Crise sanitaire oblige. Comme la presse en ligne ou celle audiovisuelle, les journaux guinéens ont largement traité de la COVID-19, mais aussi de la crise politique guinéenne et des dernières manifestations survenues à Coyah, Dubréka et Kamsar.
« Coronavirus, allié du Grimpeur ! » Titre Le Lynx du 11 mai qui écrit : pendant que la pandémie du COVID-19 fait ses victimes en Guinée jusque dans les prisons, l’Alpha gouvernance continue à les remplir de ses opposants. Pour le satirique, c’est un vrai geste barrière à la maladie. Et cela, au grand dam des défenseurs des droits humains. « Les dénonciations de ces arrestations ne font ni chaud ni froid au régime d’Alpha Grimpeur », analyse Le Lynx qui rappelle que Human Rights Watch, dans son dernier communiqué, a accusé le gouvernement guinéen de procéder à des « arrestations arbitraires et de profiter du couvre-feu en vigueur pour commettre des exactions.»
Le Lynx écrit aussi que la pandémie devient de plus en plus préoccupante. Puisqu’à « Cona-cris, une nounou accouche dans la rue ! » Cela, à cause des mesures restrictives dont la réduction du nombre de passagers dans les transports en commun, l’instauration du couvre-feu de 21 heures à 5 heures. Un proche de la famille a confié au journal qu’aucun chauffeur n’a voulu prendre le risque de sortir à cause du couvre-feu.
« Impact de la covid-19 sur la sécurité alimentaire/ Ce que préconise Dr Ibrahima Diari Diallo ». Titre L’Indépendant du 7 mai à sa petite Une. Dans cet entretien, ce PhD en Sciences des Aliments et Nutrition propose des pistes de solutions pour limiter la propagation de la pandémie, mais aussi pour amoindrir son impact sur la sécurité alimentaire. Entre autres, il préconise d’investir moralement, techniquement et financièrement sur la Nutrition-Santé.
« Nous devons d’abord compter sur nos propres initiatives, car les pays généreux qui ont l’habitude de nous aider sont aussi frappés de plein fouet par la pandémie. L’Etat doit donc accepter : la réaffectation d’une bonne partie des ressources financières issues des mines vers les questions agricoles…», dit Ibrahima Diairi Diallo.
Pour vaincre Coronavirus, « il faut… que tout le corps médical soit concerné et que tout le monde participe ». C’est du moins ce que préconise Sydia Touré dans Le Démocrate du 5 mai. L’hebdomadaire signale aussi que la pandémie qui frappe de plein fouet le monde entier, affecte les activités économiques y compris celles des producteurs agricoles et maraîchers de Kindia.
« Le rythme exponentiel de contaminations inquiète », barre le quotidien national Horoya à sa Une du mai. Le quotidien indique qu’à Conakry, comme ailleurs dans le monde, les affres du nouveau coronavirus dominent les débats et occupent l’actualité internationale. En Guinée, depuis la confirmation du premier cas, les Guinéens scrutent au quotidien le tableau de l’ANSS (Agence nationale de sécurité sanitaire). Au fil des semaines, le constat affole : le rythme de contaminations pour la Guinée qui a notifié son premier cas après Dakar, est très accéléré…
« ‘’ Désamorcer la crise politique en Guinée ‘’. Ce rapport du CESA (Pentagone), qui cafte des velléités d’un ‘’ troisième mandat ‘’ », titre L’Indépendant qui publie l’intégralité du rapport du think tank américain CESA (Centre d’études stratégiques de l’Afrique), une organisation liée au Pentagone. « Selon le CESA, l’adoption de la nouvelle constitution en Guinée constitue une manière pour l’actuel chef de l’Etat ‘’ de s’assurer un troisième mandat’’ », relève le journal.
Le dernier rapport du CESA insiste sur le fiasco et enfonce le clou, estime Le Populaire qui met à sa Une ce passage du rapport: « l’heure est grave pour la Guinée ». Pour Le Populaire, si le régime d’Alpha Condé a réussi à modifier la Constitution de 2010 pour organiser le double scrutin du 22 mars, il s’en est sorti avec une image écornée.
« Le bilan de la répression fait état de sept morts », titre La Lance du 13 mai en écrivant sur les violentes manifestations intervenues en début de semaine à Coyah, Dubréka et Kamsar. Le sang a une nouvelle fois coulé dans le pays, ce mardi 12 mai, écrit le journal. Et de poursuivre : alors que des citoyens excédés par les tracasseries des policiers, gendarmes et militaires, réclamaient la suppression d’un barrage non conventionnel érigé à Friguiadi dans la préfecture de Coyah, les forces de l’ordre leur sont tombées dessus. A Kamsar, les habitants ont plutôt manifesté contre les délestages électriques. Mais, dans une déclaration publiée par La Lance, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation Bouréma Condé accuse les manifestants.
« Bob Marley, une légende toujours vivante », titre aussi La Lance sur la célébration du trente neuvième anniversaire de la disparition du Pape du reggae. Pour le journal, l’artiste reste immortel et son œuvre intemporelle. La Lance rappelle qu’à la fin de sa vie, Robert Nesta Marley s’était converti à l’Eglise orthodoxe éthiopienne, dont la plus haute autorité était feu l’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié Ier (Jah Live), considéré par les rastas comme étant la réincarnation de Jésus annoncée dans l’Apocalypse (« le roi des rois, seigneurs des seigneurs »). La Lance évoque une autre mort plus proche, plus récente : celle de l’ex première dame Henriette Conté. L’ancien journaliste Boubacar Yacine Diallo, qui a rendu hommage à Henriette Conté dans La Lance, se souvient d’une des personnalités les plus admirées du régime de son époux, Lansana Conté. Il se dit qu’elle ne supportait pas les exactions contre les citoyens et qu’elle exprimait de la sympathie aux pauvres…