Les deux locomotives de l’Europe ne savent plus à quel Saint se vouer et se ruent à hue et à dia à la recherche d’une solution. Emmanuel Macron va là où Angela n’a pas eu de résultats tangibles. Celle-ci va là où celui-là n’a pas eu de résultats probants. Si Macron est parti pour convaincre les Danois et Suédois d’être solidaires à l’Europe et d’accepter de prendre quelques migrants, Merkel est venue chercher à endiguer les départs des migrants.
Dans ce méli-mélo, Emmanuel Macron commence par tirer une salve sur la Hongrie et l’Italie, qui ne veulent plus du partage ni être le réceptacle des migrants. En les loupant, ce sont « les Gaulois réfractaires aux changements » qui reçoivent une balle dans le pied. Dégât collatéral !
Le malaise des Gaulois risque de faire de grandes spirales, les emmanchements ne manquent pas. Même sicette boutade n’a pas vraiment le sens que la récupération voudrait lui donner, les états-majors des partis d’opposition vont en faire un capital politique, surtout si les réfugiés continuent d’arriver de partout, et que les Danois et les Suédois n’en veulent pas, chez eux.
Le scénario montre que Macron cherche à entrer dans la même nasse que Merkel, de laquelle elle n’est pas complètement sortie depuis 2015.
La chancelière, elle, est venue chercher à endiguerles départs des migrants d’Afrique, à la source. Mais connaissant très mal le terrain, ses promesses d’investissement comme mesures d’accompagnements ne consistent qu’à électrifier des villages, sans création d’emplois… Attendons d’en savoir plus, mais le temps presse.
L’Europe est au bord de l’abime à cause des affrontements entre les allogènes et les autochtones. En Allemagne, le risque d’étincelle est à fleur de peau entre le « syndicat patriote », qui soutient les nationalistes, et le syndicat national, qui applique la politique de la chancelière. Les affrontements pourraient partir de rien, d’un côté comme de l’autre. Dans cette atmosphère électrique, si un attentat terroriste se produisait n’importe où, en Allemagne ou ailleurs, l’avenir de l’Europe va se jouer, mais aussi, l’avenir politique des deux acteurs. On sait que Merkel en est blasée, pas Macron.
La proposition de Poutine sur la reconstruction de la Syrie est toujours sur la table. Entre politique et Realpolitik, Macron a déjà choisi : le départ de Bachar, comme condition, n’est plus sine qua non. On suppose qu’il en sera de même pour Angela Merkel, à moins qu’on se trompe. Il faut arrêter le poker menteur et jouer cartes sur table au plus vite pour inverser les tendances. La reconstruction en Syrie provoquera le reflux des migrants vers chez eux et débarrassera l’Europe d’une épine.
En attendant, comment se fera la refonte de l’Union Européenne, quand des pays se ruent bruyamment dans les brancards? Si l’UE se désagrège, que deviendra l’UA, qui connait aussi des clivages et qui risque de réagir dans le même sens par affinité et par imitation, le cas échéant, cela risquerait de la gripper à jamais. Kadhafi n’étant plus là pour recoller les morceaux.