Cette semaine, dans les kiosques, Guinéenews a feuilleté les hebdomadaires Le Lynx, Le Démocrate et La Lance.
« Janvier-février 2007/ Délit d’oubli », titre La Lance à sa petite Une. « Nous vivons en janvier et février, le seizième anniversaire des évènements qui ont déclenché le processus de changement dans notre pays ». Le journal rappelle qu’à partir du 22 janvier 2007, notre pays a enregistré le soulèvement populaire le plus important contre la gouvernance d’alors. « Au fil du temps et par la faute des acteurs de ce changement ainsi que des pouvoirs publics, les nombreuses victimes n’ont pas encore eu droit à la réparation. Avec en prime le gèle incompréhensible de la commission d’enquête indépendante », rappelle le journal. Pour La Lance, à ce seizième anniversaire, il n’est pas superflu de revenir sur des séquences de cette tragédie nationale. Le journal publie ainsi un extrait de l’Info 35 de l’Inter centrale dans lequel on peut lire : « La journée du lundi 22 janvier 2007 a été la plus sanglante de l’histoire de la 2ème République. De mémoire d’homme, on n’a jamais vu Conakry dans une telle effervescence ; on n’a jamais vu une telle marée humaine déferler à travers toute la ville. La riposte des forces de l’ordre a été à la mesure de la mobilisation populaire : gaz lacrymogène, matraques, grenades et balles réelles. Le bilan est lourd et même très lourd ; il dépasse de loin tous les chiffres avancés par les médias étrangers et les sources hospitalières. Les blessés se comptent par milliers. Même les hôpitaux n’ont pas été épargnés par les fusillades des tueurs à gages. Ainsi, on peut dire adieu la démocratie, adieu l’Etat de droit, adieu la sécurité des personnes et des biens ! La question qui se pose aujourd’hui c’est comment l’armée guinéenne qui a volé au secours de Lumumba, qui a libéré l’Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau, qui a contribué au rétablissement de la paix et de la sécurité au Libéria et en Sierra Leone a pu se rendre coupable d’une telle barbarie et de telles exactions à l’égard de sa propre population. Comment une armée républicaine peut-elle tirer à balles réelles sur des êtres humains comme sur du gibier ? » Et La Lance d’indiquer que ceux qui sont censés répondre à ces questions et à bien d’autres sont pour la plupart encore en vie et occupent diverses fonctions dans l’administration du pays.
« Mory Condé tance les élus locaux », titre Le Lynx sur la rencontre entre le ministre de l’Administration du territoire ( et trois autres ministres) et les élus locaux du Grand-Conakry.Une rencontre au cours de laquelle Mory Condé a dénoncé le favoritisme au sein des mairies. « Mory Condé a déclaré que les tribunaux d’instance de Cona-cris sont débordés de dossiers de conflits domaniaux. Et généralement, estime-t-il, dans la plupart des dossiers, sont impliqués des maires, conseillers communaux, chefs de quartier ou chef de secteur… Très remonté, le ministre Condé ordonne au maire de Ratoma, Alpha Oumar Sacko, de démettre tous les chefs de quartier et de secteur de la zone de Lambanyi et de Tayaki. ‘’ Foutez-les tous à la porte ! Si vous ne faites pas, vous allez partir. Ils sont en train de causer Cona-cris ainsi que de ceux de Dubréka et de Coyah, Mory Condé exige, d’ici au 31 janvier, de faire la situation de tous les domaines de l’Etat.
Dans Le Démocrate, Aboubacar Soumah du Parti pour le Progrès et le Changement (PPC) réplique à Mory Condé. « Au lieu de s’attaquer aux élus, il faut s’attaquer au département de tutelle », estime le politicien dans une interview publiée par l’hebdomadaire. « Je pense que le ministre a communiqué comme un PDG d’entreprise ; il n’a pas parlé en tant que gestionnaire de la chose publique. Si aujourd’hui vous prenez la gestion des communes en République de Guinée, vous verrez qu’il y a un fossé entre le Code de collectivité et ce qui se passe sur le terrain. Ça veut dire qu’en termes de gestion, les communes n’ont pas bénéficié des fonds de l’agence de financement des communes au niveau national. C’est eux, au niveau du département de tutelle, qui ont pris en otage les attributions des communes, c’est eux qui sont en train de jouer le rôle des communes… », lit-on dans Le Démocrate.