Depuis les élections municipales du 4 février, l’installation des exécutifs communaux peine à être effective en Guinée. Le Parti de l’Espoir pour le Développement National dresse sa lecture de cette situation.
Tout d’abord, la formation politique de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, par la voix de son Secrétaire général chargé des Affaires extérieures, fait remarquer que lorsqu’une élection est mal organisée, l’on ne peut pas être étonné de tout ce qui se vit actuellement.
« C’était un plan prédéfini. Le pouvoir en place avait dans son calendrier l’organisation des communales au mois de février. Mais l’installation des élus locaux n’était pas dans leur plan d’action. C’est pourquoi ils ont créé toutes les difficultés que nous avons connues pour retarder cette installation », a soutenu Mohamed Cissé lors de l’assemblée générale du parti.
« Aujourd’hui, poursuit-il, ce qu’on cherche, c’est le glissement des dates : faire en sorte que le délai prévu pour l’organisation des législatives glisse. Quand les députés ne seront plus légitimes, on dira : ‘‘Non, vous n’êtes pas légitimes. Vous ne pouvez pas empêcher le président de la République de bénéficier de ce que vous, vous avez eu’’. Ensuite, on va partir vers le glissement du délai de la présidentielle ».
Pour ce responsable, une fois cela acquis, sans même en appeler manifestement à un éventuel troisième mandat, on sera sorti du cadre légal pour grignoter sur le temps imparti en entamant une nouvelle ère.
« Donc, c’est ce glissement qui est beaucoup plus visé. C’est pourquoi on ne doit pas perdre de temps par rapport à la révision constitutionnelle. Parce qu’ils peuvent aller vers cela sans que ce ne soit par le biais forcément de la Constitution. Et ce sont ces conditions qui sont en train d’être créées pour empêcher le processus », a prédit Mohamed Cissé.