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Que sont-ils devenus ? Pleins feux  sur Mme Thiam Honorine Alapini, présentatrice télé….

Madame Thiam Honorine Alapini, ‘’Nono’’ pour les intimes, est né le 15 aout 1959 à Conakry, elle est la fille de feu Justin et de feue Aissata Fofana. Madame Thiam est mère de 3 enfants dont 1 une fille et 2 garçons.

Elle a effectué ses études primaires à l’école de la SIG Madina et elle a poursuivi celles secondaires et le lycée au CER du 2 août de Donka. Après son admission au bac, elle fut orientée à la Faculté d’Agronomie de Sonfonia et achèvera ses études universitaires en qualité d’Ingénieur Agronome à l’Université de Foulaya (Kindia). Mme Thiam Honorine Alapini est titulaire du diplôme d’études supérieures  de la 19ème promotion de l’Université guinéenne.

Walapini pour ses régulières pleures, Alakhapini pour sa croyance (en susu) des pseudonymes collés sur le dos, a reçu Guinéenews à son domicile situé à Taouyah dans la commune de Ratoma.

Dans cette interview, Honorine Alapini se livre à cœur ouvert et pour la première fois dit-elle pour nous parler comment patiemment elle est venue dans ce métier de journalisme et nous dépeint à chaudes larmes ses souvenirs. Point ambitieuse et pourtant vendable pour un mercato au sein des médias, Honorine Alapini compte laisser la place aux jeunes et terminer sa carrière au sein de la RTG. Cette Béninoise d’origine encore soudée à ses sources, projette la livraison prochaine d’un ouvrage sur l’art culinaire.

Lisez l’interview.

Guineenews© : Ingénieur Agronome de votre état, comment êtes-vous venue à ce métier de journalisme ?

Honorine Alapini : Après les études, la présentation de la thèse de mémoire, je suis revenue à Conakry où j’étais au chômage. C’est ainsi dans les mêmes conditions de sans-emplois que plusieurs de mes camarades de promotion ont opté pour l’armée. C’est le cas du Général Bouréma Condé, du Général Mathurin Bangoura et plusieurs autres. C’est cette promotion qui fut surnommée ‘’Hindou Police’’. Une autre partie de notre promotion s’est engagée dans l’enseignement dont je ne voulais pas et ne pouvais pas exercer à cause de la galère que j’ai connue à l’école et sans compter que j’ai été turbulente envers mes professeurs. J’ai donc évité du coup le revers de la médaille. De ces deux choix, aucun ne me portait au cœur. Avec patience, j’ai préféré attendre et observer. J’avais aussi voulu être une hôtesse puisque mon père servait à l’aéroport. Ce choix aussi n’avait pas abouti.

Le destin étant inévitable, l’aubaine m’a conduite vers le journalisme par le canal du frère Thierno Souleymane Bah qui présentait l’émission ‘’Mouvement des transports ‘’ à la RTG et qui était un voisin. C’est suite à l’annonce d’un concours pour le recrutement de speakerine à la RTG, qu’il m’encouragera de déposer mes dossiers. Tout le long du processus de recrutement, je fus très pessimiste à cause du système de recrutement qui était beaucoup basé sur les relations. Avec courage et croyance, j’ai déposé mes dossiers au niveau du doyen Emile Chérif. Le jour ‘’J’’, il était question de faire la présélection, la sélection, et la finale entre 97 candidates retenues et c’était en 1989. J’ai occupé la première place, jusqu’en finale et nous étions 6 candidates retenues enfin de compte. En ce moment sous la Direction de son excellence Justin Morel Junior, la RTG n’avait besoin que de 4 speakerines. Ironie du sort, mon nom de famille ‘’Alapini’’ posait problème au niveau de la table du jury. D’aucuns membres du jury ne se sont penchés que sur le choix des nationaux et ce critère allait du coup m’éliminer de la course. Je vais vous faire rire. Quand la question me fit poser sur ma nationalité, j’ai répondu que je suis plus guinéenne que beaucoup d’autres présentes ici, en plus je suis de Koundara et que je parle 4 langues nationales (susu, pular, malinké et guerzé) du pays. Le débat était houleux autour de la décision finale et c’est ainsi que Tantie Madeleine Maka, elle-même gabonaise d’origine interviendra en ma faveur. Elle dira de me laisser profiter de ma chance puisque, j’occupe dans tous les cas la première place du concours. Finalement, j’ai été retenue et j’ai commencé mon stage en qualité de speakerine pendant plusieurs années. C’est au cours d’une de mes vacances prolongée (8 mois) passée en Côte d’Ivoire que j’ai découvert à la Télévision Ivoirienne la journaliste Massi Domingo qui présentait une émission culinaire dont je ne ratais presque pas. Séduite par ce type d’émission qui n’existait pas en Guinée ; au retour je suis venue proposer le même genre d’émission au service des programmes de la Télévision nationale. L’émission fut acceptée et je l’ai dénommée ’’Le rendez-vous des gourmets’’. Le premier essai ou passage à la télévision fut le 2 octobre 1990. Pour la préparation de cette première émission, j’ai rencontré plusieurs femmes de la SIG Madina pour me proposer les menus des quatre régions naturelles de la Guinée et le succès s’en suivra. Depuis près de 30 ans, je présente toujours la même émission à la RTG.

Guineenews© : Près de 30 ans vous exercez ce métier de journalisme. Sur le parcours, vous aviez certainement un beau ou mauvais souvenir à nous relater ?

Honorine Alapini : J’ai été tour à tour Speakerine, présentatrice de programmes et présentatrice d’émission à la télévision. C’est le feu Abou Conté, rédacteur en chef du journal télévisée d’alors qui m’avait sollicitée au niveau de la rédaction de la télévision. J’ai été initiée à propos et je réalisais des reportages. Alors mon plus beau souvenir est venu de là. J’ai un jour réalisé un reportage sur le Gingembre qui sortait de l’ordinaire. Après la diffusion du reportage, feu Akass Sylla choisira mon reportage comme étant le meilleur du moment. Les félicitations fusaient de partout et je fus assez réconfortée ce jour, qui me reste inoubliable.

Le plus mauvais souvenir (l’invitée en larmes et inconsolable), jusqu’ici, jusque-là, jusqu’aujourd’hui ; de 1990 à 2020 (30 ans de service), pas de satisfécit, pas d’encouragements, pas de félicitations, pas de stages de formation, c’est très dur pour moi et difficile à digérer. Je garderai cet état de fait jusqu’à la fin de ma vie.

Guineenews© : Comment vous parvenez à jumeler votre vie de famille et votre métier de journalisme ?

Honorine Alapini: C’est une question d’organisation. Avant d’embaucher une bonne, très tôt je fais ma cuisine et je file au boulot. Les enfants sont grands et ils peuvent s’autogérer à la maison. Mon mari est très compréhensif et parfois vu mon programme chargé, il m’accompagne dans mes rencontres pour la réalisation de mes émissions. Donc, je dirais que tout marche bien de ce côté-là.

Guineenews© : Avec ce traitement dérisoire que vous aviez subit durant tout ce temps à la RTG, vous n’êtes pas tenté d’aller monnayer votre expérience ailleurs ?

Honorine Alapini : J’ai de solides relations un peu partout dans les médias et une expérience qui peut trouver son prix dans ce domaine. Mes enfants me l’exigent à chaque fois. Je me dis pourquoi aller ailleurs? Ce que je n’ai pas eu durant 30 ans, je laisse la chance aux jeunes qui vont en profiter. Il faut avoir cet esprit de la relève et donc je préfère terminer à la RTG et présentement, je ne suis pas du tout tentée pour n’importe quelle autre aventure dans les médias.

Guineenews© : Vous êtes béninoise d’origine, est-ce que vous êtes soudée encore à vos sources ?

Honorine Alapini : Oui ils sont tous là-bas. Seul le Papa est venu en Guinée. La grande famille de ‘’Wida’’, la famille ALAPINI est très connue et respectée au Benin. Chaque année, au mois de décembre, nous venons voir les parents à la rituelle cérémonie des défunts, des revenants. Je suis très soudée à mes origines et j’y vais à chaque occasion opportune.

Guineenews© : Avez-vous des Projets en cours ou à long terme ?

Honorine Alapini : En cours présentement, j’ai à cœur et d’ailleurs je suis en train d’écrire un livre de cuisine. Je tiens à ce projet et certainement d’autres viendront s’y adjoindre, au fil du temps.

Guineenews© : Qu’est-ce que ce métier de journalisme vous a-t-il apporté ?

Honorine Alapini : A notre époque, ce métier ne nous a rapporté que des privilèges, de la notoriété  et quoi d’autres, sauf de l’argent. Partout où vous passez, négligée ou non maquiller, les gens vous reconnaissent  par votre voix ou votre visage. Vous jouissez de tout le respect et de la considération de leur part. C’est une fierté pour moi quand je rencontre des dames qui affirment avoir un carnet plein de recettes grâce à l’émission ‘’Le Rendez-vous des gourmets’’. Cela me suffit et représente une grande récompense pour moi.

Guineenews© : N’aviez-vous pas autre chose à rajouter que nous n’avions pas eu la présence d’esprit de vous demander pendant cette interview ?

Honorine Alapini : Oui ! Imaginez que c’est la première fois qu’on me tende un micro pour une interview. Parler de moi, de mon parcours, de ma vie et me donner libre cours de m’exprimer, c’est bien vous qui me donnez cette inoubliable opportunité. Certes, j’ai passé des émissions en langues avec la section KIBARO de la RTG sur une des initiatives dont j’avais mise en œuvre en faveur des braves femmes guinéennes démunies. Je ne peux que remercier Guinéenews pour cette rubrique qui pense à tous ceux qui ont posé des actes et continuent sur cette lancée. Je vous remercie.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews

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