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Report des législatives en Guinée : un expert en questions électorales s’insurge contre l’OIF

« Ce n’est pas à l’OIF de fixer la date ou de reporter les élections en République de Guinée »

L’annonce du report des élections législatives par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec son partenaire technique l’Organisation de la francophonie (OIF) continue de susciter des réactions au sein de la classe. Après l’opposition qui exige le départ du président de la CENI, c’est l’expert en questions électorales, Jacques Gbonimy par ailleurs président de l’Union pour le Progrès de la Guinée de feu Jean Marie Doré qui fustige l’ingérence de l’OIF.

« Nous avons suivi sur les medias que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a organisé une conférence de presse à laquelle le président de la CENI a participé pour reporter les élections. J’affirme qu’il n’y a jamais eu de date fixée pour les élections législatives en Guinée », a rappelé d’entrée Jacques Gbonimy.

Pour lui, il appartenait au Président de la République de valider ou d’invalider la date des élections législatives et non à l’OIF. « La CENI a fait une proposition au Président de la République. C’est à lui de valider ou d’invalider cette date. Parce que c’est lui qui fixe la date des élections et c’est lui qui convoque les électeurs. Le président de la République, voyant que cette date n’est pas tenable, n’a pas confirmé la proposition de la CENI. Donc il ne revient pas à l’OIF de venir nous dire que, techniquement, cette date ne peut pas tenir et d’en expliquer les raisons, car la proposition de date ne vient pas d’elle. Ce n’est pas le travail de l’OIF », a indiqué le président de l’UPG.

Dans le même ordre d’idée, il déplore le fait que la Guinée ne valorise pas ses cadres : « Il y a beaucoup de techniciens en Guinée, mais la Guinée ne valorise pas ses cadres. Sinon, on n’a pas besoin que l’OIF vienne nous dire que la date des élections peut ou ne peut pas tenir. Ce n’est pas à l’OIF de fixer la date ou de reporter les élections en République de Guinée. C’est au président de la République de fixer la date des élections. Et la proposition de la CENI est restée au stade de proposition, ça n’a pas été validée par le Président de la République. Donc il n’y a jamais eu de date des élections pour dire qu’on va la reporter », a-t-il martelé.

Et de poursuivre : «Je ne voudrais pas qu’on tombe dans les travers de 2010 où on a fait venir un expert de l’OIF pour gérer les élections en Guinée alors que ces élections étaient déjà organisées par la CENI qui était en place. Parce que cet expert ne pouvait pas organiser les élections en trois semaines et donner les résultats. Il est venu trouver des élections déjà préparées et il nous a conduits pour la suite. Je crois que la Guinée a suffisamment d’experts, on n’a pas besoin d’experts étrangers pour gérer nos élections. Je suis d’accord pour l’appui technique ou financier des institutions internationales et leurs experts mais contre leurs ingérences dans le fonctionnement de nos institutions nationales ».

Pour l’ancien commissaire de la CENI, l’essentiel pour la Guinée est que les acteurs politiques et étatiques s’entendent sur un minimum et qu’on conduise les élections en Guinée dans la paix avec les experts guinéens.

Il estime qu’il revient à la CENI de voir son programme, parce qu’elle avait proposé 235 jours pour l’organisation des élections législatives en République de Guinée. « Malheureusement, les 235 jours n’ont pas été pris en compte dans sa programmation. Je pense que la CENI elle-même s’est jouée. Parce que si elle avait tenu compte des 235 jours, on n’allait pas être face à cette situation », déploré également Jacques Gnonimy.

Autre chose plus importante, a rappelé le leader de l’UPG, depuis 2008, on n’a pas pu respecter la loi en matière de révision des listes électorales parce que la loi dit que la révision a lieu du 1er octobre au 31 décembre de chaque année. « Cette fois-ci, on avait l’occasion de pouvoir tenir compte de la loi en organisant la révision des listes électorales du 1er octobre au 31 décembre. On s’est mis à programmer une révision exceptionnelle dans la période ordinaire. Ça aussi, c’est un travers qui n’est pas normal. Il faut qu’on revienne à nos lois. La loi est claire là-dessus, c’est du 1er octobre au 31 décembre », a-t-il dénoncé.

« La CENI elle-même devait exiger de la part des autorités et tous les acteurs pour que la révision ordinaire soit faite cette fois-ci parce que ça cadrait avec le projet de chronogramme qui a été édité par la CENI depuis la rencontre de Kindia. On pouvait aller à la révision ordinaire cette fois-ci, hélas ! », a conclu Jacques Gbonimy

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