Le régulateur du conseil du café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire a saisi, le 7 octobre 2024, 33 camions transportant environ 1.100 tonnes de fèves de cacao de contrebande à travers la frontière avec la Guinée. Une information relayée par nos confrères d’Abidjan.net et confirmée par des sources proches du CCC. (Image d’archives)
Pour en savoir plus, la réduction locale de Guinéenews a joint au téléphone un acheteur de cacao évoluant dans la zone.
Selon cet interlocuteur qui a témoigné sous le sceau de l’anonymat, ‘’il y a eu la saisie de 33 camions. Ce qui équivaut aux chargements de 16 remorques de 16 roues entre Konikoro 1 et Konikoro 2. Située à une dizaine de kilomètres de la frontière ivoiro-guinéenne de Wolono, dans le département de Ouaninou, région de Touba. Je ne connais pas la provenance du cacao. Les gens venaient avec 33 camions à destination de la Guinée. D’après ce que j’ai appris, tout n’était pas des véhicules ivoiriens.’’
Une juteuse contrebande qui a viré au cauchemar
« C’est un gros camion de 16 roues qui a bloqué la route pendant deux jours entre Konikoro 1 et Konikoro 2. Ce camion embourbé a, du coup, obstrué la circulation dans les deux sens aux autres camions. Alors que zone n’est pas faite pour y trainer pour les camions de contrebandes. Vu que les autres camions sont immobilisés à cause d’un autre embourbé, les échos de la situation sont rapidement parvenus aux autorités ivoiriennes. Conséquence, il a été immédiatement décidé à Abidjan de venir saisir lesdits camions. Ce qui suppose que ces agents réquisitionnés pour cette opération, ne sont pas venus de Ouaninou. Dans la contrebande, ce qui est mauvais, c’est ce qui est arrivé à ces camionneurs. Leurs engins ont été emportés par les agents à Abidjan. Je peux vous confirmer qu’ils ont arrêté des gens, y compris des chauffeurs. Mais certains parmi auraient fui, a-t-on appris », a confié notre interlocuteur.
Des pertes colossales pour les acheteurs guinéens
« Avant, moi je faisais la contrebande. Mais, lorsqu’ils ont décidé cette année de durcir le ton, j’ai décidé de prendre mes distances des activités hautement risquées. La perte de 1 100 tonnes de fèves de cacao est estimée à plus de 6 milliards de francs CFA. Imaginez-vous cette perte. Les chauffeurs arrêtés ont été transférés à Abidjan. Même les véhicules qui n’ont pas pu partir sont gardés par trois gendarmes. Ils vont vendre le cacao. En plus de la perte de la cargaison de cacao, les camions sont aussi perdus. La saisie des 33 camions devrait nous interpeller tous », a-t-il déclaré.
Investir massivement dans la filière Cacao-café afin de booster les productions locales
« Pour éviter une telle, le président Mamadi Doumbouya devrait prendre le taureau par les cornes pour s’impliquer activement dans la culture du cacao. Moi qui vous parle, j’ai une vingtaine d’hectares. Si le gouvernement pouvait aider les planteurs comme la Côte d’Ivoire, ce serait mieux pour éviter la contrebande. Les Ivoiriens ne jouent pas avec l’affaire du cacao. C’est le pilier, le principal secteur pourvoyeur d’argent à l’économie ivoirienne. Nous avons la terre chez nous, ce qui reste à faire, c’est d’encourager l’installation des planteurs locaux. Partout en Guinée forestière, on peut planter. Et évidemment, au bout de 10 ans, la Guinée pourra se mesurer aux grands producteurs comme la Côte d’Ivoire », lancera en substance notre interlocuteur anonyme.