Le retour ce jeudi au bercail de l’ancien chef de la junte, le commandant Moussa Dadis Camara, après une décennie d’exil, n’avait rien de celui de l’enfant prodigue. Il s’agissait plutôt de la fin d’un long purgatoire pour un homme qui a connu la gloire. Avant de se résoudre à porter la croix, après une chute brutale, qui a failli lui coûter la vie.
C’est un Moussa Dadis Camara à la belle allure, qui fut accueilli ce jeudi par une foule de partisans, mobilisés pour la circonstance, à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry.
Signe des temps, à sa descente de l’aéronef à bord duquel il a regagné le bercail, l’ex chef de l’Etat guinéen, vêtu d’une veste bleue et arborant une cravate rose, s’est agenouillé en signe sans doute, « d’humilité et d’adoration à l’égard de Dieu ».
Tenant la bible dans une main et le coran dans l’autre, le regard dans le vide.
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Voir Moussa Dadis Camara, dont l’impétuosité était devenue proverbiale, dans la posture d’un bigot, qui l’eut cru ? C’est la preuve qu’entre le 29 novembre 2009, date de la tentative d’assassinat dont il fut la cible et ce jeudi 22 décembre 2021, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Plus rien avoir avec l’officier au verbe haut et au tempérament de feu, que nous avons connu sous la transition de 2009. Dadis ne serait certes pas devenu sage comme une image, mais le commandant n’est plus ce personnage caractériel voire ce « soudard », qui était raillé par certains médias internationaux. Parfois à tort.
Les 11 ans d’exil vécus au Burkina Faso ont certainement eu raison de toute cette fougue. Même si l’ancien chef d’État fait preuve d’une forte capacité de résilience. En prenant les choses avec philosophie. Loin de toute tentation faustienne.
Et c’est dans cette dynamique de contrition, que Dadis se dit prêt à répondre à la justice dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009. Histoire sans doute de soulager sa conscience, face à cette tragédie.