La coordination du Front national pour la défense de la constitution (Fndc) a fini par entendre raison, en cédant aux objurgations des sages, en faveur d’un report sine die de sa marche, initialement prévue pour ce 23 juin. Ce report qui intervient ex veto, pourrait ouvrir une brèche pour les fauteurs de paix, afin qu’ils puissent s’investir à rabibocher les deux camps antagonistes autour de la table de dialogue. De quoi rasséréner les esprits dans la cité.
C’est finalement par un heureux coup du sort que les esprits se sont apaisés dans le camp du Fndc, où la coordination a accepté de ranger ses armes. En renonçant à sa marche pacifique, prévue pour ce jeudi dans le grand Conakry. Une décision bienvenue, qui tombe à pic, grâce aux bons offices des coordinations des sages. Qui ont réussi à tordre le bras à Oumar Sylla alias Foniké Mengué et sa troupe, dont la surenchère avait réussi à provoquer une véritable psychose dans la cité.
De quoi apporter de l’eau au moulin des oiseaux de mauvais augure qui donnaient ainsi l’impression que le monde allait s’écrouler ce jeudi. Par l’effet de la lame de fond du Fndc, qui avait juré de faire déferler des millions de personnes dans les rues. Ce que les contempteurs du mouvement trouvent trop prétentieux. Parlant plutôt d’un coup de bluff.
Même si pour sa manifestation, le Fndc pouvait compter sur l’apport en troupes des partis politiques, dont le soutien aura donné des ailes à la coordination.
En acceptant de sursoir à cet acte de désobéissance civile, le Fndc dit donner « une chance à la matérialisation du cadre de dialogue annoncé avec des acteurs sociopolitiques ayant des revendications afin d’obtenir la satisfaction de ses revendications légitimes ».
Un cadre de dialogue qui pourrait voir jour dès ce vendredi, comme promis par le Premier ministre Mohamed Béavogui. Devenu pour la circonstance un chantre de la paix.
Toutefois, le mouvement dit être sur ses gardes, et n’hésiterait pas à descendre dans l’arène au cas où les autorités de la transition tentaient de joue d’eux.
Il est donc temps pour les parties prenantes au processus de transition pour profiter de cette trêve, afin d’aplanir leurs divergences autour du chronogramme de la transition. Qui demeure la pomme de discorde entre les frondeurs et la junte. Un chronogramme dont la durée de 36 mois est considérée comme surréaliste par le Fndc et ses alliés.
D’autres questions qui fâchent pourraient aussi figurées parmi les points à vider dans ce contentieux entre la junte et ses « opposants ». C’est le cas du recensement général de la population, de l’organe de gestion électorale, et de la rédaction de la future constitution par le Cnt, entre autres. Du grain à moudre pour le cadre de dialogue, dont l’issue pourrait déboucher à des avancées dans la gestion de la transition. Le tout pour un dénouement heureux auquel tous les Guinéens de bonne foi aspirent vivement.