De l’orchestre Camayenne en passant par le Boiro band national et finalement au super Boiro Band, Santiba Condé s’est évertué et a réussi par sa fine voix à s’imposer en qualité de premier chanteur, au sein de cet orchestre de la garde républicaine.
Né en 1945 à Fadama (Préfecture de Kouroussa), village et source de grands paroliers qui a vu naitre Amadou Sodia, feu Hadja Sona Djély et sa fille Sona Tata, feu Lasso Doumbouya ; Santiba est fils de feu Djénaba Mamady et de feue Djélybaka Camara.
Marié à deux femmes et père de 14 enfants (4 filles et 10 garçons), votre quotidien électronique guineenews a rendu visite au Capitaine Santiba Condé, officier supérieur à la retraite, à son domicile sis au quartier Dar- es-Salaam 1 dans la commune de Ratoma.
Très émerveillé par la forme qu’affiche notre invité vu son âge, le costaud Capitaine nous raconte tout d’abord son enfance :’’ mon père s’est opposé très tôt à ma scolarisation au profit des travaux champêtres. Très solide, j’ai toujours remporté le concours de labour accompagné le plus souvent de chants et de tam-tam. C’est d’ailleurs cette disposition de servir la famille, qui a renforcé la position de mon père pour m’empêcher d’aller à l’école’’.
C’est à partir de 1965 que le virus de la musique va s’emparer de Santiba Condé. A vingt ans, il va affuter ses armes auprès de Kédyou Bakary Condé, célèbre guitariste d’antan de la contrée.
Quant au chant, il sera séduit par la voix d’un de ses grands frères du nom de Djéli Moussa Condé aux côtés duquel il a appris à chanter. Santiba Condé, très apte au chant va jumeler sa belle voix aux six cordes de la guitare, pratique ou technique qui n’est pas donner à tout un chacun.
De 1965 à 1967, Santiba Condé plus performant va former son petit groupe en compagnies de ses grands frères Bakary, Dianka sinè et Dianka Mamady.
Il va animer les soirées ou cérémonies de Baptême, de mariage, de sumu dans son village Fadama et plus loin, il va conquérir le Hamana, Gbérédou, Djoma, Djélibakoro, Sansando et plusieurs autres villages de Siguiri.
Pour son intégration au sein de l’orchestre moderne, Santiba Condé nous explique son aventure :’’ C’est en 1968 lors d’une de ses visites à Fadama, que le Capitaine Mamadou Condé de la garde républicaine m’a proposé de rejoindre Conakry. A l’arrivée, j’ai directement intégré l’orchestre du Camp Camayenne en qualité de premier chanteur. C’est de là que mon parcours débuta avec l’orchestre de la garde républicaine, immédiatement pendant l’arrivée des dépouilles mortelles de l’Almamy Samory Touré, de Alpha Yaya Diallo et de Morifindjan Diabaté’’.
Santiba Condé sera rejoint au même moment par feu Bemba Bangoura deuxième chanteur et en 1970, par feu Sana Camara en provenance du Kolima Jazz de Labé, qui sera recruté comme troisième chanteur.
Ce trio vocal qui sera dénommé plus tard, ‘’SANBESA’’, tiré des prénoms de ces trois chanteurs Santiba-Bemba-Sana, a livré de belles compositions musicales qui continuent de nous bercer et nous rappeler ce glorieux passé de la musique guinéenne.
Auteur compositeur, le Capitaine Santiba Condé a fait le bonheur de l’orchestre Boiro band national à travers de gigantesques concerts tels : kulandyan, le chemin du PDG, Afrique, gagner le pari.
Une discographie au compteur bien fournis à l’actif de cet ensemble, tant en solo qu’en trio, de savoureux répertoires ont meublé le parcours de Santiba Condé en compagnie de cette formation orchestrale.
Des fabuleux titres ‘’sarangbè, darinolé, sidiba, somono, touguié poti, so ississa, N’tan gara, trio sanbesa, samalolo, yarabi kanin…’’ ont fait danser plusieurs mélomanes et ont plané en tête des hits parades de nombreuses émissions culturelles de radio Guinée.
Pour encore mieux cerner les prouesses de l’artiste, joint au téléphone, le doyen Papa Kouyaté ‘’Fou du rythme’’ restitue ceci :’’ Santiba Condé est un véritable chanteur orchestre. Très sage, travailleur et aimable, il a tout donné pour le rayonnement de la musique guinéenne dans le Boiro band national. Sa voix apitoyante, donne de la chair de poule. Malheureusement que nous sommes tous abandonnés à nous-mêmes après avoir servi avec loyauté ce pays’’.
Santiba Condé vit actuellement de sa pension de retraite et du peu, dit-il, du revenu de ses droits d’auteurs du BGDA.
Très soulagé et fier de voir aujourd’hui le Boiro band national ressuscité, grâce à l’appui du Haut commandement de la Gendarmerie Nationale, il entretient pleins d’espoir.
Pour une espérance et une folle envie de laisser une nouvelle trace pour la postérité, l’artiste lance un appel :’’ Je rends grâce à Dieu pour m’avoir gardé encore si longtemps. La quasi-totalité ou presque tous mes anciens sociétaires du Boiro band ont été rappelé à Dieu. Mamadou Niassa (trompette) chef d’orchestre, Sana Camara (chant), Bemba Bangoura (chant), Karamady Diawara (guitare solo), Mamady Kouyaté (guitare-orgue), Abou Taw Taw (Tumba), Mamadouba Conakry (batterie), Toupou Niankoye (trompette), Tamba (saxo), Balla Oularé (Trompette), Bamba Kourouma (guitare basse) ont tous rejoint le royaume de Dieu. Je prie Allah qu’il leur accorde le paradis. J’avais commencé une œuvre avec feu Kèmo Kouyaté (paix à son âme). J’ai une envie de continuer pour réaliser cet album. Ainsi, je lance un appel aux bonnes volontés pour m’aider à réaliser ce rêve’’.
En attendant de voir se réaliser ce projet de mise en œuvre de son opus sur le marché du disque, notre Capitaine Santiba Condé au garde à vous, manage cette jeune génération de musiciens de relève de l’orchestre Boiro band national.
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