En 2023, les crises institutionnelles persistent dans les sports populaires du pays, notamment le football et le basketball. Cependant, cela n’a pas empêché le Syli de se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations, ni les U16 de remporter le Championnat d’Afrique de basketball de leur catégorie. Pendant ce temps, le handball et les sports de combat ont honoré le pays en décrochant de nombreuses médailles. Retour sur une année de hauts et de bas.
Football : Une issue incertaine à la crise institutionnelle
Après une transition de deux ans, le Comité de normalisation a quitté la Fédération Guinéenne de Football sans parvenir à mettre en place un comité exécutif. Le processus de normalisation reste inachevé à la fin de 2023 en raison du manque de quorum lors des congrès du 25 et 26 novembre dernier. Rien n’assure que ce quorum sera atteint le 6 janvier 2024, nouvelle date retenue pour l’assemblée générale élective. En cas d’échec, c’est le secrétaire général Lansana Kabassan Keita qui continuera à gérer les affaires courantes de la Fédération Guinéenne de Football (FGF).
En attendant janvier, l’attention se porte sur la liste des 25 joueurs retenus par Kaba Diawara pour la CAN 2023. En laissant de côté Morlaye Sylla et Mady Camara, le sélectionneur national a attiré les critiques malgré la qualification du Syli pour la CAN, mais sans convaincre. La CAN reste l’événement majeur que les Guinéens attendent après l’élimination en 2023 de presque tous les clubs guinéens des compétitions africaines. L’Académie SOAR, le seul club guinéen en Coupe de la CAF, a déjà concédé trois défaites en autant de matchs.
Hafia : Une année heureusem
Pour le Hafia et ses supporters, les choses peuvent être vues autrement. Trente-huit ans après son dernier titre, le mythique club de Conakry est de nouveau devenu champion de Guinée en juin 2023, mettant fin à la domination presque sans partage du Horoya durant la dernière décennie. Cependant, le club n’a pas pu enchaîner en Ligue des champions, où il a été éliminé au second tour des préliminaires par le Wydad de Casablanca.
Basketball : L’exploit retentissant des U16
À la Fédération Guinéenne de Basketball, le bicéphalisme n’a pas entravé la performance des équipes sur la scène internationale. Après le parcours remarquable du Syli senior à l’Afrobasket 2021 et les exploits du SLAC à la Basketball Africa League (BAL), 2023 a été l’année des U16. À Monastir (Tunisie), ils ont été champions d’Afrique de basketball de leur catégorie. L’année 2023 a également vu le basketball guinéen atteindre les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des dames, les demi-finales des qualifications des pré-TQO 2024 et le titre de meilleure progression mondiale FIBA 2021-2023 dans la catégorie « Seniors hommes ».
Handball : Toujours au rendez-vous
Comme les années précédentes, 2023 a été réussie pour le handball guinéen. Un titre de champion d’Afrique des Juniors à l’IHF Trophy Continental, une médaille d’argent obtenue à la même compétition par les cadets, une place de vice-champion du monde chez les juniors (IHF intercontinental), championne chez les cadettes et les juniors à l’IHF de la zone 2, championne de l’IHF Trophy (Dames) chez les juniors, vice-championne chez les cadettes, une troisième place au championnat d’Afrique Junior Féminin, une deuxième place chez les cadettes à la même compétition. L’année a été marquée par la fuite des handballeurs guinéens au Costa Rica en mars, entraînant l’annulation de leur participation à la Coupe du monde des Juniors en Allemagne. Cependant, en se hissant à la finale et à la troisième place du Championnat d’Afrique des Nations, les cadettes et les juniors ont obtenu leurs billets pour les prochains championnats mondiaux de leur catégorie respective. Les regards sont maintenant tournés vers la Coupe d’Afrique des Nations en janvier 2024.
Sports de combat : 56 médailles pour la Guinée
Grands pourvoyeurs de médailles, les sports de combat ont encore brillé en 2023. En mai, les karatekas sont revenus du championnat de la région ouest-africaine de Dakar avec 13 médailles, dont deux en or, neuf en argent et deux en bronze. Quatre mois plus tard, au Championnat d’Afrique de Casablanca, la récolte se limitait à une médaille d’argent et deux de bronze. Les judokas ont remporté 31 médailles au cours de l’année, contre cinq médailles pour les boxeurs, dont une en or et quatre en argent. Au taekwondo, les athlètes n’ont remporté qu’une médaille d’argent lors du Championnat d’Afrique de la zone 2 à Dakar. Chez les lutteurs, une médaille de bronze en lutte libre, une médaille d’or en beach wrestling et une médaille d’argent en lutte africaine ont été décrochées. Au total, les sports de combat ont rapporté 56 médailles au pays en 2023.
Au-delà des médailles, l’année a été marquée par la première édition de la Nuit des Sports de combat qui a désigné la lutteuse Yarie Camara comme la meilleure combattante guinéenne en 2023. De plus, l’organisation du gala de boxe international Fight 4 Africa à Conakry en décembre 2023 a vu Ibrahima Diallo, le fils du ministre des Sports Lansana Béa Diallo, remporter la ceinture WBA continentale africaine de sa catégorie.
En suspens : La question des primes…
Comme sous le régime Condé, les athlètes guinéens ont souffert en 2023 du retard voire du non-paiement des primes de participation aux compétitions. Les joueurs du Syli national de football sont les seuls à ne pas avoir souffert de cette situation. Parfois, même la signature des ordres de mission a été difficile à obtenir pour les délégations. À titre d’exemple, cinq mois après sa victoire au championnat d’Afrique de sa catégorie, le Syli U16 de basketball réclamait ses primes début décembre.
Infrastructures sportives en chantier
En présentant la liste des 25 sélectionnés pour la CAN 2023, Kaba Diawara a expliqué le choix de Dubaï pour le stage du Syli par le manque d’infrastructures pour la préparation de l’équipe. En décembre 2023, les stades 28 Septembre et Général Lansana Conté sont en chantier. À ces chantiers s’ajoutent les complexes sportifs et de loisir en construction dans chacune des cinq communes de Conakry et à l’intérieur du pays. Si les travaux se poursuivent normalement, la Guinée pourrait résoudre une partie de ces problèmes d’infrastructures sportives dès le premier semestre 2024.