Après plusieurs mois de lourdes sanctions contre les médias privés en Guinée, le moment semble propice pour une réévaluation de ces mesures. Est-il temps de redonner une chance aux journalistes qui n’ont pas commis d’infractions graves, tout en maintenant des mesures conservatoires pour ceux qui causent des problèmes dans les émissions à grande écoute ? Le président de l’AGUIPEL Amadou Tham Camara a interrogé les porte-paroles du gouvernement et de la présidence, sur le retrait des agréments médiatiques, et la tentative de sauver des emplois de journalistes aujourd’hui au chômage.
Pour sa part, Ousmane Gaoual Diallo a souligné la nécessité d’une réflexion collective. Selon lui, la situation actuelle appelle à une discussion sur la responsabilité des médias et la liberté d’informer. Il estime que chaque sanction doit être l’occasion d’un questionnement profond, tant pour ceux qui sanctionnent que pour ceux qui sont sanctionnés.
« C’est une mesure administrative qui était nécessaire le moment où elle a été prise, c’est aussi nécessaire à un moment de s’arrêter, de réfléchir ensemble. Cela engage votre corporation, ça engage l’autorité, la haute autorité de la communication, ça engage le gouvernement à un moment donné qu’on s’asseye, qu’on fasse le point pour savoir quelle perspective nous allons mettre en place pour une presse responsable, qu’elle continue à l’être pour une information et une liberté de la presse respectée dans notre pays. Je pense que le gouvernement en tant que tel n’est pas fermé », a-t-il indiqué.
Général Amara Camara a également défendu la position du gouvernement, insistant sur le fait qu’il n’est pas hostile à la critique, mais que des limites doivent être respectées. Il a rappelé que le retrait d’agréments n’est pas une décision arbitraire, mais le résultat de violations répétées des règles établies.
« Ce n’est pas un retrait qui a été prononcé du jour au lendemain, c’est parti d’une suspension. Et d’une suspension est venue un retrait.
Ça veut dire que la pédagogie a été utilisée par l’État ».
Le gouvernement a clairement indiqué qu’il n’y a pas de conflit avec les journalistes en tant qu’individus, mais plutôt avec des organes de presse qui ne respectent pas leurs cahiers de charges.
« Individuellement pris ici, il n’y a aucun problème entre le CNRD, le gouvernement et un journaliste. Il se trouve que des agréments à des organes de presse ont été retirés. Parce que c’était en violation de leurs cahiers de charges. Et cela est vérifiable. Il n’y a pas de problème avec les organes de presse. Il existe pour eux des voies de recours comme ça a été dit, ça fait plus de combien de temps ? Ils ne le font pas ».
Les autorités à travers ces porte-parole se disent ouvertes à un dialogue constructif. Ce qui pourrait offrir une voie vers une presse plus responsable et respectueuse des normes éthiques.