Les faits se sont déroulés hier, jeudi 2 mai, entre Bowal Wannoun et le centre-ville de Mamou. Un homme en tenue militaire, se faisant passer pour un commandant, a réussi à s’emparer de la moto d’un taxi-motard.
Amadou Bah, la première victime qui a échappé à l’homme, revient sur les événements : « C’était un taximotard qui avait déposé le militaire à la gare routière. Il cherchait un moyen de transport pour emmener un parent malade à Faranah. Après discussion, nous avons convenu d’un tarif de 700 000 GNF pour le trajet. Nous nous sommes dirigés vers l’hôpital de Bowal Wannoun, situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Nous sommes arrivés pendant l’heure de la prière de 14 heures. J’ai proposé de prier d’abord avant de partir avec le malade. Il m’a répondu que le malade était prêt à partir. Il m’a demandé les clés du véhicule pour que le malade puisse s’installer en attendant. Il a pris les clés, mais il n’a pas réussi à démarrer le véhicule. Car, c’était un véhicule diesel. Quand j’ai fini de prier, j’ai vu le taxi-motard arriver. Il était avec le militaire près de mon véhicule. Le militaire a donné les clés de mon véhicule au taxi-motard et a demandé les clés de la moto. Il m’a proposé de monter avec lui sur la moto en ville pour obtenir un ordre de mission afin d’éviter les tracas en chemin. Nous avons donc pris la route vers la ville. À mi-chemin, j’ai commencé à douter des intentions du militaire. Je lui ai demandé de faire demi-tour car je n’avais pas besoin d’un ordre de mission. Mais il refusait de s’arrêter. Alors, je lui ai crié dessus. Il m’a proposé de me donner 100 000 GNF pour que je puisse rentrer seul. J’ai refusé. Il n’avait plus le choix. Il m’a déposé près de mon véhicule. J’ai demandé mes clés. Je lui ai dit que j’attendrais là, et qu’il pouvait partir avec le propriétaire de la moto. Le militaire m’a demandé mon permis de conduire pour en faire une copie à joindre à l’ordre de mission. Après une attente d’une heure, ils n’étaient toujours pas revenus. Je me suis renseigné à l’hôpital, où l’on m’a informé qu’il n’y avait aucun malade militaire ici. Alors, j’ai pris le chemin du retour. En cours de route, j’ai rencontré le taxi-motard sur une autre moto. Il était à la recherche de l’homme en tenue. Il m’a informé qu’à son arrivée en ville, le militaire lui avait remis mon permis pour en faire une copie, et qu’il était parti à l’escadron mobile pour obtenir un ordre de mission. C’est ainsi qu’il en a profité pour disparaître avec la moto. »
Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit à Mamou. Le 25 mars dernier, un sous-lieutenant du bataillon autonome de Mamou s’est fait duper par un faux militaire se faisant passer pour un capitaine. Lors du procès, le sous-lieutenant a écopé de six mois de prison ferme et a dû rembourser la valeur de la moto volée.