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Scandale financier à Mali: le préfet accusé d’avoir siphonné près de 400 millions gnf des collectivités

C’est une situation inédite qui se déroule depuis quelques semaines dans la préfecture de Mali, où le préfet, le lieutenant-colonel Monson Sangala Camara, est accusé de détournement de 316 000 000 GNF. Il s’agit d’un montant provenant de la taxe de fonctionnement de 38 pylônes de téléphonie mobile installés dans les 12 communes rurales de la préfecture de Mali. Normalement, chaque collectivité reçoit 12 423 600 GNF en tant que redevance annuelle pour chaque pylône en service sur son territoire, selon des sources concordantes contactées par Guinéenews.

Selon les élus des 12 communes rurales concernées, le préfet aurait procédé à la répartition avec une différence « inacceptable ». En effet, après le versement annuel du montant global de 472 096 800 GNF par les opérateurs de téléphonie en question, le préfet n’aurait partagé que 156 064 800 GNF entre les 12 collectivités concernées et aurait empoché environ 316 000 000 GNF. Naturellement, les élus ont commencé à s’interroger. Lorsqu’il a été interpellé, le lieutenant-colonel Monson Sangala Camara aurait mal réagi avant d’arrêter et envoyer le maire de Balaki en prison. C’est ainsi que l’association des maires de Guinée est entrée en action en portant plainte contre le préfet de Mali.

« À ce jour, nous avons déposé une plainte contre le lieutenant-colonel Sangala Camara, préfet de Mali à cause de cette situation. Car, les compagnies de téléphonies ont payé leurs taxes pour les collectivités. Dès que l’argent a été payé, le préfet et son entourage se sont approprié les fonds en donnant une infime partie aux maires. Prétendant que c’était leur part. Alors qu’il s’agit en réalité de ressources des collectivités », déclare Aboubacar Sidiki Diakité, secrétaire général de l’association des maires de Guinée, invité à l’émission Hallein Fopp de la radio Espace Foutah.

Le maire de Balaki a finalement été libéré après plusieurs jours de détention grâce à l’intervention du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, explique Aboubacar Sidiki Diakité.

«On ne doit pas emprisonner un maire pour ça. Donc, le président de l’association des maires a contacté le ministre qui a ensuite appelé le gouverneur. Comme le gouverneur n’était pas à Labé à ce moment-là, il a envoyé le colonel de la gendarmerie de Mali pour libérer le maire de Balaki. Il a été libéré sous condition. Comment le préfet peut-il arrêter un maire et le mettre en prison ? C’est une chose inacceptable », dénonce-t-il.

Ainsi, une procédure judiciaire semble avoir été engagée contre le préfet de Mali qui aurait même initialement refusé de répondre à la convocation. « Une première convocation lui a été envoyée et il a refusé d’y répondre. Ensuite, une seconde convocation a été envoyée et il s’est déplacé pour se rendre à Labé. Maintenant, le président de notre association m’a demandé de faire une procuration et de la remettre au maire de la commune rurale de Madina Wora afin qu’il défende les intérêts des collectivités victimes de cette situation », affirme Aboubacar Sidiki Diakité, secrétaire général de l’association des maires de Guinée.

En plus des taxes liées au fonctionnement des pylônes des sociétés de téléphonie mobile, les redevances minières du côté de la commune de Balaki seraient également bloquées par ce même préfet.

Faut-il souligner que toutes nos tentatives de joindre le préfet incriminé, le lieutenant-colonel Sangala Camara, sont restées vaines jusqu’au moment où nous mettons en ligne cette dépêche.

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