La Haute Autorité de la Communication (HAC) poursuit ses réunions de concertations avec les acteurs médiatiques et sociopolitiques du pays. Après les représentants des associations de presse, la HAC était à nouveau en conclave ce jeudi 22 novembre avec les représentants des partis politiques et de la société civile.
Il était question de discuter de la façon à adopter pour trouver ensemble une bonne adéquation entre l’exercice de la liberté d’expression et les exigences de la paix, de la stabilité du pays et de la cohésion des communautés qui vivant en Guinée.
«Nous avons tenu à organiser cette rencontre compte tenu de la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays depuis plusieurs semaines et qui interpelle les acteurs que vous êtes. En effet avec les différentes crises que nous traversons, les discours des uns et des autres deviennent de plus en plus haineux, violents et attentatoires aux libertés et à l’unité nationale. Que ce soit au niveau des partis politiques, des syndicats ou de la société civile. Il faut reconnaître que le ton est monté, les discours se durcissent…» a lancé la présidente de la HAC, Martine Condé dès l’entame de son discours avant de pointer du doigt la responsabilité des médias qui relaient ces propos qui, selon elle, contribuent à entretenir un climat délétère dans le pays.
«Reconnaissons-le, il y a des dérapages, tant dans les médias classiques que sur les réseaux sociaux. Nous sommes très préoccupés par ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Des messages poussant à la division, à la haine, à la déstabilisation des institutions de la Guinée sont diffusés sans gêne… La liberté d’expression étant consacrée en Guinée par la constitution, il est de notre devoir à tous de faire en sorte que sa jouissance contribue à renforcer le tissu social et à favoriser le développement socioéconomique de notre pays», a sollicité la présidente de la HAC.
Le président du parti Hafia et porte-parole de la coalition des partis de la mouvance présidentielle, présent à la rencontre, a d’abord salué l’initiative de la Haute autorité de la communication, et promet d’œuvrer davantage dans la lutte pour l’instauration de la paix et la quiétude sociale.
«Nous œuvrons pour lutter contre les violences en Guinée. Nous travaillons tous les jours avec les communicants des partis politiques pour que les Guinéens adoptent la culture de la paix afin que nous ayons une famille unie et indivisible et de permettre le développement du pays. Le message de paix et d’unité est incontournable. C’est pourquoi il doit être utilisé chaque jour au niveau de tous les partis. Comme nous le faisons au sein de la coalition des acteurs de la mouvance présidentielle à travers tout le pays et tous les jours. ET c’est ce que nous recommandons à tous et invitons les autres partis aussi bien de la mouvance que de l’opposition », a confié Dr Saliou Bella Diallo.
Pour sa part, Faya François Bruno du PEDN estime que ce cadre existe et est respecté dans sa formation politique. Néanmoins, il indique que son parti va continuer à œuvrer pour le respect des textes de lois.
«Je pense que ce cadre est déjà existant. Parce que nous avons un certain nombre de textes de lois qui encadre non seulement l’exercice du métier mais aussi tout un cadre organique juridique qui défini les modalités d’exercice politique qui inclut la communication des différentes formations politiques. Dans ce sens, le PEDN est résolument engagé depuis toujours dans ce chantier. Si vous constatez les différentes plaintes portées contre les auteurs des messages incendiaires sur les réseaux sociaux par le Balai Citoyen, le PEDN n’a jamais été cité. Parce que nous faisons l’effort de discipliner et de former nos communicants et nous continuerons à faire ce travail », a promis François Bruruno.
Les associations de presse, par la voix du président de l’AGUIPEL, se disent conscientes de la situation sociopolitique actuelle du pays et s’engagent à faire de leur mieux pour faire respecter l’éthique et la déontologie dans l’exercice du métier de journalisme.
« Je voudrais rappeler aux uns et aux autres que la presse est consciente du rôle qui est le sien et nous savons aussi que nous sommes à la croisée des chemins et que le pays vit un moment très difficile. Nous sommes conscients que nous devons être plus responsables dans le traitement de l’information et nous travaillons à ce que tout ce passe bien même si nous savons quelles sont les limites qui sont les nôtres… Ceci dit, cela ne doit pas justifier tout ce qui se passe. Mais c’est juste pour dire que la presse guinéenne est consciente du danger et que nous travaillons pour que le danger qui n’est que virtuel ne soit pas réel », a rassuré Amadou Tham Camara, le président de l’AGUIPEL.