La crise postélectorale qui affecte le pays depuis le scrutin du 18 octobre dernier a eu des conséquences néfastes sur le bon déroulement des activités économiques à Lola, préfecture du sud-est, où des centaines de tonnes de riz, de maïs, de piments secs et autres produits de consommation prêts à être convoyés vers la capitale et dans certaines agglomérations de la Guinée, sont stockées dans des magasins sous l’œil impuissant des magasiniers, a-t-on constaté sur place.
Il suffit de faire le tour des magasins de stockage des produits agricoles de la ville de Lola pour s’apercevoir de l’impact causé par la crise postélectorale sur l’écoulement des céréales et autres légumes produits dans cette préfecture forestière.
Mamadou Koné, magasinier que nous avons rencontré sur place, déplore la paralysie provoquée par la crise postélectorale sur les activités économiques à Lola.
« Nous avons assez de sacs dans nos magasins qu’on devrait envoyer à Conakry et dans d’autres villes de l’intérieur, mais les chauffeurs ont peur de venir.
Ici les quelques rares gros camions qui acceptent de venir refusent d’aller dans les autres marchés de Ratoma, à part le marché d’aviation, situé sur l’autoroute Fidel Castro », a-t-il indiqué.
Mamadi Sangaré, lui affirme disposer de plus de 50 tonnes de riz à destination de Conakry mais que la rareté des camions entraine assez de désagréments.
Avec des risques que les produits emmagasinés ne se détériorent.
De son côté Siaka Sano, acheteur de riz qu’il écoule ensuite à Conakry prêche avant tout la paix en Guinée.
« Cette situation n’arrange personne. Ceux qui nous donnent de l’argent ont peur. Les propriétaires des camions aussi qui convoient nos marchandises vers Conakry on peur aussi que des gens s’attaquent à nous. Parce que l’argent n’est pas pour nous. Nous achetons des centaines de tonnes de riz par semaine. Je peux remplir plus de quatre à cinq remorques de 40 tonnes mais aujourd’hui rien ne marche », a-t-il regretté.
De quoi plonger le secteur économique de Lola dans la paralysie.