Le Conseil Préfectoral de Développement (CPD) de Fria, en son article 2 de l’arrêté 2092/MATD/CAB/2016, est un organe consultatif chargé de soutenir dans l’éthique et la transparence, toutes les opportunités de développement de la préfecture et des collectivités locales. Ce bureau a été élu en juin 2016 après moult tractations sous la supervision du directeur national de la décentralisation. Il est constitué de sept membres pour un mandat de cinq ans renouvelables dont le président est un élu ou un membre de la société civile comme le stipule l’article 5 du chapitre 3.
D’une source proche de la préfecture, ce CPD qui n’a que 2 ans 6 mois d’existence, doit être redynamisé dans quelques jours.
Alors que la rumeur court dans la cité comme une trainée de poudres, certains parlent de règlement de compte contre certains acteurs de la société civile, membres de l’actuel CPD qui se seraient inscrits sur une liste indépendante lors des élections communales de février 2018. Quant aux autorités préfectorales, elles, évoquent d’autres raisons: ‘’c’est le résultat de la rencontre des préfets de la région de Boké, qui a instruit tous les préfets de procéder automatiquement au remplacement des membres qui ont changé de statut. Cette instruction est valable pour les nouveaux élus ou membres des OSC (Organisations de la Société Civile). Elle l’est aussi pour les 44 membres du conseil idem que les 7 membres du bureau exécutif. Donc, ce sera une nouvelle élection pour remplacer l’ancien CPD d’où un élu, en l’occurrence le maire de la commune va présider ce conseil et le secrétaire chargé des collectivités décentralisées assure le poste de la vice-présidence. »
S’agissant du Fonds de développement local (FODEL) dont le rôle est presque assimilable à celui du CPD, notre source rassure que tel n’est pas le cas:
« C’est le CPD qui va naturellement gérer les fonds de développement locaux en lieu et place du FODEL. C’est pour cela que le Maire de la commune doit absolument être membre exécutif » a nous précisé notre source proche de la préfecture.
Les explications de notre interlocuteur ne semblent pas convaincre plusieurs observateurs de la cite qui estiment que la redynamisation du CPD ne vise qu’à éloigner des personnes ‘’non-manipulables’’ au profit d’autres jugés ‘’facilement manipulables’’.
«Je ne crois pas à ce que disent les autorités concernant les raisons de la mise en place d’un bureau autre du CPD. Elles (les autorités, ndlr) veulent seulement éloigner les gens qu’elles ne peuvent pas manipuler pour mettre ceux qui sont à leur solde. Sinon elles allaient officiellement communiquer sur les medias locaux. Mais elles le disent là-bas huis-clos, ce n’est vraiment pas clair…», soutient, dubitatif, le citoyen M.L Sylla.
Interrogé sur la nuance qui défraie la chronique dans la cité de l’alumine, Iboun Conté, activiste de la société civile apporte des éclaircissements.
« … Il y a un comité d’appui à la gestion du FODEL et qui a un organe de gouvernance appelé le CGAP (Comité de Gestion et d’appui) du FODEL dont siège naturellement un membre du CPD et de savoir que le CPD n’a pas pour vocation de gérer le FODEL. Par conséquent, il n’appartient à personne de dire que le CPD doit être reformé pour la gestion du FODEL. La gestion du FODEL est à part dirigée par le Comité de gestion à l’appui « , a-t-il déclaré.
Ces spéculations ne semblent pas déranger les autorités préfectorales. D’une source digne de foi, dans 24 heures, le bureau actuel du CPD dirigé par un acteur de la société civile, va disparaître au profit d’un autre qui sera dirigé par un élu local.
Nous y reviendrons !