Le limogeage des directeurs généraux de l’Office guinéen de publicité (OGP) et de l’Office guinéen des chargeurs (OGC) pour « malversations », la lutte contre la corruption annoncée par le Premier ministre et les rapports quelque peu tendus entre le pouvoir et l’opposition autour de la non-application des accords politiques du 12 octobre 2016 sont les principaux sujets largement commentés par les journaux durant cette semaine qui s’achève.
Le sujet qui a le plus suscité maints commentaires, c’est bien le limogeage des directeurs de l’OGP et de l’OGC. « Lutte contre la corruption : Le premier coup de Cas-Sorry Faux-Fana ! », s’exclame le journal satirique « Le Lynx » en abordant ce sujet.
Pour le journal, par le décret du 7 juin qui limoge les deux directeurs généraux, le Premier ministre aura envoyé un signal fort. « Le PM Cas-Sorry ira-t-il jusqu’au bout ? N’est-ce pas un feu de paille ? », s’interroge cependant « Le Lynx ».
En tout cas, poursuit le journal, une fois n’est pas coutume. « Pousser par son PM, le Prési Alpha Grimpeur n’est pas allé de mains mortes contre les deux dirlos généraux de l’OGP et de l’OGC. Apparemment, il a décidé de défendre les intérêts de l’Etat au détriment du militantisme politique des deux présumés fossoyeurs de deniers publics. Il n’est un secret pour personne que Paul Moussa Diawara, prési du MDP, est allé du RPG-arc-en-ciel. Quant à Sékou Camara de l’OGC, il est reconnu pour son militantisme avéré », relate « Le Lynx ».
Pour l’hebdomadaire satirique, « jamais un acte du Prési Grimpeur n’avait aussi été apprécié auparavant. L’on serait tenté de dire que ce décret est un mérite qu’il convient de reconnaitre au Cas-Sorry Faux-Fana. Parce que son prédécesseur n’avait pas réussi cette prouesse. Toutefois, le PM devrait généraliser et systématiser la lutte contre la corruption. Qu’ils fouillent partout et qu’ils dénichent les administrateurs indélicats. Il en a plein dans cette administration trop militante », estime « Le Lynx » qui ajoute que la lutte contre la corruption doit continuer par le suivi rigoureux des résultats des audits sur la gestion des entreprises et offices de l’Etat.
« Limogeage de Sékou Camara et Paul Moussa Diawara : Premier test pour Kassory Fofana », titre de son côté « Le Démocrate ». Pour notre confrère, le limogeage des deux directeurs constitue un test pour le nouveau Premier ministre qui doit forcément marquer la différence avec ses prédécesseurs.
« Mais l’essentiel est que le Président de la République et son gouvernement ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Il faut éradiquer dans l’administration publique, les fonctionnaires cupides pour que les ressources générales dans les régies financières et autres reviennent dans les caisses de l’Etat », souhaite « Le Démocrate ».
Pour « L’Indépendant », l’éviction des deux hauts cadres de l’administration publique pour des faits de corruption est certes à saluer, mais il faut toujours faire preuve de prudence, et se demander si cette mesure considérée comme un message fort envoyé par le Premier ministre, dans sa croisade annoncée contre la corruption, ira jusqu’au bout. Quand on sait le manque de volonté dont a fait montre ce régime dans l’éradication de ce fléau, depuis 2010.
«Cellou Dalein remobilise ses troupes », c’est l’autre titre de « L’Indépendant », pour annoncer ainsi la reprise des manifestations annoncée par le chef de file de l’opposition lors de l’assemblée générale de son parti. Notre confrère mentionne que lors de cette assemblée, le président de l’UFDG est largement revenu sur les raisons qui le rendent sceptique quant à la volonté de l’exécutif de résoudre la crise politique. Par conséquent, le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, invite ses militants à se tenir prêts à reprendre la rue après le Ramadan.
« La Lance » a plutôt traité de l’évaluation du fichier électoral, un des points de revendications de l’opposition, qui a d’ailleurs nécessité la visite d’une délégation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en Guinée.
« L’opposition exige d’auditer le fichier électoral. Conformément à l’accord politique inter-guinéen du 12 octobre 2016, l’audit aurait dû s’effectuer depuis novembre de cette année-là, accord co-signé entre le pouvoir et l’opposition, devant la communauté internationale et la société civile. Le fichier reste à esquiver. Aux missionnaires de l’OIF, Cellou Dalein a réitéré les revendications de l’opposition : « Adopter une nouvelle loi sur la CENI, auditer et assainir le fichier électoral avant les prochaines élections législatives de 2019. Comme il n’y a pas d’avancée, j’ai dit que l’opposition est fondée à reprendre les manifestations », annonce le chef de file de l’opposition dans les colonnes de « La Lance ».
Autre point de désaccord, explique le président de l’UFDG, « La CENI a proposé qu’on fasse appel à l’Union Européenne, aux Nations-Unies et à l’OIF qui vont mettre des experts à notre disposition pour auditer et assainir le fichier. A notre grande surprise, j’apprends que les autorités ont écarté l’UE et les Nations-Unies. La mouvance, l’opposition et la CENI étaient disposées à faire intervenir les trois. J’ai dit à l’OIF que nous souhaitons que les entités écartées soient réintégrées, souligne le chef de file de l’opposition.
« Relance du dialogue politique : L’opposition espère que Fofana tiendra parole », annonce « Le Populaire ». Le journal s’est intéresser aux propos tenus par le Premier ministre et le chef de file de l’opposition au sortir de leur tête à tête. Conscient de ce rôle à lui dévolu, mentionne « Le Populaire », Fofana a déclaré que «même entre adversaires, il y a un minimum de courtoisie qui devrait permettre d’entretenir des relations conduisant à la paix sociale dans le pays. Donc, je suis heureux que le chef de file de l’opposition nous ait réservé un accueil fraternel et amical. Je suis heureux qu’il ait bien compris ou partagé le sens de notre message. Et je pense que les semaines et mois à venir, nous travaillerons la main dans la main. Conformément à la volonté de mon chef, le président Alpha Condé, nous travaillerons avec l’opposition républicaine à améliorer le climat de paix sociale», a-t-il promis.
Signe d’espoir, estime « Le Populaire » car, ajoute-t-il, en réponse, Dalein Diallo a déclaré: «Si du côté du gouvernement le tout-nouveau Premier ministre s’engage résolument dans cette voie, il ne trouvera au sein de l’opposition que des partenaires loyaux et engagés à conduire une telle politique dans notre pays», a-til dit. «Notre choix, c’est de privilégier le dialogue et la concertation pour aplanir les divergences qui pourraient exister entre la mouvance et l’opposition. Si le dialogue conduit à un accord politique – comme c’est le cas souvent, nous nous sommes souvent rendu compte qu’il n’y a pas eu d’efforts du côté du les dispositions des accords politiques. Donc, j’ai invité (Kassory Fofana) à faire en sorte que la confiance soit restaurée», explique Dalein Diallo pour qui la restauration de la confiance suppose le respect des contrats et de la parole donnée.
A la semaine prochaine !