La réunion des ministres de l’Agriculture de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue ce jeudi 5 décembre à Conakry. Avec pour Objectif, l’examen des conclusions et recommandations de la rencontre des experts tenue du 2 au 4 décembre 2019 sur «le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre des orientations de l’Ecowap 2025 et des perspectives de développement du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique pour les trois prochaines années 2020-2022».
Pour rappel, depuis trois années, la Commission de la CEDEAO et les Etats membres mettent en œuvre le Programme régional d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (Priasan) et les Programmes nationaux d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (Pniasan) de seconde génération dans le cadre de l’Ecowap 2025.
Dans son discours de circonstance, le commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, Sékou Sangaré a indiqué que la politique agricole de la CEDEAO a été adoptée par les chefs d’Etat en janvier 2005 à Accra (Ghana). Depuis cette date, a-t-il poursuivi, il y a eu une évaluation des dix premières années de la mise en œuvre de cette politique à Dakar (Sénégal) pendant laquelle, ont été mis en œuvre des programmes structurants, régionaux très importants et qui ont mobilisé des investissements importants dans les pays avec l’appui des partenaires financiers qui ont permis d’attendre les producteurs et éleveurs.
A en croire le commissaire Sékou Sangaré, des résultats importants ont été atteints sur le plan de l’accroissement de la productivité des agriculteurs et éleveurs de façon générale. «Les rendements au niveau du maïs qui est une céréale assez consommée dans la région, ont été multipliés par trois dans beaucoup de pays. Le rendement de la production du riz irrigué dans certaines zones a atteint aujourd’hui 7 à 8 tonnes voire plus à l’hectare. Concernant le mil et le sorgo, les rendements sont extrêmement importants», a-t-il fait savoir.
Prenant la parole, la ministre guinéenne de l’Agriculture Hadja Mariama Camara a fait remarquer que le travail de qualité fourni par les experts en termes des engagements, est de contribuer à l’amélioration des besoins des populations et la réduction de la pauvreté pour un développement économique et social et harmonieux des Etats membres.
«La faim et la malnutrition sont des préoccupations des hommes depuis l’aube des temps. Tous les pays élaborent des politiques et font des efforts financiers importants pour mieux nourrir leurs populations », a-t-elle dit.
Plus loin, la ministre de l’Agriculture Mariama Camara a estimé que les hommes et les femmes travaillant dans l’agriculture, dans la pêche et dans l’élevage ou dans la Silvy culture peuvent aussi apporter des changements quotidiens qui contribuent à un monde libéré de la faim.
«Il s’agit entre autres de gérer les ressources naturelles durablement, efficacement, et diversifier les cultures. S’adapter au changement climatique, réduire les pertes après récoltes, rechercher les technologies au service des agriculteurs, pratiquer un élevage durable et une pêche responsable», a-t-elle expliqué.
Il faut par ailleurs signaler que l’opérationnalisation de la réserve régionale de sécurité alimentaire s’inscrit dans le cadre de la stratégie régionale de stockage de sécurité alimentaire fondée sur quatre lignes complémentaires de défense: dont la première ligne concerne les stocks de proximité, généralement mis en place et gérés par des organisations locales ou des collectivités décentralisées ; la deuxième repose elle sur les stocks nationaux de sécurité gérés par les Etats ou cogérés par les Etats et leurs partenaires financiers ; la troisième ligne est la Réserve régionale de sécurité alimentaire ; et enfin le recours à l’aide internationale.