La mission de bons offices des prélats et Ulémas s’est avérée in fine payante. Car réfréner les ardeurs des parties antagonistes, ce n’était pas du tout donné d’avance. Tant la tension était palpable dans la cité, à la veille de ce 9 mars, date prévue par les forces vives de Guinée (FVG) pour battre le macadam. En vue d’en faire voir de toutes les couleurs aux autorités de la transition. Qu’elles ne peuvent plus voir en peinture. Le ciel ne nous est pas heureusement tombé sur la tête.
C’est presqu’à la surprise générale que l’opinion a été mise au bain du report de la manifestation des forces vives, initialement annoncée pour ce 9 mars.
Une nouvelle accueillie avec un grand soulagement par bien des gens, qui vivaient dans la hantise d’une nouvelle manifestation de rue. Depuis que les forces vives, reconstituées récemment par les éléphants du landerneau politique guinéen, ont annoncé leur ferme intention d’en découdre avec la junte.
Cette trêve obtenue à l’arrachée, a été rendue possible grâce aux bons offices des leaders religieux. Qui se sont investis corps et âmes pour arrondir les angles dans cette crise qui commence à parasiter le processus de transition.
C’est pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos, face aux gros nuages qui assombrissent le ciel politique depuis un certain temps, que ces leaders religieux ont tenté l’impossible.
Parvenant ainsi à des résultats probants. Du moins pour le moment. Car, à l’allure où allait le train, rien ne laissait entrevoir une possibilité de repousser l’échéance de cette manifestation « d’envergure », projetée par les forces vives.
Mais voilà que les opposants à la junte ont fini par entendre raison. Pour justifier cette trêve obtenue in extremis, les forces vives disent avoir pris en compte la médiation des leaders religieux.
Et que ce report a pour objectif de « donner toutes les chances de réussite aux démarches menées par l’équipe du Ministre Secrétaire Général des Affaires religieuses et l’Imam de la Grande Mosquée de Conakry pour la satisfaction des revendications légitimes des Forces vives de Guinée ».
Dans une déclaration rendue publique à cet effet, les Forces vives de Guinée « appellent les citoyens pro-démocratie et épris de justice à rester mobilisés pour reprendre si nécessaire les manifestations à la date ci-dessus indiquée ». A savoir le 15 mars prochain, si les lignes ne bougeaient pas dans le sens voulu par elles.
Toutefois ce report n’est pas tombé dans de bonnes oreilles dans certains quartiers de la capitale, où depuis la nuit du mercredi les rues sont barricadées par des jeunes gens, ayant les nerfs à vif.
Les échauffourées se poursuivent toujours dans ces zones, allant de Cosa à Wanindara. Paralysant ainsi les activités et la circulation routière.
Malgré ces accrocs, venant de jeunes militants, qui n’auraient d’autre exutoire que ces manifestations, nombreux sont les observateurs qui saluent cette trêve d’une semaine. Qui pourrait permettre aux protagonistes de se parler. Afin d’aplanir leurs divergences.
A noter que les Forces vives de Guinée continuent de réclamer un cadre de dialogue sous l’égide de la Cédéao. Et la libération des acteurs sociopolitiques en conflit avec la loi. Le tout sous le couvert d’une gestion inclusive de la transition.
Une plateforme revendicative que la junte tarde pour le moment à satisfaire.