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Que sont-ils devenus ? Mamady Souaré ‘’ Passaréla’’, ex-international du Syli de Guinée, dénonce le manque de réintégration des ex- internationaux

Haut sur jambes, élégant et dans un ton ferme, semblable à ses tacles glissés à l’appui, face aux velléités offensives des attaquants adverses, Mamady Souaré alias ‘’Passarela’’, a reçu votre quotidien électronique Guineenews à son domicile sis au quartier Kountia Plaque, relevant de la Préfecture de Coyah.

Soucieux et indigné de la place réservée à sa génération de footballeurs, qui pourtant, partant de leur expérience de haut niveau, pourrait apporter un plus au développement du secteur, Mamady Souaré ‘’Passaréla’’, monte au créneau et croit dur comme fer, qu’ils sont négligés et sous employés.

Mamady Souaré ‘’Passaréla’’ est né le 10 janvier 1971 à Dabola. Fils de feu Kabinet et de Hawa Traoré, il est marié et père de six enfants, un garçon et cinq filles, dont une adoptive.

Mamady Souaré a fait ses études primaires au C.E.R. Madina Port. Le secondaire et le Lycée, il l’a partagé entre le C.E.R. de Coléah et celui de Bonfi. Il est titulaire de deux bacs.

Comment Mamady Souaré est-t-il venu au football ?

« Tout petit, j’ai commencé à taper dans le cuir rond à Madina où habitait ma famille. Mes sociétaires de ce temps furent feus Naby Laye, Joe Gallé et autres, qui ont tous appartenus plu tard à la sélection nationale guinéenne. C’est sous la direction de l’entraineur feu Mohamed Lamine Camara ‘’Jouba’’, coordonné par l’entraineur Alkaly Sylla ‘’Chétali’’, que nous avions assuré nos premiers pas.

Tous ces deux entraineurs ont fait leurs preuves dans la formation des minimes d’alors. Paix à leurs âmes.  Notre équipe minime avait toujours assuré les matchs de levée de rideau au stade du 28 septembre. Mon père n’ayant jamais voulu que je pratique le football, va me transférer en Côte d’Ivoire pour l’apprentissage d’un métier, car j’avais complètement dévié les études par amour et passion pour le football.

J’ai passé deux années sans pour autant me consacrer aux vœux de mon père. Je tapais tous les soirs le ballon dans les rues à Bouaké. Bouaké m’a vu jouer et le président de l’Association Sportive de Bouaké (ASB) m’a recruté dans son club qui évoluait en ligue 1 et c’est avec ce club, que j’ai signé ma première licence ».

C’est au cours d’un tournoi de Gala organisé à Abidjan, que Mamady Souaré ‘’Passaréla’’ fut découvert par M. Kader Sangaré, mordu du foot, alors président de l’Association Sportive de Kaloum (ASK). Feu Aboubacar Kanté y mettra son grain de sel pour faire revenir ce nouveau talent dans la capitale guinéenne.

Comment Mamady Souaré a intégré le championnat national guinéen ?

« C’est suite à ce tournoi gala, que j’ai rejoint la Guinée en rompant mon contrat avec l’Association Sportive de Bouaké (A.S.B.). Malheureusement le destin étant ce qu’il est, m’a conduit finalement dans le club des Rouge et Blanc du Horoya Athlétique Club (HAC), où j’ai signé mon premier contrat. Ce club était dirigé en ce moment par feu  Bayo et il m’a entouré de tous les soins. Au départ, je jouais au poste de latéral droit et c’est à la prise du club par l’entraineur feu L. Kaba, que je fus reconduit comme défenseur au niveau de l’axe central car, l’effectif vieillissant lui avait permis ce coup d’œil. Et finalement, je fus titularisé à ce poste ».

Mamady Souaré a appartenu à la sélection nationale guinéenne. Comment ce recrutement s’est-il passé ?

« C’est lors de la préparation du tournoi Cabral que 30 joueurs furent recrutés pour un stage à Bordeaux en France. Appelé dans ce lot, j’ai fourni de l’effort pour être parmi les sélectionnés et au poste de latéral droit. J’ai joué pendant 4 ans à ce poste avec satisfaction au sein du Syli National ».

Plus de dix ans, sociétaire du Syli national,  Mamady Souaré avait tenté au préalable  une péripétie dans le professionnalisme. Soutenu par feu Mohamed Sylla ‘’Socrates’’ et Abdoul Salam Sow, le défenseur guinéen n’a pas eu gain de cause au niveau du club hollandais Willem 2. Des contrats ne furent pas concluants à ce niveau. Malgré cette aventure infructueuse, Mamady Souaré, réserve encore un respect religieux et une reconnaissance pour ces pairs feu ‘’Socrates’’ et Salam Sow, qui lui ont accordé une hospitalité sans égale pendant cette dure et tentative épreuve.

International guinéen, Mamady Souaré, dans son parcours et d’une encre indélébile, a été ne serait-ce qu’un laps de temps, entraineur ou coach de l’équipe nationale guinéenne.

Comment Mamady Souaré est-il venu dans le métier d’entraineur?

« En tant que footballeur, j’avais participé à la création du club des Hirondelles de Bonfi en équipe A et B. Pour mémoire, cette équipe a participé à 18 tournois dont 15 ont été remportés. Pendant ce moment, cette équipe avait pu fournir plus de 18 joueurs en sélection. L’appétit venant en mangeant, les aptitudes décelées, je me suis dit qu’il faille foncer ».

Mamady Souaré ‘’Passaréla’’ a-t-il un diplôme d’entraineur ?

Sur son téléphone, apparaissent plusieurs photos d’attestations et s’ensuit son explication : « J’ai commencé ma formation depuis 1990 à partir de l’initiateur 1 jusqu’au 3. J’ai continué progressivement en France à parfaire ma formation et au bout en obtenant mon brevet d’Etat, ensuite le brevet d’éducateur de football et d’entraineur de football. Pour faute de moyens financiers, je n’ai pas pu passer l’échelon supérieur afin d’accéder au diplôme d’entraineur A, et ce n’est que partie remise ».

Mamady Souaré Passaréla a été coach du Syli National. Comment tout cela s’est-il passé ?

« C’est en 2009, que j’ai reçu un coup de fil de feu Aboubacar Bruno Bangoura, président de la Fédération Guinéenne de Football d’alors. Il a été convaincu de mes prouesses au niveau des Hirondelles de Bonfi, club dans lequel, j’ai eu à former nombreux internationaux guinéens. Les conditions de travail étaient très difficiles et je n’ai pu faire qu’une semaine et quelques jours à la tête de cette sélection nationale. J’ai démissionné par la suite après la défaite du Syli sur un score de 3 buts à zéro (3-0), face aux Eléphants de la Côte d’Ivoire à Accra. La raison de mon abandon de l’équipe nationale fut, l’imposition par les dirigeants de la FEGUIFOOT, des joueurs non prévus dans mon plan tactique et technique. En plus, j’ai été traité de corrompu pour avoir présenté des sponsors qui pouvaient venir en aide à la Fédération Guinéenne de Football, au profit du football guinéen. En ce moment, l’aspect sponsoring posait assez de problèmes à notre sélection nationale ainsi qu’aux différents clubs du pays. En conclusion, ils ne m’ont pas laissé la main libre ».

Après cette courte durée à la tête du Syli national de Guinée, Mamady Souaré ‘’Passaréla’’ dirigera les clubs de l’Ashanti Gold de Siguiri et le Gangan football club de Kindia, où il a rompu depuis ses contrats pour mauvaises conditions de traitement, ingérence dans les prérogatives dit-il.

Dans votre parcours de footballeur, quels sont vos plus beaux et mauvais souvenirs ?

« Mon plus beau souvenir demeure, la victoire du Syli national lors de la coupe Amilcar Cabral en 1987. J’ai été fier de soulever ce trophée en compagnie de mes pairs en présence de feu Général Lansana Conté. Le plus mauvais est bien ma blessure au genou lors du match Guinée-Nigéria au Suruléré stadium de Lagos. Je retiens ce jour et ce douloureux moment, où je fus évacué sur une civière’’.

Encore sur le chemin en quête d’une perfection et de résultats dans cette reconversion après sa carrière de footballeur, Mamady Souaré ‘’Passaréla’’ tente encore de revenir pour coacher le Syli national.

Après le limogeage de Paul Put, Vous étiez candidat pour le recrutement au poste de sélectionneur du Syli national. Comment tout cela s’est-il passé ? 

« Effectivement, je suis revenu spécialement de la France pour postuler en tant qu’entraineur du Syli national. Certes ma candidature n’a pas été retenue à cause de quelques critères de sélection qui n’étaient pas en ma faveur. Dans tous les cas j’ose croire et espérer qu’un jour, je pourrai voir le bout du tunnel. Je reste toujours à l’attente afin de relever le défi dans le cadre de propulser le football dans toutes les catégories confondues ».

A sa réponse de cette précédente question et vu le passé dans la collaboration avec les autorités dirigeantes du secteur, cette autre de façon logique va couvrir nos lèvres.

Quelles sont vos actuelles relations avec le ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique ?

« Nos relations sont au beau fixe. Pour preuve, j’ai récemment rencontré le ministre de tutelle, le Secrétaire général, ainsi que le Directeur national des Sports pour d’utiles échanges. Soucieux de l’avenir du football guinéen et de surcroit patriote, en tant qu’ancien international, j’ai initié un projet avec mon ainé Moussa Suler Camara qui est triple champion d’Afrique en compagnie du Hafia football club. C’est un gigantesque projet qui se trouve actuellement en études au niveau des services compétents du ministère. Et à temps opportun, je vous dévoilerai son contenu en long et en large. Rassurez-vous des bonnes relations de collaboration qui me lient avec le département en charge des Sports ».

Présentement plus ou moins en activités sur le plan professionnel, quels sont vos sources de revenus ?

« Je suis un agent recruteur de jeunes talents que je place au niveau des clubs en Afrique et partout d’ailleurs. C’est une activité qui me rapporte et en plus mes enfants me viennent en aide. Le football m’a apporté que du bonheur. Pour plus de 12 ans dans le football, je mène une vie décente entre la Guinée et la France. De l’argent certes j’en voulais plus et seulement je me contente de ce que le bon Dieu m’a destiné. Je parviens tant bien que mal à soutenir ma famille ».

Au même titre que plusieurs de vos sociétaires de l’ancienne génération, êtes-vous fonctionnaire de l’Etat ?

« Pour le moment non ! Je ne suis pas le seul dans cas de figure. Récemment rentré au pays, nous sommes plusieurs tels, Kolon Barry, Abdoul Karim Bangoura, Fodé ‘’Careca’’ Camara, Souleymane Oularé. Tous nos dossiers sont au niveau de la fonction publique depuis plus d’un an et demi et jusqu’à présent aucune suite favorable n’est advenue. C’est un fait qui s’explique par la mésentente qui règne entre nous de diverses générations de footballeurs guinéens. Nous attendons et espérons que la solution sera trouvée dans les plus brefs délais ».

Très confiant du niveau acquis dans la formation reçue jusque-là en qualité d’entraineur, aussi patient qu’engagé à servir le football guinéen, Mamady Souaré ‘’Passaréla’’ regrette néanmoins cette forte inattention des autorités en charge des sports pour la réintégration des anciens footballeurs dans ce dit milieu. Il martèle ainsi ses regrets : « Je ne pourrai jamais être tranquille de ma vie tant que je verrai mes coéquipiers qui ont mouillé le maillot et qui se retrouvent aujourd’hui en dehors de ce qu’ils ont aimé et défendu. Abdoul Salam Sow, Fodé Laye Camara, Abdoulaye Emmerson, Sékou Oumar Dramé ‘’Roger Mendy’’, Alioune Yattara ‘’Malbanga’’, quand je vois tous ceux-ci hors du circuit, j’avoue que le football guinéen peut bien avancer. En termes de résultats, ce n’est pas évident. Ces anciens peuvent en dehors même des diplômes apporter des solutions à notre football. Ils ont la compétence et la connaissance du football pour avoir joué à de hauts niveaux. Il faut donc associer tout ce vieux monde du football guinéen aux précieuses destinées de ce sport roi ».

L’expérience étant la somme des erreurs commises et non répétées, comme disait l’autre, essayer néanmoins d’utiliser ces vieux briscards du football guinéen à bon escient serait salutaire.

Croyons à nos valeurs locales dans tous les domaines de la vie.

 

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