Du berger à la bergère, le député uninominal de Labé n’a pas tardé à apporter une réaction « caustique » à la sortie médiatique du gouverneur de la région administrative de Labé. Dans l’un de nos précédents articles, le gouverneur a soutenu avoir échangé avec le député sur les violences enregistrées dans la cité de Labé. Selon Madifing Diané, le député aurait déclaré que les jeunes qui se prêtent aux scènes de violences ne sont pas des militants du FNDC (front national pour la défende de la constitution). En conséquence, le gouverneur a aussitôt réquisitionné l’armée pour rétablir l’ordre dans la ville.
« Faux », rétorque le député Cellou Baldé qui soutient n’avoir jamais eu cette conversation avec El Hadj Madifing Diané, le gouverneur de la région administrative de Labé qu’il accuse de chercher par tous les moyens des prétextes afin de réprimer les manifestations du front national pour la défense de la constitution qui sont jusque-là sont pacifiques dans la cité.
« D’abord, ce qu’il dit-là c’est faux ! Le député ne l’a jamais dit que ces jeunes ne sont pas ses militants. Voilà comment ça s’est passé. On s’est quitté à 11 heures dans son bureau ; il nous a fait savoir qu’il est content de nous par rapport au déroulement de la manifestation car j’étais avec le vice-maire Aliou Sampiring. Ensuite, il a promis de libérer les jeunes arrêtés dans les manifestations. Le soir vers 18 heures, il m’a appelé à trois reprises alors que mon téléphone était en charge. Constatant ses appels en absence, j’ai rappelé et il m’a dit qu’il va réquisitionner l’armée pour raser tous les manifestants. C’est comme ça qu’il l’a dit, qu’il va les raser parce qu’ils n’acceptent pas. J’ai dit non, donnez moi 30 minutes monsieur le gouverneur ; on va aller les disperser », explique Cellou Baldé.
Et de poursuivre : « Je me suis levé, j’ai appelé Younoussa, j’ai appelé Oumar Sadio et Al Habib c’est-à-dire l’antenne du FNDC et les responsables de l’UFDG. Ensemble, on est parti et avec l’aide de certains jeunes, on a enlevé toutes les barricades jusqu’au niveau de la pharmacie Malisadio. Au niveau de l’hôpital, il y avait beaucoup de monde. Donc, on les a sensibilisés et ils ont accepté d’enlever les barrages. De là-bas, on est allé à Tata, c’est à ce niveau que j’ai appelé le gouverneur pour l’informer qu’on a réussi à les démobiliser et que ce n’est pas la peine d’envoyer l’armée. Ensuite, il a répondu qu’il a déjà appelé certains soldats qui sont déjà arrivés dans la cour du gouvernorat mais qu’ils ne sortent pas d’abord. Je lui ai dit de tout faire pour qu’ils restent sur place car rien ne justifie l’usage de l’armée à Labé. Voilà ce qu’on s’est dit. Que le gouverneur arrête ! Ce genre de propos est vilain et détestable. »
« Il cherche juste à démobiliser pour montrer que les jeunes et leurs responsables ne conjuguent pas le même verbe. Je suis le député uninominal de Labé et tout le monde est témoin que depuis le début des manifestations en tant que membre du FNDC je suis devant, derrière et au milieu de la chose. Et c’est pour la population que nous le faisons même si c’est un soulard, je suis son député. Donc, ce qu’il a dit n’est pas vrai. En plus, rien ne favorise la sortie même des gendarmes à plus forte raison l’armée à Labé », estime Cellou Baldé.
Pour ce qui est des armes saisies et présentées hier jeudi à la presse par le gouverneur de région, le réponse du député est catégorique. « Ils n’en disposent pas. On est avec eux ça fait trois jours et au moins 30 000 personnes sont sorties dans les rues de Labé mais on n’a pas décelé un couteau, une lame,… rien. Il ne faudrait pas qu’ils détériorent l’image de Labé en cherchant des prétextes pour faire appel à l’armée. Dire qu’un pistolet est saisi, où en le porteur ? Il y a beaucoup de pistolet pris des mains des bandits, beaucoup de scellés sont disponibles. Je vous informe que quelqu’un m’a appelé la veille pour me dire qu’ils veulent trouver des prétextes afin de réquisitionner l’armée. Ils ont pris un pistolet et des balles pour dire qu’ils les ont retirés des mains des manifestants. Donc, je ne crois pas en cette histoire », déclare le député uninominal de Labé.
Il faut rappeler que la vie semble avoir repris son cours normale en ce vendredi 18 octobre 2019 dans la ville de Labé.