Ce dimanche 1er janvier 2023, l’opération de récupération des domaines de l’Etat a repris à Conakry. Les habitants des cités Camayenne et Cameroun ont été obligés de libérer, ce dimanche, les lieux à travers des bulldozers. Une opération qui ne surprend guère la majorité des habitants rencontrés sur les lieux.
Les habitants de ces deux endroits ont été réveillés par la démolition de leurs différentes maisons par les bulldozers accompagnés des agents de la police et de la gendarmerie.
Conscient de l’expiration du préavis qui lui avait été remis par l’Etat afin de libérer les lieux, Momo Soumah habite le quartier depuis plus de 20 ans.
Pour lui, la surprise vient du fait que l’opération de démolition commence à 6 heures du matin.
« Franchement c’est de la négligence, sinon on nous avait prévenu une première fois, ils ont repoussé jusqu’à deux fois, et maintenant on est sorti comme ça. Ça nous a surpris. Mais il faut dire la vérité, on a été informé bien sûr mais on pensait que c’était des rumeurs. C’était hier vers 18 heures que j’ai vu les machines garées et on nous a informés qu’ils vont attaquer les travaux à partir de minuit. Et depuis lors je n’ai pas dormi. A 6 heures, ils ont commencé la démolition par les différentes cours pour alerter ceux qui ne sont pas sortis. C’est normal de récupérer les domaines de l’Etat parce que nous voulons tous la belle image de notre pays. Mais la manière dont cette opération est faite, ce n’est pas bon. Ils devraient encore donner un temps pour nous permettre de chercher un abri, » explique-t-il.
Cette opération de récupération des domaines l’Etat dans ces cités ne reste pas sans conséquences pour certains employés dans ces endroits.
Mariam Camara est restauratrice dans cet endroit depuis 2012, dit-elle. Aujourd’hui, son emploi est menacé avec la démolition de son petit restaurant. Dans le désespoir, elle demande de l’aide au président.
« On a cassé l’endroit où nous gagnons notre pain car je travaille dans un restaurant qui était sur les lieux et maintenant je ne sais pas comment je vais faire pour mon emploi. Je demande vraiment à l’Etat de nous aider à avoir un autre endroit où nous allons nous installer pour continuer notre activité. Je dirai au président il a vraiment raison mais toutes nos affaires de restauration sont démolies. Qu’il nous aide à reprendre nos activités » se lamente-t-elle.
Si cette action du CNRD dans ces deux cités créé des frustrations chez certains, d’autres citoyens rencontrés apprécient cette récupération.
« Ce que le président a commencé comme ça, il ne faut pas qu’il s’arrête,
mqu’il continue cette action parce que le guinéen souffre beaucoup. Il ne faut pas qu’il écoute les opportunistes qui sont autour de lui, qu’il soit sans pitié pour le développement de la Guinée » a martelé Mohamed Sadjo Diallo.
