L’annonce du report de la venue en Guinée d’une importante mission conjointe de la CEDEAO, de l’UA et de l’UNOWAS, dirigée par le médiateur de la CEDEAO sur la crise guinéenne, l’ancien président béninois S.E. Dr Thomas Boni YAYI, a été faite hier. Cette annonce a été accueillie avec déception par le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), qui avait accueilli cette mission avec un certain espoir. Selon le FFSG, cette mission aurait pu être un moyen d’amorcer un véritable dialogue inclusif et constructif, en soutien aux efforts des religieux du pays, mais malheureusement elle a été avortée.
Le FFSG exprime son désenchantement face à cette situation, car cette mission aurait été un espoir pendant la période de suspension des manifestations de rue par les Forces Vives de Guinée. Pour les acteurs de la société civile, cette mission aurait pu contribuer à un dialogue inclusif et constructif, mais elle a été compromise.
« Malheureusement, le CNRD, qui se comporte comme un maître absolu, se tirant naïvement un certain dividende politique de la bienveillance de la CEDEAO, considère cette dernière comme faible dans ses approches de médiation, avec d’éventuelles combines diplomatiques. Le CNRD agit de manière contraire au consensus national et à la stabilité du pays, en parlant quand il veut, avec qui il veut et dans les conditions qu’il veut », déclare le FFSG.
Malgré les préoccupations persistantes concernant l’enlisement de la crise guinéenne et l’apparente complaisance de l’Institution sous-régionale face à cette situation, la communauté internationale et le FFSG estiment qu’il est encore possible d’accorder le bénéfice du doute à la CEDEAO, à son médiateur S.E. Dr Thomas Boni Yayi, et à la communauté internationale. Cela pourrait aider le peuple de Guinée à renouer avec les principes démocratiques et le bien-être en rétablissant l’ordre constitutionnel de manière objective et diligente », déclare le FFSG.
Par conséquent, le FFSG, face à ce qu’il qualifie de misère multidimensionnelle subie par le peuple de Guinée, « invite le médiateur de la CEDEAO à faire une lecture courageuse et objective de la situation actuelle du pays, avec l’appui des experts de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU, afin de prendre les mesures appropriées. Si le médiateur se sent abandonné par ses mandants ou limité dans sa mission, il devrait envisager de rendre son tablier. De telles mesures pourraient aider le peuple de Guinée à identifier les problèmes et à mieux se préparer à assumer sa responsabilité en tant qu’acteur isolé des relations internationales dans la gestion de la transition ».
Le FFSG invite également l’ensemble des acteurs sociopolitiques et professionnels du pays, y compris le CNRD, à abandonner les agendas subversifs, de la résignation et de la course aux gains faciles de la transition. Ce, pour intégrer à la conduite de la transition les réalités sociopolitiques, économiques et culturelles du pays dans le respect des lois, des droits et les engagements internationaux de la Guinée.