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Ruée vers l’or à Kounsitel: quand la ville de Labé se vide de ses bras valides

Force est de reconnaître que depuis la découverte de la zone aurifère de Kounsitel dans la préfecture de Gaoual, la course vers cette commune rurale ne fait que s’accroître du jour au lendemain. En plus des « chausseurs artisanaux » du métal jaune qui viennent de la Haute Guinée à motos et autres engins, des simples citoyens et hommes d’affaires de la ville de Labé emboîtent quotidiennement le pas, a constaté sur place la rédaction locale de guinéenews.

« A ce jour, beaucoup d’opérateurs économiques et commerçants de Labé sont venus se positionner soit en achetant des terrains pour y réaliser des magasins, des maisons ou même des hôtels. D’autres viennent installer des bars, des maquis et des dancings pour essayer de se faire de l’argent. Donc, Kounsitel est pratiquement de nos jours comme un vaste chantier. C’est tout un business qui s’est créé autour des orpailleurs », estime Alpha Diallo, un apprenti DJ (disque joker) évoluant à Kounsitel.

A cela, des camions, camionnettes ou motos chargés de marchandises en provenance de Labé débarquent en longueur de journée. Ils transportent de l’eau minérale, des œufs, du pain, … tout ce que vous pouvez imaginer. Il y a même des restaurateurs et restauratrices qui ont quitté Labé pour venir s’installer. Tous les corps de métiers s’y trouvent ; c’est tout un monde qui continue à se créer progressivement », enchaîne notre interlocuteur.

Une situation qui crée souvent des conflits entre les acteurs de cette mutation. «Je charge mon car d’œufs que je transporte à Kounsitel pour revendre régulièrement. Mais à chaque fois que j’arrive au niveau d’un poste contrôle que le syndicat du transport à érigé à la sortie de la ville de Labé ils me font payer 40 000 GNF. Chaque semaine ils me font payer ce montant, j’ai les reçus avec moi. Ainsi, je leur ai demandé pourquoi ; ils m’ont juste répondu que c’est normal. Je n’ai pas eu d’explications plus claires. Je ne comprends pas parce que j’ai une plaque rouge avec tous les documents nécessaires et c’est ma marchandise. Comment peuvent-ils ériger un barrage alors que même la gendarmerie ne l’a pas fait. C’est une arnaque », explique Mamadou Tiana Diallo, fermier.

Sur la question, la réaction de maître Mamadou Cherif Pamel, le secrétaire général du syndicat des transports et mécanique générale CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) ne s’est pas fait attendre. « Si un particulier se permet de transporter de la marchandise dans son véhicule, il doit payer les taxes au même titre que les autres transporteurs. Ce, même s’il est dans son propre véhicule. Chez nous le billet de stationnement coûte entre 1 000 et 2 000 GNF ; c’est seulement si tu as des bagages à embarquer ou à débarquer qu’on te demande 40 000 GNF » a-t-il réagi.

Par ailleurs, les déplacements vers cette zone aurifère sont beaucoup plus perceptibles au niveau de la corporation des taxi-motards. De ce côté, une bonne partie des conducteurs à migrer vers Kounsitel comme nous le confirme ici Thierno Abdourahmane Diallo, le secrétaire général CNTG du syndicat taxi-moto Labé. « Comme vous le savez, le programme de Kounsitel a impacté notre corporation parce qu’une bonne partie de nos conducteurs sont de nos jours à Kounsitel. Ils sont partis à tel point qu’on a désormais des soucis avec le syndicat de Kounsitel car ils ont constaté beaucoup de gilet taxi-moto de Labé chez eux là-bas. Le syndicat de Kounsitel a même demandé à ce que les gilets soient changés alors que les taxi-motards en provenance de Labé ne sont pas d’accord. Donc, il y a beaucoup de problèmes du genre qu’on essaye de gérer car on envisage même d’envoyer des émissaires à Kounsitel », soutient-il.

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