Très alarmiste et désespéré, c’est à partir de son Dabola natal, que le Professeur Lansana Condé, ex-musicien, musicologue, critique littéraire, écrivain, communicateur traditionnel entre autres, a joint par téléphone votre site électronique Guineenews.
Fonctionnaire de l’Etat à la retraite et de surcroît malvoyant depuis un certain temps, le Professeur Lansana Condé en location à Conakry, a décidé de rejoindre définitivement Dabola pour sa retraite, où il a construit après tant d’années de bons et loyaux services, 2 chambres-salons et une toilette. Dans la même cour, il a bâti un soubassement de 4 chambres-salons, 1 magasin, 1 toilette et 1 garage pour véhicule.
La vie de l’intérieur n’étant pas facile à vivre, nous nous sommes intéressés tout d’abord à ses sources de revenu et comment il parvient à joindre les deux bouts à l’intérieur du pays. « Aujourd’hui, n’ayant pas été inscrit sur la liste des anciennes gloires, bien que méritant pour profiter aussi d’une partie de cette manne financière de 5.000.000 GNF/mois octroyée par l’ancien gouvernement guinéen, ma seule source de revenus se limite à ma maigre pension et au soutien de ma famille, surtout de mon épouse. Par ailleurs, je fais gratuitement de la consultation pour de nombreux étudiants en situation de thèse ».
Pour parler de son actuel état de santé, il poursuit en ces termes : « Je suis incapable de faire face à mon état de santé qui se détériore et se résume aux troubles visuels, qui m’embêtent et m’empêchent d’achever et d’éditer mes quelques œuvres écrites depuis, qui dorment dans mes tiroirs, bien que d’aucuns sont déjà parus au niveau de la maison d’édition Harmattan Guinée et d’autres attendent leur parution ».
L’événement le plus récent pour information, est cette action de déguerpissement, envisagée par les services du patrimoine bâti de la localité de Dabola.
Sa maison a été dit-il recensée à partir d’une croix rouge, est-ce pour cause d’une occupation d’un domaine de l’État ou cette bâtisse se trouvant sur la voie publique ? Le Professeur Lansana Condé éclaire la lanterne sur cette menace : « Ma construction se trouve dans le quartier Dabola koro, dans la commune urbaine. Elle est loin de la voie publique, ce qui annule d’emblée cette variante. Cette autre piste qui concerne la récupération du domaine de l’Etat est plus plausible car, la construction se trouve à une trentaine de mètres du château d’eau. C’est la proximité de ce château qui expliquerait certainement la présence de cette croix rouge sur ma maison et celles de plusieurs autres de mes voisins », explique-t-il.
A savoir si cette information est vérifiée et validée, le Professeur Lansana Condé reste perplexe. « Pour l’instant, je n’ai reçu aucun acte y afférant à ce problème. De bouche à oreille, nous avons appris que les autorités ont choisi l’option de recensement de tous ces bâtiments et nous attendons la suite qui sera décidé par le gouvernement, à travers la section du patrimoine bâti de Dabola ».
A ce stade des faits qu’il est en train de vivre, quelles solutions envisage-t-il pour sortir de ce tracas. Pour cette première démarche, Professeur Lansana Condé compte sur l’appui de plusieurs pour aboutir à sa requête. « Pour l’instant avec l’aide de Mme Hawa Kaba résidant à Conakry et de plusieurs autres connaissances, nous avions déposé en plus mon CV, une demande de soutien au ministère de la Culture et nous attendons la suite ».
Il est évident qu’au bout du rouleau, le Professeur s’attend à une réaction de la part des autorités de ce dit département. Sans hésitations le professeur Lansana Condé dévoile ceci : « Loin de toute idée de mendicité, je serais heureux de voir se mobiliser tout ce monde concerné pour reconnaître et respecter mes droits, comme certains de mes collaborateurs ».
Au bout de cet entretien téléphonique, le Professeur Lansana Condé conclut par des remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ne cessent de lui apporter leurs inlassables soutiens. Et il prie Dieu de veiller sur tous en ce mois saint de ramadan.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews