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Réparation du pont de Kaporo : des leçons à tirer de la fermeture d’une route

On n’apprécie jamais assez l’importance d’une route que lorsqu’on la ferme à la circulation. Le flot de véhicules qu’elle drainait auparavant se concentre d’abord en un seul point, avant de s’éclater ensuite et essaimer dans les rues alentour, habituellement fluides. Ces dernières se retrouvent engorgées à leur tour et saturent sans tarder.

Ce phénomène de congestion s’étale comme boule de neige et entraîne des ralentissements de la circulation, mais aussi des bouchons et des embouteillages.

Le réseau routier, sur une grande étendue s’en trouve affecté et une paralysie de la circulation s’installe qui rayonne en cercles concentriques. Et c’est comme si tout le fonctionnement de la ville se grippe tout d’un coup ou s’arrête, avec les conséquences qui s’ensuivent.

Au-delà des indicateurs vérifiables que sont les retards enregistrés par les usagers qui n’arrivent plus à l’heure à leur destination, il y en a d’autres, bien plus graves, qui impactent négativement le développement social et économique du pays. Ceux-là sont imperceptibles pour le citoyen lambda.

Il est possible de croire qu’on a inventé la circulation routière en faisant référence à celle sanguine dans le corps humain. Entre les deux, il existe une réelle analogie. Si l’on compare l’exemple du sang qui circule dans nos vaisseaux avec celui de la mobilité des véhicules sur le réseau routier, on trouve facilement une similitude.

Il n’est pas exagéré de dire que l’homme s’est inspiré du fonctionnement de son organisme pour concevoir les réseaux routiers qui animent et vivifient nos villes. Pour en parler un peu plus profondément et dans un langage simple, nous dirons que dès lors qu’on se blesse, le sang s’écoule. Il faut arrêter l’épanchement ou l’hémorragie. Et quand un vaisseau s’obstrue, il faut vider la congestion. Dans les deux cas, il y a danger. Il faut vite intervenir.

Il en est de même de la circulation. C’est le même principe qui s’applique. Il faut garantir sa fluidité par une nécessaire adéquation entre le volume du parc roulant et la densité du réseau routier.

Le dispatching des véhicules s’effectue dans un espace routier classé en trois catégories distinctes. Il y a la voirie primaire qui draine un important flot de véhicules. Elle correspond à la pression sanguine dans les artères du système circulatoire.

Viennent ensuite la voirie secondaire qui est l’équivalent de la circulation veineuse, moins intense et celle tertiaire à l’image du flux capillaire très lent certes, mais abondamment disséminé à travers tout le corps. C’est l’exemple des rues et ruelles des quartiers périphériques.

Elles sont très peu fréquentées ou irriguées, selon que l’on parle de routes ou de vaisseaux sanguins.

Pour autant, leur importance n’est point à démontrer. Elles restent essentielles à l’équilibre et au bon fonctionnement de l’ensemble.

Par elles, on évite à la circulation, toute dispersion anarchique ou toute congestion asphyxiante.

Tout cela s’est amplement vérifié quand la circulation a été interrompue sur le pont de Kaporo.

Cette artère dont on ne mesurait sans doute pas assez l’importance, s’est subitement révélée essentielle à la circulation dans la capitale. En effet, elle draine un nombre incalculable de véhicules à toute heure du jour et de la nuit. C’est sans doute l’un des principaux itinéraires, jusqu’à la limite avec Dubréka, qui relie la banlieue nord à la commune de Kaloum. Conséquemment, l’interruption de la circulation à ce niveau a eu un retentissement sévère sur la capitale.

Sa fermeture a vu naître des embouteillages dans des zones périphériques habituellement tranquilles. Ainsi, ceux qui viennent de Nongo, Lambandji, Kobaya, Fossidè, Foulamadina et plus loin encore, toujours sur la corniche nord, ou qui y retournent le soir venu, se rabattent désormais sur deux principaux itinéraires : les deux ponts entre Kaporo et Nongo et le carrefour Cosa. Ce qui surcharge nettement la route à ces niveaux, avec des embouteillages à n’en plus finir, surtout aux heures de pointe.

Les désagréments que cette interruption de la circulation a provoqués sont immenses. Tant les usagers que les policiers ont éprouvé de sérieuses difficultés à s’adapter à cet état de fait. Nous vous relaterons quelques exemples de ce calvaire vécu par des usagers.

Maintenant que la circulation est partiellement rétablie su r le pont reconstruit de Kaporo, c’est un ouf de soulagement que les usagers ont poussé à l’unisson.

Il est vrai que ces travaux leur ont causé à bien des égards, de nombreux désagréments. Mais, aujourd’hui, avec le résultat obtenu, malgré qu’il ne concerne d’abord que les véhicules légers, leur a fait oublier les peines endurées. Celles-ci sont désormais reléguées au passé. C’est en tout cas, l’impression qu’on a eue ce matin à observer la réouverture de la circulation.

Des leçons à tirer, il en existe certainement.

C’est le cas, entre autres, des déviations et itinéraires bis qui existent déjà dans les quartiers, quoique dans un état lamentable pour la plupart.  Les aménager s’avère nécessaire et même indispensable. Cela va encourager les usagers à les fréquenter et permettre de désengorger la circulation, en cas de travaux sur les routes principales.

Nous y reviendrons.

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