Le rapport du vérificateur général sur l’état de la gouvernance et la reddition des comptes est tombé comme un cheveu sur la soupe des hors sol. Tout en jetant une lumière crue sur les mauvaises pratiques, qui continuent de parasiter le bon fonctionnement de l’administration publique. La junte en prend ainsi pour son grade. Après avoir promis de laver plus blanc, à la faveur de son putsch du 5 septembre 2021.
Au visa de ce rapport de l’IGE, qui alimente la chronique dans la cité, on ne peut que se rendre compte de l’absence de cette belle harmonie entre le dire et le faire, si chère à Montaigne.
Sauf qu’à la décharge du colonel Mamadi Doumbouya, il y a cet aphorisme qu’on peut citer, selon lequel « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».
Il faudrait alors se garder de pécher par excès de pessimisme, quand on sait qu’on ne peut passer de l’ombre à la lumière par un coup de baguette magique. Ce serait donc chimérique de vouloir transformer la Guinée en Helvétie, en moins de deux ans.
Même Merlin l’enchanteur en perdrait son latin.
Ce rapport, qui n’a rien du fruit d’un travail effectué au pifomètre, dresse un état des lieux hallucinant de la gouvernance de l’administration publique. Qui a du mal à rompre avec ses vieilles habitudes. Cette gestion à la petite semaine entraîne en effet un véritable coulage financier, au préjudice du contribuable guinéen.
Dire encore que ceux qui sont aux manettes seraient pour la plupart détenteurs de parchemins douteux. Il y a de quoi avoir de l’écume à la bouche.
A ces de cas de diplômes non conformes se greffent des déperditions de recettes, de créances non recouvrées. Sans oublier des régies sans base juridique.
Nous n’allons pas non plus occulter les dépenses injustifiées de près de cinq cent milliards de fg, qui ont été révélées au grand jour par ces inspecteurs aguerris.
« Le non-respect des textes législatifs et réglementaires dans le fonctionnement et l’organisation des organismes publics, la défaillance et/ou l’inexistence des systèmes fiables de contrôle interne dans les structures contrôlées, le dysfonctionnement dans la gestion du personnel de l’Etat entraînant des rémunérations indues », font partie entre autres de ces anomalies relevées dans ce rapport.
A noter pour finir que l’IGE à travers cette radioscopie, vient remuer la boue de la gouvernance actuelle, tout en faisant un clin d’œil au régime précédent.