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Réouverture des classes : Enseignants et fondateurs d’écoles privées à couteaux tirés

En cette période de crise sanitaire Covid-19, le président de la République Alpha Condé a annoncé la réouverture des écoles le 29 juin notamment les classes d’examen et des universités. Curieusement, les enseignants des écoles privées menacent de déclencher une grève le même jour pour le non-payement  des salaires. 

Joint au téléphone par Guineenews©, le porte-parole des fondateurs des écoles privées, Roland Sosso, a fait savoir que si le président de la République a pris des dispositions pour la réouverture des écoles, c’est qu’il valide l’année scolaire. « Même si nous ne sommes pas prêts, nous ne ménagerons aucun effort afin de pouvoir rouvrir les écoles », a-t-il dit.  

S’exprimant sur la menace de grève des enseignants d’écoles privées, M. Roland Sosso a précisé qu’il s’agit de deux catégories d’enseignants qui évoluent dans les écoles privées.

«Il y a des enseignants permanents et des enseignants vacataires. C’est cette deuxième catégorie qu’on appelle les professeurs et ce sont eux qui évoluent au secondaire. Alors si les enseignants du primaire qui ont des contrats bien ficelés menaçaient d’aller en grève, cela peut nous amener à ouvrir des négociations. Eux, ils ont le droit de manifester parce qu’ils ont des contrats particuliers avec l’école. Par contre, si les enseignants vacataires ou les professeurs menacent d’aller en grève, il y a un problème. En tant que professeur, on n’est payé en fonction des heures enseignées. Si toutefois, il y a des fondateurs qui font des actions, ce sont des actions purement humanitaires et sociales parce que nous traversons une pandémie Covid-19. Ils peuvent menacer d’aller en grève si toutefois, ils ont enseigné sans être payés. Mais ils n’ont pas donné cours et pour cela, ils ne peuvent pas être payés sur la base de quelque chose», a-t-il expliqué.

Dans le même sillage, Guineenews a également joint au bout du fil le secrétaire général du Syndicat National des Enseignants des Ecoles Privées de Guinée (SNEEPG,) Mamoudouba Kouyaté, pour avoir sa version. «Nous avons fait plus de trois mois sans être pris en charge par les fondateurs. Pire, personne d’entre eux n’a eu l’amabilité d’appeler son enseignant pour prendre ses nouvelles en cette période de crise sanitaire Covid-19. Vouloir traverser tout cela et ne rien avoir comme salaire avant de rentrer en classe, cela ressemble à un suicide. Personne ne mettra son pied dans les salles de classe si les arriérés ne sont pas payés », a-t-il insisté.

Interrogé sur le respect du contrat, c’est-à-dire, ce sont les heures enseignées qui sont payées, le leader syndical dit ceci : « ils veulent tordre le cou à la loi. La fois dernière, nous avons longuement discuté sans succès. Tous les enseignants sont dans un système de permanence. L’article 121 et 122 du Code du travail est clair, après deux ans de service dans une entreprise donnée, vous avez automatiquement  un Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Tous les enseignants qui ont fait plus de deux ans sont dans cette situation que les patrons font semblant d’ignorer. Pendant ce temps, nous avons fait rentrer dans leurs caisses des milliards et des milliards. Ils envoient leurs épouses pour accoucher à l’extérieur. Ils envoient  leurs enfants pour des hautes études dans les grandes écoles à l’extérieur.  Nous nous croupissons dans la misère avec le peu de salaire que nous percevons».

Le camarade Kouyaté enchaîne : « aujourd’hui, celui qui est le président des fondateurs des écoles privées de Guinée s’appelle Mohamed Lamine Fofana. Il est le fondateur du complexe Scolaire Lambayi. Il a plus de trois milles élèves au sein de son établissement. L’inscription est à 250 000 GNF et la réinscription à 200 000 GNF. Avec 200 000 GNF seulement, à la rentrée scolaire, il se retrouve avec plus de 400 000 millions de francs guinéens. Prenons l’inscription 50 000 GNF comme la moyenne pour les autres écoles qui n’ont pas la même capacité que lui et les multiplier par 2 000 élèves, cela donne 100 millions de francs guinéens chaque rentrée scolaire pour chaque école sans oublier les deux derniers mois (mai et juin) que les parents d’élèves payent dès l’ouverture des écoles. S’ils disent qu’ils ne peuvent pas nous payer, nous trouvons cet acte criminel.»

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