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Reprise par l’Etat du centre commercial « Sans loi » à Kindia : les vérités du ministre de la Ville

Dans un entretien avec Guinéenews©, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Dr Ibrahima Kourouma s’est voulu on ne peut plus clair sur le bras de fer actuel entre l’Etat et El hadj Ousmane « Sans loi » autour d’un centre commercial à Kindia. Pour lui, l’homme d’affaires doit quitter les lieux sans condition. Elhadj Ousmane Baldé, communément appelé « Sans loi » a eu, affirme le ministre de la Ville, 17 ans pour transformer le terrain en un centre commercial. Ce qu’il n’a réussi à faire, précise-t-il. Lisez plutôt son entretien !

Lire ou relire : Kindia : les occupants du centre commercial CFAO de Elhadj Sans-Loi sommer de quitter les lieux

Guinéenews© : aujourd’hui votre décision de reprendre à Elhadj Ousmane « Sans loi » le centre commercial qu’il exploitait depuis 17 ans à Kindia, suscite actuellement de vives polémiques dans la cité. Dites-nous pourquoi l’homme d’affaires devrait quitter ce terrain ?

Ibrahima Kourouma : tout est part d’un bail qu’il a eu le 3 juillet 2003. Il a eu le bail au nom de sa société. Dans le contrat de bail, il était question qu’il construise un centre commercial. A l’article 3 du contrat, il est expressément cité qu’on lui donne un délai maximum d’un an pour commencer la mise en valeur du terrain, et un délai de trois ans pour que les travaux soient complètement finis. Malheureusement, 17 ans après, rien n’est fait.  Ce que vous devez savoir c’est que chaque année, on essaye de faire la situation des différents baux qu’a l’Etat pour voir quels sont les contrats respectés et quels sont ceux qui ne sont pas respectés. S’agissant de son cas et lorsqu’on a constaté que 17 ans après rien n’est fait, nous lui avons envoyé une note le 31 décembre 2019, lui signifiant le non-respect de ses engagements et la résiliation du bail. Le 7 janvier (2020), nous lui avons adressé une notification par voie d’huissier lui demandant de quitter les lieux. Il n’a pas obtempéré.  Le 27 avril (2020), il m’a envoyé un courrier dans lequel il reconnaît n’avoir pas fait les travaux et m’a demandé de lui donner le temps pour qu’il les fasse. Voilà là où nous sommes avec lui.

Guinéenews© : c’est vrai que dans la presse, il reconnaît n’avoir pas fini les travaux. Mais il serait quand même en train de les faire, non ?

Ibrahima Kourouma : il a plutôt cloisonné le lieu. Or, il était question de construire un centre commercial. Il ne fait que cloisonner dedans et ne fait pas le centre commercial. Il m’a lui-même envoyé un courrier pour me dire de lui donner le temps pour qu’il fasse les travaux. Cela veut dire qu’il n’a rien fait. Il a cloisonné… Or, ce n’est pas ce qu’il s’était engagé à réaliser. Ce que l’Etat lui a demandé, c’est de construire un centre commercial. On veut changer la ville […] Et là, l’Etat est obligé de le faire partir.

Guinéenews© : à côté de Kindia, c’est-à-dire à Conakry, certains de ses baux seraient aussi remis en cause… ?

Ibrahima Kourouma : oui ! C’est à cause des mêmes irrégularités. Il faut aussi noter qu’il n’est pas le seul. Nous sommes dans une situation où chacun a fait de ses contrats de bail ce qu’il voulait. Maintenant, quand on se rend compte que quelqu’un n’est pas en règle, on lui notifie cela par voie d’huissier et on te demande de quitter les lieux. Encore une fois, il (Sans loi) n’est pas le seul. Mais lui, il n’a jamais obtempéré. Donc l’Etat aussi va passer à la vitesse supérieure.

Guinéenews© : sauf que dans cette période électorale et avec sa proximité ou supposée telle avec l’UFDG, le parti de Cellou Dalein, on peut penser à un règlement de compte politique non ? D’ailleurs c’est ce que lui-même croit.

Ibrahima Kourouma : non ! Dans la gestion de l’Etat, nous sommes tous des Guinéens. Et nous sommes tous égaux en matière de droit et de devoir. On n’est pas dans une situation d’indexer quelqu’un à cause de son appartenance politique ou son appartenance ethnique. On n’est loin de cela. La preuve c’est que l’annulation (du contrat) a été faite depuis le 31 décembre 2019. Cela lui a été notifié en janvier 2020 et on lui a demandé de partir. Le 27 août, lui-même nous a écrit. A cause de la loi qui dit que pendant la saison des grandes pluies personne ne doit être renvoyé de son lieu. Voilà la raison pour laquelle tout a été suspendu pendant cette période. Pour ne pas violer cette règle, on a donc attendu la fin de la période des pluies. Entre-temps, plusieurs notifications lui ont été envoyées, à travers les gens qui gèrent ses affaires, lui demandant de quitter les lieux. Cela n’a rien de politique. Moi, je ne cherche pas à savoir de quel bord politique il est. De toutes les façons, en faisant les contrats de bail avec les gens, on ne cherche pas à savoir avec qui ils sont. Il n’est pas en règle, l’Etat va récupérer son domaine et trouvera les moyens pour que le centre commercial soit construit pour la population de Kindia.

Guinéenews© : alors, y-a-t-il une condition permettant à monsieur « Sans loi » de rester sur le lieu ?

Ibrahima Kourouma : non ! Il n’y a plus aucune condition pour qu’il reste sur le lieu. Si 17 ans après la signature du contrat tu n’as pu rien faire, il n’y a plus aucune autre condition pour toi. Dix-sept ans !!! A ce niveau, il n’y a plus rien à faire…

Entretien avec Tokpanan DORÉ

Lire aussi : Centre commercial « sans loi » de Kindia : le Directeur préfectoral de l’habitat lève l’équivoque sur le déguerpissement des occupants

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