En tant que plus grand centre ophtalmologique de la Moyenne Guinée, la direction régionale de la santé oculaire de Labé, est quotidiennement envahie par des patients, essentiellement composés de personnes de troisième âge. La majorité des patients souffrent de la cataracte, une pathologie fréquemment prise en charge sur place, comme l’a constaté la rédaction régionale de votre quotidien électronique Guinéenews, basée dans la cité de Karamoko Alpha.
Environ 50 patients bénéficient de cette intervention chirurgicale chaque semaine dans ce centre. Une opération délicate qui requiert une attention très particulière. Lors de notre passage, 90% des malades programmés ce jour-là souffraient de la cataracte, l’une des principales pathologies oculaires enregistrées à ce niveau.
« Ce malade développe une cataracte unilatérale et là nous procédons à l’intervention chirurgicale pour restaurer la vision. Vous savez, la majeure partie des interventions ici à Labé concerne les cataractes, surtout chez les personnes âgées. Malgré le nombre d’intervention que nous réalisons ici, la principale pathologie oculaire du point de vue chirurgical reste la cataracte chez les hommes et les femmes. La technique que nous utilisons s’appelle la phaco-alternative, mais parfois nous faisons le M6 », déclare Dr Mamadou Samba Diop, médecin-chef du centre régional d’ophtalmologie de Labé.
Avec son équipement de base composé de quelques machines, le service obtient des résultats satisfaisants. «C’est d’abord le microscope opératoire qui permet d’agrandir et de faciliter la visibilité au niveau de l’œil. Parce que tu ne peux pas opérer avec une lampe torche ni avec la lumière naturelle (soleil). Il faut un appareil spécifique destiné spécialement aux interventions chirurgicales oculaires. Car il agrandit l’image et facilite la visibilité », précise Dr Mamadou Samba Diop.
En plus des interventions proposées aux malades venant des quatre coins du Fouta Djallon, l’équipe du centre ophtalmologique de Labé effectue souvent des déplacements en dehors de la région pour donner un coup de main aux services de soins publics locaux.
« Nous partons effectivement dans les autres préfectures pour apporter des soins. Il s’agit de Tougué, Koubia, Mali, Lélouma, Dalaba, Pita, Dinguiraye, Faranah, Kissidougou, Dabola. Chaque année, nous passons pour apporter des soins. Vous savez, ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de se déplacer pour venir au centre afin de se faire opérer. Donc, voilà pourquoi nous nous déplaçons vers eux pour faciliter le traitement », a-t-il souligné.
Après l’intervention chirurgicale et les soins appropriés, les patients sont directement affectés dans des salles d’hospitalisation où ils doivent être rigoureusement suivis. Vingt-quatre heures après, les médecins retirent soigneusement le pansement avant de procéder à l’évaluation de l’acuité visuelle.
« Les malades que nous avons examinés ce jour sont, pour le moment, tous en bonne condition. Nous allons continuer à les surveiller après l’application des médicaments tout en prodiguant des conseils sur la manière de se comporter et d’utiliser les médicaments restants à la maison pour ne pas compromettre le travail effectué », conseille notre interlocuteur.
À la suite des vérifications et des soins programmés au J1 (le lendemain de l’intervention), les patients sont programmés pour un contrôle à J5 (cinq jours après) puis deux semaines plus tard pour le contrôle final. Mais déjà, des patients rencontrés sur place semblent se réjouir des résultats de l’intervention.
« Le traitement de mes yeux a réussi parce qu’actuellement je vois clairement. Ce n’est pas ma première intervention. En 2014, j’avais déjà opéré à l’œil droit à Gaoual. Voilà pourquoi je me suis précipité cette fois encore de Gaoual à Labé pour venir opérer l’autre œil, et j’avoue que cela a bien réussi », reconnaît Mamadou Oury Baldé, chauffeur en provenance de Gaoual.
Pour compléter le service, Labé s’est doté depuis 1996 d’un centre d’optique qui propose différentes qualités de lunettes et montures. Avec l’évolution progressive de la science et de la technologie, le centre régional d’ophtalmologie de Labé manque malheureusement de plusieurs appareils. Cette situation oblige le service à référer plusieurs pathologies vers des centres plus qualifiés en la matière.