Le ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire poursuit son périple à Conakry et à l’intérieur du pays dans le cadre de la sécurisation et de la préservation des domaines de l’Etat. C’est dans ce cadre que Dr Ibrahima Kourouma et ses cadres se sont rendus mercredi 29 novembre sur les îles de Loos notamment à Kassa. Il était question de sensibiliser les habitants des localités sur l’importance de la préservation des terres appartenant à l’Etat.
Cette séance de sensibilisation s’est tenue dans les locaux de la sous-préfecture de Kassa en présence des chefs de quartiers, des sages et des représentantes des structures féminines de l’ensemble des îles de Loos.
Dans sa communication de circonstance, le ministre Kourouma a tenté de dissuader les occupants qui se hasardent à brader les réserves foncières de l’Etat.
« L’objectif de notre présence ici à Kassa est très clair et résulte de la volonté du président de la République, Pr Alpha Condé qui tient coûte que coûte à faire en sorte que chaque Guinéen ait un cadre de vie décent. Il tient à faire en sorte que chacune des localités et que tous les biens de l’Etat soient profitables à l’ensemble des Guinéens et non à une seule personne. Aujourd’hui, l’une des priorités que nous avons, c’est la sécurisation des réserves foncières de l’Etat. Vous savez par le passé, ces réserves n’ont jamais été immatriculées et il n’y a pas de titre foncier pour la majeure partie d’entre elles. Le président de la République nous a instruit de faire en sorte que tout ce qui est domaine de l’Etat et tout ce qui est réserve foncière de l’Etat soient récupérés. Donc, nous travaillons de manière à ce qu’aujourd’hui, toutes ces réserves foncières soient recensées, immatriculées, titrées et faire en sorte que l’Etat soit réellement en possession de ce qui l’appartient. Parce que l’une des premières choses que nous avons constatée, c’est le fait que ces réserves n’étant pas immatriculées, ont été bradées par les populations. Les gens ont envahi ces réserves tout en se faisant la fausse idée selon laquelle l’Etat ne viendrait jamais. Mais, je déclare ici qu’ils se trompent. Je suis venu passer ce message aux populations des Îles de Loos. Pour leur dire que le président de la République a un regard sur eux, il a certainement beaucoup d’admiration pour eux et il est en train de faire beaucoup pour eux. Mais l’une des choses à laquelle il tient, c’est de faire en sorte que le cadre de vie des populations des îles de Loos soit décent. Et cela ne peut pas se faire si les gens sont dans une logique de brader les domaines de l’Etat et cela ne peut plus continuer », a prévenu le ministre de la Ville.
Les îles de Loos seront le futur eldorado de la Guinée dans le cadre du projet Conakry vision 2040. Ainsi, ces 1356 hectares vont être immatriculés dans un bref délai, a fait savoir Ibrahima Kourouma.
« Les îles de Loos sont extrêmement importantes pour nous. Car comme vous le savez, Conakry vision 2040 ce n’est pas seulement Conakry. Il s’agit de Conakry, la terre ferme et les îles de Loos. Donc, si déjà on se met à brader ce qu’on a, on serait confronté à de nombreuses difficultés au moment où nous seront prêts pour réaliser des infrastructures. Nous sommes donc là aujourd’hui pour sensibiliser pour que les gens comprennent réellement les choses. Dans les 72 heures qui suivent, débutera l’immatriculation des 1356 hectares qui représentent les domaines de l’État sur les îles de Loos », a annoncé le ministre Ibrahima Kourouma.
Accusé d’être le premier responsable du bradage des domaines au niveau des îles, le sous-préfet de Kassa, Lansana Kassa Soumah indique que si sa population s’est tournée vers d’autres activités, c’est parce la pêche artisanale n’est plus rentable comme avant. Néanmoins, il s’est réjoui de la présence du ministre de la Ville à Kassa qui, certainement, va changer la perception des citoyens sur l’occupation des terres au niveau des îles.
« Nous avons tous suivi l’intervention du ministre Kourouma à propos des projets d’aménagement de la ville de Conakry dans sa version 2040. Comme le ministre l’a si bien dit, ce n’est pas en 2040 que les travaux commencent. C’est dès maintenant que cela commence et effectivement cela a commencé. Comme il l’a dit, il faudrait commencer d’abord par sauvegarder les espaces qui appartiennent à l’État. Et sur ce plan, les autorités du ministère de la Ville peuvent compter sur nous au niveau des îles de Loos. Désormais, chacun de nous pourra faire la part des choses et savoir quelle partie appartient à l’État et qu’est-ce qui revient aux villageois. Mais s’agissant des rumeurs qui courent sur ma personne et qui m’accusent de vendre les terres de l’État, j’ai rassuré le ministre et sa suite que ces rumeurs ne sont pas fondées…», s’est défendu le sous-préfet.
Déjà 45 mille hectares de terre appartenant à l’État ont été sécurisés et immatriculés à travers le pays. Et à partir du vendredi 30 novembre, l’opération va se poursuivre à l’intérieur du pays. Par ailleurs, le ministre Kourouma prévient que tous les cadres qui sont impliqués dans la vente des domaines de l’État tireront les conséquences de leurs actes.