Dans une série de décrets lus samedi soir à la télévision nationale, le Chef de l’État, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA a confirmé dans les fonctions de Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Bernard GOMOU. Il a aussi effectué des permutations au sein de l’équipe gouvernementale. Suffisant pour faire passer le message d’un changement de cap assumé.
Depuis quelques jours, le retour de Mohamed Beavogui – à qui nous adressons nos sincères vœux de prompt rétablissement – au Palais de la Colombe, dans le costume de Premier ministre, chef du gouvernement, se faisait de plus en plus attendre. Pendant ce temps, Dr Bernard GOMOU, alors ministre du Commerce, assurait l’intérim et montrait surtout au chef de l’État qu’il avait l’étoffe d’un chef de gouvernement. Très vite, son efficacité et son pragmatisme dans la conduite de l’équipe gouvernementale ont convaincu le Colonel Mamadi DOUMBOUYA de faire de lui le locataire attitré de la Primature au point de faire de sa confirmation, une évidence. Dès lors, Mohamed Béavogui, trop longtemps absent du pays pour des raisons de santé et impossible pour lui de ce fait de tenir son rang, ne pouvait espérer retrouver sa place. D’autant que son successeur a réussi, en un laps de temps, à transformer son coup d’essai en coup de maître: incarner le poste dans toute sa gravité et imprimer un rythme de célérité à l’action gouvernementale. Un déclic pour le patron du Palais Mohammed V qui n’en attendait pas moins. Le Colonel Mamadi DOUMBOUYA avait surtout la certitude que ça ronronnait au sein du gouvernement.
De fait, avoir un Premier ministre pleinement à la tâche, qui tire vers le haut les autres ministres, est certes important, mais pas suffisant aux yeux du président de la Transition. À partir de là, le scénario d’un ajustement est apparu comme inéluctable. Résultat, des ministres qui permutent à l’image de Rose Paula Pricemou qui passe du ministère de l’Information et de la Communication à celui du Commerce. Même cas de figure pour Aminata Kaba qui quitte la tête du département des Postes et Télécommunications pour prendre celle du portefeuille ministériel de l’Information et de la Communication. Scénario identique pour Ousmane Gaoual Diallo qui conserve le porte-parolat du gouvernement et prend les rênes du ministère des Postes et Télécommunications et de l’Économie numérique. Semblable sort pour Dr Lancinè Condé qui devient le nouveau ministre du Budget en replacement de Moussa Cissé nommé à l’Économie. À ces permutations, s’ajoutent une sortie et deux nouveaux visages. Exit Abé Sylla remplacé à l’Énergie par Aly Seydouba SOUMAH qui signe son entrée dans le gouvernement de Transition, de même que le Colonel Ibrahima Sory Bangoura, ex-chef d’État-major adjoint de l’Armée de terre et désormais patron du département ministériel de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire. Bref, un remaniement partiel, mais qui a le mérite de cristalliser la dynamique d’efficacité et de célérité amorcée par le nouveau locataire de la Primature et voulue avec force conviction par l’homme du 5 septembre 2021.
Le Chef suprême des Armées qui tient plus que tout à l’atteinte des objectifs de la transition, assume cette rectification de la ligne politique et managériale du gouvernement et réaffirme sa détermination à s’agréger à la volonté de l’immense majorité des Guinéens qui souhaitent avoir un pays apaisé et in fine, des élections libres, transparentes, crédibles et dont les résultats seront acceptés par tous.
Par Moussa Moise Sylla, Directeur de la DCI