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Riposte au covid19 : Immersion dans la prison centrale de Labé

Quelques jours après l’annonce de la mort des suites du coronavirus de certains détenus au niveau de la maison centrale de Conakry, la rédaction régionale de Guinéenews a jugé utile de s’enquérir des conditions carcérales au niveau de la maison centrale de Labé qui est la plus grande de toute la région.

Visiblement, des mesures préventives (lavage des mains, port de bavette et gestion des visites) semblent avoir été adoptées par l’autorité carcérale afin d’éviter toute contamination.

« Depuis la déclaration de cette pandémie, mon procureur m’a instruit de prendre toutes les dispositions nécessaires en ce qui concerne le lavage des mains. C’est ainsi, qu’il a commencé par payer les kits pour les détenus. Ensuite, on a reçu des ONG (organisation non gouvernementale); moi-même j’ai été voir le maire à l’époque. Donc, on s’est battu et monsieur le procureur nous a envoyé les kits ; les ONG aussi ont fait la même chose », selon le commandant Albert Balamou, le régisseur de la maison centrale de Labé.

« En plus, le procureur m’a dit de prendre des dispositions pour ce qui est des nouveaux détenus qui arrivent ainsi que ceux qui viennent de la ville. Alors depuis qu’il m’a dit ça, j’ai dit vu notre maison carcérale, nous allons nous efforcer pour catégoriser ces genres de personnes.

Ainsi, moi je suis rentré avec mon personnel jusque dans les cales pour sensibiliser tous les détenus par rapport à cette maladie. Ils m’ont compris et ont promis de se plier à ces dispositions.

Aujourd’hui il y a des kits partout dans la cour et le lavage des mains ne fait pas défaut » ajoute-t-il.

Des propos confirmés par Barry Mamadou Samba (détenu), responsable des détenus au niveau de la maison centrale de Labé : « avant tout, ils sont venus procéder à une sensibilisation sur comment faire face à cette pandémie qui secoue le monde entier. Ils sont venus avec une ONG de la place, ils ont apporté des kits de lavage des mains, ils nous ont expliqué comment se laver les mains.

Par ailleurs, ils sont également venus avec monsieur le directeur préfectoral de la santé pour la pulvérisation de la maison centrale. Tout a été pulvérisé et on a aussi reçu des conseils. Ensuite, ils ont envoyé des bavettes pour se couvrir la bouche et le nez », explique-t-il.

A la question de savoir s’il n’y a pas de malade en ce moment dans les rangs des détenus, leur porte parole répond : « pour le moment si ce n’est pas des personnes qui souffrent de maladie liées aux membres inférieurs, vous savez quand on est habitués à se promener en ville et si cela est bloqué, il y a plus maintenant d’espoir.

Pour l’instant, il n’y a pas de signe ici parce qu’ils ont aussi envoyé des thermo-flashs », réagit Barry Mamadou Samba.

Sur la même lancée, le régisseur de la maison centrale de Labé enchaine : « à ce jour, à part les gens qui étaient malades depuis longtemps parce qu’on nous avait déposé des détenus de Pita alors qu’il y avait des malades dans le lot, il y avait même certains qui n’arrivaient pas à marcher dans le lot.  Hormis, ça nous suivons minutieusement la situation. Avant les parents des détenus rentraient jusqu’à l’intérieur au niveau de la petite salle. Mais de nos jours, on les a séparés.

En faisant quoi ? Quand quelqu’un vient, il reste dehors. Le détenu vient, il reste là. Il y a la fenêtre entre eux et nous nous veillons et ils conversent ainsi. Et si le visiteur n’a pas de bavette, on ne le reçoit pas. C’est comme ça que nous nous sommes organisés ici », soutient le commandant Albert Balamou qui a signifié par la suite que le procureur les a dotés de 250 bavettes.

Pour ce qui est de la surpopulation carcérale en cette période de pandémie, le régisseur tante de rassurer : « actuellement nous ne sommes pas en surpopulation carcérale parce que je vous ai toujours dit, ici c’est une maison centrale. Actuellement quand même ça va parce qu’il y a eu beaucoup de problèmes jugés et ceux qui n’étaient pas trop impliqués ont été libérés, surtout mon procureur a entamé une démarche concernant les détenus qui ont passé du temps sans être jugés. Donc, aujourd’hui, c’est complètement éradiquer et on ne parle plus de ça » déclare-t-il.

Il faut signaler que beaucoup de spécialistes de santé estiment que les prisons sont de nos jours les endroits les plus vulnérables  à la contamination au covid19 en cette période de crise sanitaire.

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