elysian
CIAO

Seize jours d’activisme contre les VBG : ENABEL, AFD et Tattou Group unis pour la dernière journée

Des témoignages, une table ronde, une pièce de théâtre, des discours…  ont marqué jeudi, à l’hôtel Palm Camayenne, la fin des 16 jours d’activisme sur  la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) – célébrées du 25 novembre au 10 décembre 2020. Cette cérémonie de clôture, organisée grâce à une collaboration d’ENABEL (l’Agence belge de développement), l’AFD (l’Agence française de développement) et l’entreprise Tattou Group,  créateur d’évènement, a connu la participation de la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes, son homologue de la Sécurité et de la Protection civile, l’ambassadeur de la Belgique en Guinée,  les représentants d’Enabel et l’AFD en Guinée…

La journée a commencé par les témoignages. Ceux-ci ont été faits à travers une exposition d’images, mais aussi des lettres, dans lesquels des victimes de viol, de coups et blessures volontaires, de menaces et autres formes de violences conjugales expriment leurs calvaires. Leurs bourreaux : leur mari, leur concubin, leur ami.

Il s’en est suivie la table ronde qui a été animée par des responsables d’ONG ; le médecin légiste Hassan Bah ; la directrice générale adjointe de l’OPROGEM (Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs)  commissaire Marie Gomez ;  le chef de la brigade de répression contre les violences basées sur le genre, les enfants et les personnes vulnérables,  adjudant-chef Bernard Tenguiano ; la journaliste et féministe Aminata Pillimini Diallo… Avec le thème « quel processus d’assistance d’urgence peut-on mettre en œuvre pour prendre en charge les personnes victimes des VBG en Guinée ? », les panélistes ont fait le point sur le processus à suivre par les victimes des VBG pour être assistées. Ils ont aussi relevé le vide juridique sur la qualification de certaines violences faites aux femmes, le faible taux des coupables de VBG, le faible moyen pour les officiers de police judiciaire afin de mener à bien leur mission. Mais aussi,  la lenteur de la justice dans le traitement des dossiers, le manque de synergie entre les acteurs de la lutte contre les VBG, une forte pesanteur sociale, le manque de sensibilisation sur les VBG… Les huit panélistes sont convenus de la nécessité d’une synergie d’action entre les acteurs de la lutte contre les VBG.

« Chronique du 25 novembre/ Une journée sans femme », est le titre de la pièce de théâtre qui a clôturé cette journée. Ecrite par Nanette Touré, la directrice générale de Tattou Group, et mise en scène par le scénariste et humoriste Sow Pedro, la pièce de théâtre réunit chez la coiffeuse  Tantie Bijou (nom de scène) trois femmes de différents univers, mais qui ont toutes en commun les violences qu’elles subissent ou qu’elles ont subi dans leurs foyers.

Par l’humour, des comédiennes ont démontré que les VBG peuvent toucher n’importe quelle femme ; de la femme de ménage à l’intellectuelle en passant par la coiffeuse. Mais, elles ont le droit de dénoncer ces violences et de réclamer leurs droits.

Avant cette pièce de théâtre, le ministre de la Sécurité Albert Damantang Camara a exprimé l’engagement du gouvernement et du Président Alpha Condé à punir les violences faites aux femmes. « Face aux statistiques, face aux constats, il n’y a pas grand-chose à dire, il n’y a que l’action. Vous, vous devez dresser les statistiques, dénoncer, nous proposer des solutions. L’action, c’est notre responsabilité. Je voudrais d’ailleurs vous exprimer ici l’engagement du chef de l’Etat »,  a dit Albert Damantang Camara.

Le même engagement du Président Alpha Condé sera exprimé par la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes, Hawa Béavogui. « Son Excellence le Professeur et son Premier ministre monsieur Ibrahima Kassory Fofana sont résolus à soutenir les femmes y compris dans la lutte contre les violences faites aux femmes… A cet égard, le ministère des Droits et de l’Autonomisation des femmes est déterminé à protéger les droits humains des femmes », a-t-elle dit.

 En prononçant le discours de clôture de la journée, la Représentante résidente d’ENABEL en Guinée, madame Krista Verstraelen a réitéré l’engagement de l’agence belge à toujours être un partenaire de la Guinée pour la cause des femmes du pays. Elle a aussi exprimé sa fierté d’avoir contribué à la cérémonie de ce jeudi 10 octobre qui contribue à la lutte contre les violences basées sur le genre.

Il faut signaler qu’en Guinée, suivant l’enquête démographique et de santé de 2018, 95 % des femmes de 15 à 49 ans et 39 % des filles de 0 à 14 ans ont subi la pratique de mutilation génitale féminine.

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...