Depuis plusieurs jours, la préfecture de N’Zerékoré est en rupture totale de préservatifs, a appris Guineenews dans la soirée de ce jeudi 5 septembre 2019.
En effet, lors d’une série de rencontres effectuées avec différents acteurs, le constat sur le terrain est alarmant à ce jour dans la localité.
S’exprimant à ce sujet sur les ondes de la radio Espace FM, Mme Hélène Keleba, chargée de la planification de l’association guinéenne pour le bien être familial précise: » il y a une rupture totale de préservatif à N’Zerekore, et cela est un peu partout dans les pharmacies. C’est pour cette raison que nous lançons un appel solennel au gouvernement pour faire face à cette situation très inquiétante ».
Interrogé par le correspondant de guineenews, Gérard Koulemou, membre du comité national de lutte contre le SIDA de N’Zerékoré a indiqué que: » cette rupture de préservatif est la preuve éloquente que les messages de sensibilisation au niveau de la population en général et les jeunes en particulier ont porté fruit. Car cela montre que les préservatifs sont vraiment utilisés à ce jour. Ce qui permet de réduire considérablement les infections sexuellement transmissibles y compris le VIH/SIDA. Mais il faut vraiment avoir peur des conséquences de cette rupture sur la santé reproductive et sexuelle des jeunes et adolescents de la préfecture ».
Pour cette professionnelle du sexe rencontrée dans un hôtel au quartier Böma et qui a préféré garder l’anonymat, cette rupture est très inquiétante car « tu sais ici, nous avons deux prix pour les relations sexuelles, à savoir avec préservatif ou sans préservatif. Mais depuis cinq jours, notre clientèle a considérablement diminué car il y a des hommes qui exigent le préservatif et quand ils viennent et on dit qu’il n’y a pas de préservatifs, ils se retournent. Donc la situation est très compliquée. C’est la première fois, depuis 4 ans, je suis dans ce travail qu’il manque de préservatif ici. Hier, il y a un monsieur qui est venu ici, il a acheté un seul préservatif qui restait avec ma copine à 25 000 GNF Alors qu’avant, c’est à 1000 GNF, ou même, on nous donne cadeau. En ce moment, il n’y a pas de préservatifs ici et même dans les pharmacies aussi ».
Pourtant à N’zérékoré, il y a de nombreux hôtels et motels qui ont une forte clientèle. Ce qui devrait interpeler les acteurs de la santé et les décideurs à tous les niveaux pour une réponse rapide et responsable à cette rupture de préservatifs dans cette ville.
Nous y reviendrons