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Qui a tué Moussa Sow à Hamdallaye ? La question qui met le feu entre avocats de la partie civile et accusés

Une femme et ses deux enfants sont à la Maison centrale de Conakry depuis plus de deux mois suite à la mort en juillet 2018 d’un présumé voleur du nom de Moussa Sow.  Poursuivis pour «coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner », les trois accusés ont nié le chef d’accusation.

Première à la barre, Oumou Khaïry Diallo, une mère de famille, a indiqué que Moussa Sow s’est introduit dans sa chambre à 3 heures de la nuit dans leur maison, sise sur la route Le Prince, dans le quartier Hamdallaye. Il a d’abord défoncé la porte du salon, puis celui de la chambre. Dans la chambre noire, il a pris des objets. Il a ensuite allumé la lampe (électrique).

«C’est ainsi que j’ai sursauté. Voulant s’enfuir, je l’ai pris par son  habit, et j’ai commencé à crier au secours », a poursuivi l’accusée. Selon elle, Moussa Sow l’avait mordu. Mais il n’avait pas pu s’enfuir avant qu’une foule ne vienne s’emparer de lui dans sa chambre. «Ils l’ont fait sortir dehors, pendant que moi je saignais dedans. C’est au-dehors que les gens l’ont frappé et l’ont ligoté », a-t-elle expliqué tout en rejetant l’accusation selon laquelle c’est elle, sa fille Mariama Djouldé Diallo et son fils Mamadou Saliou Diallo qui ont frappé à mort Moussa Sow.

 Oumou Khaïry Diallo a aussi indiqué que la sœur de Moussa Sow était venue plaider en faveur de son frère. «Le lendemain matin, pensant que son frère était avec moi, sa sœur est venue nous plaider qu’on le lui remette… Elle avait reconnu que son frère était voleur », a-t-elle indiqué au juge.

A la barre, Mariama Djoudé Diallo a confirmé les propos de sa mère, ajoutant que Moussa Sow n’était pas ce jeune de la septième année scolaire comme la partie civile le présente. « C’était un homme bien battuma mère a donc crié au secours pour qu’il ne lui fasse pas du mal », a-t-elle dit. Mariama Djouldé a aussi confirmé qu’elle était bien dans la chambre où feu Moussa Sow se serait introduit. «Mais j’étais en plein sommeil. C’est le cri de ma mère qui m’a réveillé. Quand la foule s’est saisie de Moussa et l’a fait sortir, moi j’étais dedans pour m’occuper des enfants qui étaient tous traumatisés », a-t-elle dit, indiquant qu’elle ne sait pas qui avait ligoté Moussa Sow.

Comme sa mère et sa sœur, Mamadou Saliou Diallo a aussi indiqué qu’il ne sait pas qui avait ligoté Moussa Sow. «La nuit du vol, j’étais très malade. J’étais dans ma chambre, mais je ne pouvais me lever pour me joindre ni à ma mère ni à la foule », a d’ailleurs indiqué Saliou Diallo. Selon lui, c’est quand il est sorti de sa chambre le matin, qu’il a trouvé Moussa Sow ligoté derrière leur maison. « J’ai cherché à demandé à ma maman qui avait ligoté cet individu là-bas, derrière la maison. Entre-temps, sa sœur est venue plaider pour qu’on lui donne son frère. On a appelé la maman de Moussa, mais elle a dit qu’elle n’avait pas de temps pour s’occuper d’un fils voleur, qu’elle était déjà au marché…On a donc détaché Moussa, et il est parti avec sa sœur », a relaté Diallo. Même s’il dit qu’il n’était pas dans les mouvements de la nuit, Mamadou Saliou Diallo reste convaincu que la version des faits donnée par sa mère est la vraie. «Ma maman n’a jamais battu quelqu’un », a-t-il déclaré.

Pour la partie civile, la famille Diallo avait bien tué un jeune innocent. Un élève de la 7ème année qui pratiquait également le foot. Il venait d’ailleurs d’un match de foot quand il constata la présence des forces de l’ordre sur la route. Il a alors pris les chemins du quartier pour se rendre chez sa sœur à Bambéto. Arrivé chez les Diallo, on l’a pris pour un bandit et il a été frappé au point d’en mourir par la suite. Un rapport médical brandi par l’avocat de la partie civile indique son sexe a été perforé. Au lieu de 3 heures du matin comme l’indiquent les accusées, les faits se seraient déroulés à 19 heures.

Si Moussa Sow a défoncé les portes pour rentrer dans la chambre, où est l’arme blanche qu’il aurait utilisée ? A cette question de l’avocat de la partie civile, Mariama Djouldé Diallo a indiqué qu’il revenait à la police de retrouver cette arme. Elle et sa famille étaient préoccupées à autre chose.

Après l’audition des trois accusés, l’affaire pourrait se poursuivre ce mardi avec les plaidoiries et le réquisitoire. Mais bien avant, le chef de quartier de Hamdallaye et son chef de secteur pourraient comparaitre à la demande de l’avocat de la partie civile.

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