L’accord politique signé entre le parti au pouvoir et l’opposition qui, dit-on, met un terme au contentieux électoraux, est le principal sujet qui a fait l’objet de maints commentaires dans les journaux guinéens durant la semaine qui s’achève.
« Accord et à cri pour des vrais résultats », ironise le journal satirique « Le Lynx ». Notre confrère annonce qu’après six mois de corps-à-corps, le pouvoir et l’opposition se sont à nouveau entendus mercredi 8 Août pour partager les 12 circonscriptions litigieuses sur les 342 que compte le pays.
Pour « Le Lynx », le nouvel accord n’est basé ni sur les résultats provisoires de la CENI, encore moins sur ceux définitifs (provisoirement) de la justice décriée. Il repose, d’après notre confrère, sur des intérêts réciproques du RPG arc-en-ciel et de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée).
Les deux autres poings de l’accord traitent de l’indemnisation des victimes et de la libération des prisonniers « capturés » lors des manifs politiques, ironise « Le Lynx ». A ce niveau, notre confrère précise que le premier point a été pris en compte dans la loi des finances 2018, reste à diligenter sa mise en œuvre. Le second a été acté et sera examiné avec diligence par l’Alpha gouvernance, ajout-il.
Déjà sous pression sur le plan social depuis la hausse du prix du car-brûlant le 1er juillet dernier, le pouvoir a évité d’ouvrir un autre front politique, estime « Le Lynx » qui conclue en ces termes : « Gouverner c’est promouvoir les accords, non ? ».
« Un accord qui dilue les accords », titre de son côté « La Lance » pour parler de cet autre accord signé entre le RPG et l’UFR (Union des Forces Républicaines) de Sidya Touré.
Pour « La Lance », si l’entente entre le RPG et l’UFDG a permis d’annuler la marche de l’opposition du 9 août, elle a suscité la frustration notamment de l’UFR dont le président Sidya Touré a appelé les militants à « se mobiliser pour défendre leurs résultats ». Menace enrayée désormais par un nouvel accord avec le RPG sur la gestion des exécutifs communaux en Basse Côte, ajoute le journal.
« Tout le monde se pouffe de rire. A se demander si c’est finalement l’UFR qui se reconnaitra de la mouvance ou le RPG qui reviendra dans l’opposition », conclue « La Lance ».
L’audit du fichier électoral qui est l’un des points de l’accord politique est l’autre sujet traité par « La Lance » avec son titre : « Auditer pour mieux bourrer ! ». Le pouvoir Alpha Condé croyait que cet acte allait atténuer les ardeurs de l’opposition qui menaçait de marcher le lendemain, relate le journal.
« Mouvance et opposition sont aux anges après l’accord du 08 août … », estime pour sa part « L’Indépendant ». Notre confrère souligne qu’au sortir de la 25ème session du comité de suivi de l’accord politique, les acteurs se sont félicités de ce qu’ils qualifient « d’avancée majeure », qui selon eux, permettra d’installer, finalement, les conseillers communaux dans les 342 communes urbaines et rurales du pays.
« C’est l’une des meilleures rencontres que nous avons eues. Le comité de suivi a pris acte des avancées dans l’accomplissement des points de l’accord politique. A savoir que la loi sur la CENI a été votée et probablement dans les jours qui suivent la loi va sortir du conseil de la Cour Constitutionnelles. Il y a des prévisions sur les indemnisations, nous sommes très avancés sur l’étude des listes qui ont été déposées au niveau du comité. Nous prenons acte des accords signés entre l’opposition républicaine et la mouvance sur le contentieux électoral qui est donc terminé », a rappelé dans les colonnes de « L’Indépendant », le député Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG-arc-en-ciel.
D’après « La Lance », certains observateurs pensaient que les opposants auraient dû attendre la fin de la révision du fichier électoral en vue des prochaines législatives avant d’auditer pour de bon le fichier. Arguant que ce fichier toiletté n’en sera pas pour autant indemne de doublons, de mineurs recensés. Car après tout, rien ne garantit que les recommandations de cet audit soient entièrement prises en compte dans la révision du fichier.
«Tout est bien qui finit bien», annonce « Le Populaire » qui fait ainsi allusion d’une pièce de théâtre de Thomas Middleton et William Shakespeare, qui à son avis, pourrait être celle de cette crise électorale née le 4 février 2018, et qui a pris officiellement fin le mercredi 8 août 2018.
« Le Populaire » revient sur le contenu de l’accord signé entre la mouvance présidentielle et l’opposition qui, précise-t-il, s’articule autour de 5 points. Notamment la concession de la désignation des présidents des conseils des quartiers et districts dans les 26 quartiers et districts réclamés. Il revient à l’opposition de désigner les maires des communes rurales de Ouéndékènèma, Bignamou, Guéasso, Thindoye, Manfra et Bissikirima, ainsi que celui de la commune urbaine de Kindia.
La désignation du maire de la commune urbaine de Dubréka revient quant à elle à la mouvance présidentielle. «Pour les communes de Matoto, Matam, Dixinn, Ratoma et Dixinn, qui font aussi objet de litige, les maires de ces communes seront élus conformément aux dispositions légales», a annoncé le député du Rpg Arc-en-ciel Amadou Damaro Camara.
S’agissant du point relatif à l’indemnisation des victimes des manifestations politiques, la délégation gouvernementale a informé l’opposition de l’existence dans la Loi de finances
2018 des crédits destinés à l’assistance des victimes. «Les deux parties ont convenu de diligenter la mise en œuvre effective de cette assistance», a rassuré le président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle Amadou Damaro Camara, ajoutant par la suite que les deux parties ont convenu de diligenter rapidement la mise en œuvre de cette assistance. Il en est de même pour la libération des militants et responsables de l’opposition arrêtés lors de la crise postélectorale, indique « Le Populaire ».